Publié il y a 18 jours - Mise à jour le 25.09.2024 - Propos recueillis par François Desmeures - 2 min  - vu 433 fois

L'INTERVIEW Céline Coin : À la Cantine solidaire de Rochebelle, "les recettes des repas ne couvrent pas la totalité des coûts"

Céline Coin, nouvelle coordinatrice de la Canrtine solidaire de Rochebelle

- François Desmeures

Elle a pris la suite de Halim Laïdi à la coordination de la Cantine solidaire de Rochebelle depuis la rentrée. Céline Coin est devenue responsable de cette "utpoie", comme la qualifie son âme, Étienne Kretzschmar. La structure, qui doit faire face à des difficultés financières, essaie désormais que le tarif, que chacun s'impose, s'approche du prix de revient d'un repas, autour de 7 €. Un changement de mentalité pour un lieu qui devait "nourrir chacun à sa faim, selon ses moyens ?" La nouvelle coordinatrice répond. 

Céline Coin, nouvelle coordinatrice de la Canrtine solidaire de Rochebelle • François Desmeures

Objectif Gard : Reprendre la coordination de la Cantine solidaire de Rochebelle, on imagine que c'est un travail qui remplit l'emploi du temps... ?

Céline Coin : C'est un travail à temps plein, et même plus qu'un temps plein. Et qui nécessite beaucoup d'organisation parce que ça part dans tous les sens : la communication, l'administration, le service de restauration, etc. C'est un gros temps plein. 

Que faisiez-vous auparavant ?

J'étais secrétaire. Puis, j'ai fait une formation de six mois pour être secrétaire médico-sociale, que j'ai réussie. Dans la foulée, j'ai été récrutée par la Cantine solidaire, par le Collectif animateurs 30. 

La structure a connu des difficultés financières sur l'année 2023-2024. Avez-vous déjà pris connaissance de la situation depuis votre arrivée ?

On est plus ou moins dans la même situation. L'association fonctionne en partie grâce aux subventions, l'autre partie sur les recettes de la Cantine. Mais elles restent insuffisantes par rapport au coût du menu. Les recettes des repas ne couvrent pas la totalité des coûts. On est un peu en balance, à l'équilibre. 

"Le prix minimum est fortement conseillé pour les personnes qui peuvent payer, qui ont assez de revenu"

Il est désormais affiché de façon très visible, dans la Cantine, que le prix de revient d'un repas est de 7 €. Est-ce que cela a provoqué un recul d'une partie du public habituel ?

Je n'ai pas assez de recul pour le dire, parce que je ne suis ici que depuis le mois d'août. Ce que je sais, c'est que, sur le moment, ça en a surpris certains. Mais il y a beaucoup de compréhension parce que tout le monde sait, en y étant confronté, que le coût de la vie a augmenté et que c'était inévitable. Sinon, on aurait été en difficulté. 

Mais c'est une demande faite aux clients ou c'est réellement un prix minimal obligatoire ?

Le prix minimum est fortement conseillé pour les personnes qui peuvent payer, qui ont assez de revenu. Après, par la Mission locale, par l'association Avenir jeunesse, par des associations d'aide aux adolescents, on peut convenir d'un prix un peu plus bas, quand le contexte s'y prête. Il faut être en capacité d'exprimer le "pourquoi", on n'offre pas les repas systématiquement.  

La philosophie "Manger à sa faim, selon ses moyens" reste-t-elle toujours d'actualité dans ce contexte ?

Oui, je pense que oui. Ici, à la Cantine, ça reste cela. Parce qu'il y a aussi les personnes qui donnent plus que le prix de revient, et elles sont nombreuses. Un grand merci à elles d'ailleurs. 

Des mécènes vous apportent-ils des fonds ?

Pas tant que ça, malheureusement. Du moins, pas à ma connaissance. On a plutôt des partenariats avec des associations. Et le soutien de clients fidèles. 

Propos recueillis par François Desmeures

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