Publié il y a 10 mois - Mise à jour le 23.06.2023 - Corentin Corger - 2 min  - vu 563 fois

NÎMES Au Chemin-Bas, la visite symbolique de la petite-fille de Georges Bruguier

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Laurence Bruguier affichant les souvenirs de son grand-père

- Photo Ilian Cervilla

Pour la première fois, la petite-fille de Georges Bruguier s'est rendue à l'école située dans le quartier nîmois du Chemin-Bas qui porte le nom de son grand-père. L'occasion de donner des souvenirs de ce résistant nîmois à l'établissement. 

"Vous le faites revivre", c'est avec beaucoup d'émotion que Laurence Bruguier a chaleureusement tenu à remercier Christophe Boissier et toute son équipe pour le travail effectué au sein de l'école élémentaire Georges-Bruguier. Un établissement situé dans le quartier du Chemin-Bas à Nîmes et qui a été mis sous les feux des projecteurs avec le reportage de l'émission "Envoyé Spécial", diffusé sur France 2, qui montrait le trafic de drogue aux portes de l'école. 

Secoué par ses images, Laurence Bruguier, petite-fille de Georges, a sollicité le directeur de l'école. "C'est un homme remarquable ! Je l'ai remercié de ce tout ce qu'il faisait et je lui ai dit que mon grand-père aurait été fier", commente-t-elle. Mais cette avocate qui a fait sa vie professionnelle et familiale à Paris ne souhaitait pas en rester là et voulait pour la première fois se rendre directement dans l'école pour offrir des souvenirs de son ancêtre. 

Un sénateur opposé au régime de Vichy

Ouverte dans les années 1970, cet établissement a pris le nom de Georges Bruguier sous l'impulsion du maire nîmois de l'époque Émile Jourdan. Le communiste a donné beaucoup de noms de résistants à des établissements scolaires de la ville. Fils du conseiller municipal Victorien Bruguier (1858-1944), Georges est né dans la capitale gardoise en 1884. Journaliste de profession, il tiendra même une imprimerie et écrira pour plusieurs journaux locaux de l'époque comme "L'écho de Nîmes" ou "Le Cri de Nîmes", un hebdo satirique. 

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La photo souvenir avec les instituteurs et le directeur de l'établissement • Photo Ilian Cervilla

Conseiller municipal, ce radical socialiste s'engage pendant la Première Guerre Mondiale et passe tout le conflit au front puis il est élu sénateur du Gard en 1924. Il le restera jusqu'en 1940 et ce fameux 10 juillet qui reste son principal fait d'arme. Georges Bruguier fait partie des 80 parlementaires qui votent contre les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. À la suite de ce vote, il est révoqué de tous ses mandats par le régime de Vichy et interné dans un camp où il passe toute la Seconde Guerre mondiale. 

Après la libération, il devient président du conseil général du Gard (1945-1951) et député moins d'un an. Pour cette venue symbolique, la petite-fille du résistant a apporté des photos, des articles de presse, des discours ou encore des brochures. Des documents remis devant les professeurs dans les mains du directeur Christophe Boissier touché par cette attention, et qui en échange a offert à Mme Bruguier un livre sur Nîmes. Ce dernier prend sa retraite dans quelques jours après une longue carrière dans l'éducation et dix ans au Chemin-Bas. Il est remplacé par Élodie Pascal qui gérait l'école maternelle. 

Georges Bruguier est décédé en 1962 à Carcassonne, en plus de l'école la rue juste à côté porte également son nom. 

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Le directeur Christophe Boissier avec Laurence Bruguier  • Photo Ilian Cervilla

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Un portrait de Georges Bruguier  • Photo Ilian Cervilla

Corentin Corger

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