Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 11.11.2023 - Propos recueillis par Corentin Corger - 5 min  - vu 620 fois

L’INTERVIEW Benoît Goiset (Veni Vici) : « Certains participants traversent la planète »

Benoît Goiset (Veni Vici) 

- © Yes we run

Ce samedi 11 novembre, place à la 3e édition de la Veni Vici, une course qui mêle trail et histoire avec six épreuves proposées : 72 km, 44 km, 27 km, marche nordique, 13 km, randonnée. Son fondateur Benoît Goiset, dirigeant de Yes We Run, veut en faire un événement mondial.

Objectif Gard : D’où vient l’idée de créer cette course ?

Benoît Goiset : Je suis né à Nantes et j’ai épousé une Nîmoise, il y a vingt ans. Je suis vraiment tombé amoureux de ce territoire. Partout où je vais, je répète que le Gard est le plus beau territoire de France avec un patrimoine historique remarquable et des paysages que l’on voit nulle part ailleurs. Sans vouloir fâcher les Nîmois, très peu connaissent l’histoire de l’aqueduc de Nîmes. Les locaux ne s’en rendent plus compte en le voyant tous les jours. C’est une chance et on doit en avoir conscience. En allant explorer, on trouve des vestiges, enfouis sous la végétation, qui sont en train de disparaitre. Je pars du principe que l’on a un devoir de sauvegarde et de transmission pour les générations futures. On leur a redonné vie. Notre slogan c’est « More than sport » plus qu’un sport. La course n’est qu’un prétexte pour faire la promotion du patrimoine. On essaie sur ce tracé de l’aqueduc romain de mettre en avant ce qu’il y a de plus beau. Pour moi, cela dépasse le travail c’est un projet de vie.

Comment évolue la course en termes de fréquentation ?

La première édition aurait dû se tenir en avril 2020. Après trois annulations, elle a finalement eu lieu en novembre 2021 avec 4 000 participants en engrangeant deux ans et demi d’inscriptions. Le contrat a aussi été atteint en 2022 avec le même nombre d’inscrits. Cette année, l’objectif ambitieux était de 6 000 participants. On sera 7 000 ! On est totalement victime de notre succès. On a même levé le pied sur la communication. On a fait énormément d’actions de promotion et on travaille main dans la main avec les acteurs du tourisme. Ils ont compris que nos événements constituent des produits d’appel touristiques à part entière. Le Pont du Gard n’a pas besoin de nous mais aujourd’hui on dynamise le territoire avec un événement organisé durant l’arrière-saison. Ce qui intéresse c’est notre capacité à faire venir de nombreux touristes à une période de l’année où en règle générale il ne se passe rien.

"Le jour J entre 500 et 600 personnes œuvrent pour la réussite de l’événement"

Quelles sont les spécificités de son parcours pour cette troisième édition ?

Notre force c’est de toucher des publics très différents on a le profil courir compétiteur, le coureur régulier, le coureur occasionnel « du dimanche » et le public familial : les randonneurs. C’est un public à plus de 70 % féminin. Si on embarque madame on a tout gagné. C’est un public fidèle qui vient avec les enfants. Chaque année, on a à cœur de bonifier le parcours. La grande spécificité de la Veni Vici, c’est l’inversion du sens tous les ans. Cette année, on part de Nîmes. Tous les parcours passent par le Pont du Gard. On constate une très forte progression sur le 44 kms, sur le 27 kms c’est du délire. Avec la marche nordique, on touche un autre public et notamment des membres de l’équipe de France. On aide à démocratiser la pratique de cette discipline. Il s’agit en fait d’une randonnée chronométrée. La nouveauté c’est le final à Uzès. Au pied du duché, la capacité d’accueil est limitée donc la ligne d’arrivée se fera à la cathédrale Saint-Théodorit.

Que représente un tel événement en termes de logistique ?

C’est une organisation très lourde. Notre staff est composé de six permanents. Nous organisons le Béziers Urban Trail en plus du NUT et de la Veni Vici. C’est un événement qui fait bosser plus de 80 prestataires. Le Jour J entre 500 et 600 personnes œuvrent pour la réussite de l’événement. Aujourd’hui, je ne parle même plus de bénévoles mais de volontaires car ce sont généralement des associations que l’on indemnise. C’est un juste retour car on leur demande de se mobiliser et ça permet à des associations d’avoir des rentrées d’argent. C’est du donnant donnant.

"L’année prochaine on va chercher les 10 000"

À terme, quelle est votre ambition pour la Veni Vici ?

Ce que j’ai vendu en conférence de presse de lancement en décembre 2019, c’est d’en faire un grand événement qui soit une référence au niveau national et international dans le milieu du sport outdoor. Il y a tout pour y arriver. Il faut que l’on digère le passage de quatre à sept épreuves. Le vrai enjeu cette année c’est l’accessibilité et le stationnement au Pont du Gard. Le parking n’est pas assez grand donc on met des parking relais avec des systèmes de navette. C’est une mécanique avec une quarantaine de personnes dédiée qu’à ça. Si on relève ce défi l’année prochaine on va chercher les 10 000 et on les fera. On veut s’inscrire comme un événement grand public qui doit faire entre 10 000 et 15 000 participants dans les années de venir.

Quelles sont les retombées pour le département ?

En termes d’hôtellerie, le week-end de la course, sur l’axe Uzès-Nîmes c’est blindé ! On a dû mal à trouver des chambres supplémentaires. On dépasse largement le million d’euros de retombées économiques pour le territoire juste sur la partie hôtellerie et restaurant. Cette année, 72 % des participants viennent hors du Gard. La part ne cesse d’augmenter. Cela représente 88 départements français et une trentaine de pays. Il y en a qui traverse la planète pour venir faire la Veni Vici. Les gens qui viennent du loin ont plus de pouvoir d’achat. Et si l’expérience leur a plus, ils reviennent visiter le territoire. Sachant que l’on embarque avec nous des maires car on traverse au total 13 communes. Cette course doit faire la fierté des gardois.

Pour finir, sentez-vous la même dynamique pour le NUT dont les inscriptions ont commencé (9e édition le 18 février 2024) ?

Dès le premier jour on était à 1 200 inscrits et on sera rapidement à 3 000. On vise les 8 000 participants. On veut en faire l’urban trail de référence en France avec cette carte postale à ciel ouvert. Et permettre aussi aux Nîmois de redécouvrir leur ville. Dès l’ouverture des inscriptions, il y a quatre sites qui se sont portés candidat pour être traversés. On prévoit une méga fête pour les 10 ans pour 2025 !

Veni Vici : le nombre de participants par épreuve

72 kms : 500 participants. 44 kms : 1 000 participants. 27 kms : 2 000 participants. Marche nordique (27 kms) : 400 participants. 13 kms : 1 700 participants. Randonnée (13 kms) : 1 200 participants.

Propos recueillis par Corentin Corger

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