Ce mercredi au Grau-du-Roi, le premier conseil municipal de 2022 a été animé par le débat d'orientation budgétaire. L'adjoint à la Sécurité, Michel De Nays Candau, a aussi annoncé le recrutement de trois nouveaux policiers municipaux. 

"La situation financière du Grau-du-Roi est excellente." C'est le message martelé ce mercredi par le maire du Grau-du-Roi, Robert Crauste, après que son adjoint aux Finances, Claude Bernard, a présenté le rapport d'orientation budgétaire. De l'endettement à la capacité d'autofinancement en passant par le fonds de roulement, la Ville a présenté des résultats bien meilleurs qu'en 2014, date d'arrivée au pouvoir de l'actuelle équipe municipale.

"Pour 2022, nous souhaitons maintenir un niveau de service à la population élevée, sans augmenter les impôts locaux pour la 7e année consécutive, a détaillé Claude Bernard. Les projections laissent apparaître une capacité d'autofinancement conforme aux objectifs fixés et supérieure à 2 M€. Nous envisageons d'emprunter environ 13 M€ pour financer les projets des quatre ans à venir." 

Du côté de l'opposition, on reproche au maire de verser dans "l'autosatisfaction". "Notre dette a logiquement diminué grâce aux remboursements prévus, mais aussi à la vente d'une grande partie de notre patrimoine pour près de 20 M€", a notamment fait remarquer Jean-Pierre Filhol. "Un patrimoine obsolescent que la Ville n'avait plus les moyens d'entretenir et qui perdait de la valeur, a balayé Robert Crauste. Ces ventes ont permis de renflouer les caisses et de le revaloriser." 

Des voyants au vert : "à quel prix ?"

"Certains indicateurs sont effectivement au vert, a enchaîné Charly Crespe. Mais à quel prix pour le service public, pour le contribuable et pour la qualité de vie des Graulens ? Forcément, en réduisant le nombre d'animations, on fait baisser les dépenses. Quand on se compare à nos voisins, notre centre-ville était bien triste pendant les fêtes de fin d'année avec un unique feu d'artifice." 

Pour Robert Crauste, les remarques ne sont qu'une "posture d'opposition." "Vous devriez vous réjouir de cette situation qui nous permet d'envisager l'avenir avec confiance, a-t-il déclaré. Nous sommes dans une démarche de cohérence et rien n'est laissé au hasard. Nous n'avons cessé d'améliorer nos politiques publiques au service de la population et nous allons garder le cap." 

En matière de sécurité, la majorité a tenté de joindre les discours aux actes avec le recrutement de trois nouveaux policiers municipaux. "En procédant à une promotion interne pour remplacer l'ancien chef de service, nous pouvons nous le permettre, a expliqué Michel de Nays Candau. Ces trois brigadiers remplaceront également deux ASVP." 

Accrochage autour de la démoustication

En fin de séance, le contentieux avec le Département du Gard concernant la répartition des contributions communales pour la démoustication a été évoquée. La participation de la Ville du Grau-du-Roi représentait jusqu'alors 441 431 €, soit 80 % des contributions communales dans le Gard. Cette dernière a attaqué au tribunal administratif de Nîmes les contributions 2019 et 2020 en remettant en cause les critères de répartition.

En 2021, le Département a réagi en modifiant les critères de répartition, permettant à la participation communale du Grau-du-Roi de baisser à 347 789 €. La commune a alors décidé d'entamer une médiation pour récupérer le trop payé des deux années précédentes. Ce mercredi, conseil municipal a voté à la majorité la poursuite du protocole d'accord qui devrait conduire au remboursement par le Département d'une somme de 130 000 € pour les années 2019 et 2020, et la poursuite des discussions pour une nouvelle modification des critères de répartition à partir de 2022.

Par la voix de Charly Crespe, l'opposition a regretté cette décision, la qualifiant "d'accord au rabais". "Votre mandat de conseiller départemental vous place dans un situation de conflit d'intérêt et affaiblit la position de la commune", a-t-il estimé. "Vos propos sont scandaleux, s'est emporté Robert Crauste. Je suis avant tout le maire du Grau-du-Roi. Avant moi, personne n'a jamais discuté cette répartition injuste pour notre commune !"

Boris Boutet