Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 30.01.2024 - Sacha Virga - 3 min  - vu 2041 fois

GARD Une centaine d'élus à la rencontre des agriculteurs sur l'autoroute A9

Le blocus sur l'autoroute A9 continue pour les agriculteurs

Le blocus sur l'autoroute A9 continue pour les agriculteurs

- Sacha Virga

À l'initiative de Philippe Ribot, président de l'association des maires du Gard, de nombreux élus des communes et collectivités du Gard sont allés échanger ce lundi avec les agriculteurs bloquants une partie de l'autoroute A9. 

Élus d'agglomérations, de communes, députés ou sénateurs de tous bords, ils étaient une centaine ce lundi à partir de 11 heures à partir à la rencontre des agriculteurs, viticulteurs et sympathisants stationnants sur l'autoroute A9 depuis jeudi. Tout part d'un communiqué de Philippe Ribot, président de l'association des maires du Gard, envoyé ce week-end à toutes les mairies et collectivités du département. "L'AMF30 s'associe à la détresse qu'expriment les agriculteurs sur les conditions d'exercices de leur profession. Nous partageons leurs préoccupations face aux contraintes qui pèsent sur eux", peut-on notamment lire sur le document. "J'ai pu constater combien leur situation était difficile, il est important de maintenir la qualité des productions", explique le maire de Saint-Privat-des-Vieux qui s'est aussi rendu sur place.

Hier dans la matinée, le préfet Jérome Bonet a annoncé la réouverture de l’autoroute A9 dans le sens nord -> sud entre l’échangeur n°22 de Roquemaure et le n°24 de Nîmes-Est, une décision pour soulager les routes, même si d'autres portions restent encore bloquées. "Depuis jeudi je ne bouge pas et je dors sur place", explique Jean-Marie Tremoulet, viticulteur depuis 50 ans dans le petit village de Gailhan. Pour lui, la décision du préfet semble anecdotique : "Il doit comprendre qu'on ne débloquera pas tant que nos revendications ne seront pas comblées, ou alors on ira ailleurs. On est en train de crever, la seule chose que l'on demande c'est de gagner notre vie parce que je ne me plaindrais jamais des conditions de travail", détaille-t-il.

Jean-Marie Tremoulet, viticulteur Gailhan
Jean-Marie Tremoulet, viticulteur depuis 50 ans dans le petit village de Gailhan • Sacha Virga

Frédéric Touzellier, maire de Générac, connait ce secteur qui souffre. Il était déjà présent au rond-point de Lunel samedi pour soutenir les agriculteurs. Il critique les décisions prises par le premier ministre Gabriel Attal en jugeant qu'elles pourraient être meilleures. "Il y a un problème de revenus et de normes. On a aussi installé une stratégie du bio qui ne marche pas. Aujourd'hui on a une population tout entière qui est en train de disparaître, quand on voit autant de femmes mobilisées c'est que les enfants ont faim", relate-t-il.

Touzellier Meizonnet Meurin
Le maire de Générac Frédéric Touzellier et les députés Nicolas Meizonnet et Pierre Meurin au chevet des agriculteurs • Sacha Virga

"Il faut sortir d'un certain nombre de traités de libre-échange"

Député de la deuxième circonscription du Gard, Nicolas Meizonnet s'est rendu sur le lieu de rassemblement des agriculteurs sur l'autoroute A9. Une problématique que lui aussi connait bien : "Les premières annonces du gouvernement ont été aussi décevantes que je l'imaginais", déclare l'élu RN. "On attend un virage à 180° de la politique gouvernementale, que nous dénonçons depuis des années au Rassemblement National", ajoute-t-il. Il dénonce "l'écologie punitive qui vient s'ajouter aux soucis déjà existants" et prône un "patriotisme économique en sortant d'un certain nombre de traités de libre-échange". Enfin, il désire que le gouvernement mise sur le circuit-court et affirme que 2/3 de la viande de boeuf dans les cantines scolaires provient de l'étranger.

Pierre Meurin Nicolas Meizonnet
Pierre Meurin et Nicolas Meizonnet, députés RN du Gard • Sacha Virga

Député de la 4ème circonscription du Gard, Pierre Meurin est arrivé en même temps que son camarade politique. Lui aussi est sur un secteur où les agriculteurs ne manquent pas. "Ils nous ont exprimé un ras-le-bol. Ils passent plus de temps à faire des papiers et recevoir des inspecteurs plutôt qu'à faire leur métier", signale le député, qui s'inquiète d'un potentiel embrasement de la situation. Il attaque ouvertement le Premier ministre Gabriel Attal sur les premières mesures qu'il a annoncé la semaine dernière : "Il nous a parlé de simplication administrative. Gabriel Attal devra nous expliquer comment il compte faire, s'il se rend compte de certains soucis au bout de toutes ces années d'élu, c'est soit de la malhonnêteté soit de l'incompétence", fustige-t-il. D'ici quelques heures, de nouvelles mesures devraient être annoncées dans le discours de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée Nationale.

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