Publié il y a 18 jours - Mise à jour le 13.11.2024 - François Desmeures - 2 min  - vu 272 fois

MOLIÈRES-SUR-CÈZE Les agents municipaux débrayent un jour par semaine

Les agents en grève, ce mercredi matin, devant la mairie de Molières-sur-Cèze

- François Desmeures

Leur mouvement a démarré la semaine dernière, en réponse à un mot d'ordre de la Fédération autonome. Une part des agens municipaux débrayent ainsi, une fois par semaine, jusqu'à la fin novembre pour protester contre ce que le gouvernement promet en matière de recul des droits pour les fonctionnaires. Avec le sentiment d'être les seuls professionnels systématiquement brocardés.

Les agents en grève, ce mercredi matin, devant la mairie de Molières-sur-Cèze • François Desmeures

Pour l'instant, leur piquet de grève stationne devant la mairie, une fois par semaine. Mercredi dernier, ce mercredi, puis jeudi prochain, à raison d'un jour de grève par semaine, jusqu'au 30 novembre. La majorité appartient à la catégorie C des fonctionnaires territoriaux, quelques-uns à la B, et la directrice générale des services fait aussi partie des grévistes. "Quand la dette explose, on n'a rien d'autre à nous dire que "vous coûtez cher", explique Laurence Arnaud, fonctionnaire de catégorie B "écoeurée"

"On veut aligner nos jours de carence sur le fonctionnement du privé. Je n'ai rien contre le fait d'être au même régime, mais pourquoi toujours niveler par le bas ? Et si on aligne tout, que la mutuelle nous soit payée, comme dans le privé, alors que comme fonctionnaire on n'a droit qu'à une participation de 10€..." Il paraît désormais loin le temps où les gouvernants louaient le sacrifice des agens territoriaux, en pleine crise Covid. 

"Pendant le premier confinement, la mairie était fermée. On a géré seuls."

Laurence Arnaud, employée de la mairie de Molières

Mais les agents, eux, n'ont pas oublié. "Pendant le premier confinement, la mairie était fermée. On n'avait plus d'élu disponible face aux injonctions contradictoires de l'État. On a géré seuls." Mais au-delà de cet épisode douloureux, "le ras-le-bol est général, poursuit Laurence Arnaud. Ils veulent nous payer les arrêts à 90%, alors que, déjà, on n'a pas de prime quand on est en arrêt maladie. Sauf que notre revenu est fait au tiers par des primes. Moi, je n'ai rien contre le fait de me faire contrôler quand je suis en arrêt maladie, mais on ne peut pas continuer comme ça, à douter du travail de ceux qui font marcher le pays !"

Ce ras-le-bol est partagé, quels que soient la catégorie ou le corps de métier. À côté de la directrice des services, le responsable des écoles est également en grève, tout comme celui des services techniques. "On a bien eu une revalorisation indiciaire d'1,5 point. Mais, en quinze ans, on a supprimé 9% de notre pouvoir d'achat avec le gel de l'indice." Et, cette année, comme il n'y avait pas de gouvernement au moment opportun, la prime GIPA (garantie individuelle du pouvoir d'achat) n'a pas été versée, soit environ 700 € par agent, notamment ceux dont les revenus ont glissé sous le SMIC. "Et elle n'est pas prévue dans la loi de finances 2025", anticipe Laurence Arnaud.

"On calcule même nos jours de grève pour ne pas trop embêter les habitants, poursuit la fonctionnaire municipale. Par exemple, demain, il y a 800 factures d'eau à faire partir... On sait très bien, en travaillant en mairie, qu'on ne fera pas fortune. Mais on demande au moins à ne pas être méprisés." La semaine dernière, la CGT alésienne était venue sur le piquet de grève pour s'informer de la situation et dire leur soutien. Pour autant, selon les agents de Molières-sur-Cèze, aucune autre mairie n'a de service en grève dans le département. 

François Desmeures

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