Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 14.10.2015 - thierry-allard - 3 min  - vu 270 fois

GARD RHODANIEN Crispations autour du transfert de la compétence eau et assainissement

Lundi soir, lors du conseil communautaire, à Codolet (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Décidément, la célèbre loi NOTRe, dite de réforme territoriale, n’en finit pas de faire débat.

Cette fois, c’est un point moins visible que la fusion des régions qui a provoqué l’ire de plusieurs maires ruraux de l’agglo du Gard Rhodanien, lors du conseil communautaire de lundi.

« Le préfet, sa merde il va la prendre, et plus vite que prévu ! »

Il s’agit du transfert de la compétence eau potable et assainissement des communes à l’agglo à l’horizon 2020. En prévision, l’agglo a voté lundi soir le lancement d’une étude de diagnostic et d’élaboration de scénarii sur la structuration de cette compétence. Et si ce n’est pas l’agglo qui a voté la loi NOTRe, c’est au conseil communautaire qu’elle a été rhabillée pour l’hiver par de nombreux maires.

C’est le maire de Cavillargues Laurent Nadal qui a dégainé le premier : « ce transfert est pénible, on a 2 emplois qui dépendent de la régie. J’espère qu’en 2017, s’il y a un changement de majorité, on reviendra sur cette façon de faire », a lancé l’édile, pourtant suppléant du conseiller départemental divers gauche Alexandre Pissas. « La loi NOTRe, c’est la mort des petites communes », a également estimé le maire.

Le maire de Chusclan Louis Chinieu n’a pas dit autre chose : « ça m’énerve, on nous impose des choses depuis Paris, et nous on suit comme des moutons de Panurge. On a qu’à prendre une délibération ! » Le plus virulent sera le maire de Saint-Paul-les-Fonts et vice-président de l’agglo Marc Angéli : « ce qui commence à me gonfler, c’est la façon dont c’est fait, c’est ‘vous la fermez et vous avancez’ ! Je vais appeler le préfet et lui dire que sa merde, il va la prendre, et plus vite que prévu ! » Et le maire, qui déplore également que la loi revienne sur les indemnités des élus membres des différents syndicats d’eau potable, de prendre la peine de préciser : « je suis de gauche. » Et de deux. « On n’a pas toujours été d’accord, mais je le rejoins », poursuivra la maire de Gaujac Maria Seube, alors que l’élu communiste spiripontain Jean-Marie Daver avait déjà « rejoint (Laurent Nadal). Aujourd’hui on nous demande de faire une étude, à quoi va-t-elle servir si en fin de compte on n’a pas de garantie qu’elle sera écoutée ? »

« A nous de nous emparer du dossier »

« Ne vous trompez pas d’hémicycle, leur répondra le président de l’agglo Jean-Christian Rey. A nous de nous emparer du dossier, et de faire des contrepropositions d’ici au mois de mars. Le préfet nous a dit que ce serait le prochain chantier. On a de l’avance, on peut anticiper. » Et le président de rappeler qu’« ici on a demandé si on voulait réfléchir à ce sujet il y a plus d’un an, bien avant la loi NOTRe, et de monter une étude. »

L’élu laudunois Les Républicains Yves Cazorla prendra ensuite la parole pour poser la question du coût : « j’espère qu’il n’augmentera pas. » Un ange passe dans la salle des fêtes de Codolet, et on entend quelques pouffements de ci de là. La délibération sera adoptée avec deux voix contre et cinq abstentions.

Et aussi :

On fait le bilan (carbone) : l’agglo a approuvé hier soir ses bilans carbone « patrimoine et services » et « territoire ». Il s’agissait d’établir le bilan carbone des émissions de gaz à effet de serre engendrés par le patrimoine et l’exercice des compétences de l’agglo, et d’estimer les émissions de gaz à effet de serre engendrées par l’ensemble des habitants et des activités sur le territoire de l’agglo pour 2013. Une étude critiquée par l’élu spiripontain Luc Schrive : « on ne s’est pas posé les bonnes questions avant. Je propose une approche d’ingénierie de projets interne. » « Chaque fois qu’on est capables de le faire en régie, on le fait », lui a répondu Jean-Christian Rey. « Ce n’est pas qu’une étude, c’est un acte fondateur de la politique de développement durable de l’agglo, il va permettre d’orienter les actions dan le futur », poursuivra le conseiller délégué au développement durable Lionel Chevalier. Pas convaincu, Luc Schrive lancera « je ne vois pas comment on va améliorer la qualité de l’air dans le Gard rhodanien avec cette étude. »

En repérage : sa commune intègrera l’agglo du Gard Rhodanien en 2017, alors le maire de Saint-Laurent-des-Arbres Philippe Gamard est venu voir ce qui l’attend. Attentif, le maire a pris des notes durant tout le conseil communautaire.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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