NÎMES Hervé Salters (General Elektriks) : "Avec l'art, tu fais ce que tu veux, tu te fous de ce que les gens pensent"
Trois ans après Carry No Ghosts, General Elektriks fondé par Hervé Salters revient avec un nouvel album, Party like a human. Un septième opus accompagné d'une tournée qui débute ce samedi 6 novembre. Un arrêt est prévu à la Smac Paloma de Nîmes, le 25 de ce même mois.
ObjectifGard : La pochette de ce nouvel album Party like a human, annonce d’emblée la couleur, c’est le chaos !
Hervé Salters : (Rires) J'ai flashé dessus. C'est une peinture d'une artiste pop italienne, Laurina Paperina que j'ai découvert dans un livre d'art. À ce moment-là, j'avais déjà commencé à travailler sur l'album et des directions concernant les sons. J'avais déjà les embryons pour les trois premiers morceaux de l'album, Party like a human, Seeker et Pick up the pieces. Ce dernier morceau a un côté éclaté, éparpillé au niveau du son et quand j'ai vu la peinture de Laurina, j'ai directement fait le lien avec ce que j'étais en train de créer. Donc effectivement, il y a ce chaos qui se dégage de la peinture de Laurina à base de références culturelles détournées. Je vois ça comme une représentation de ce que l'humain est capable de faire. Mais ça reste quelque chose de très fun à regarder. Et c'est un peu ce que j'ai essayé de faire avec ce disque. Au niveau musical, il y a des choses qui font bouger les hanches, mais si tu approfondis un peu, que tu écoutes les textes, tu réalises qu'il y a plusieurs couches de compréhension de la musique.
Ce qui interpelle sur cette pochette, c'est le souci des détails, l'attention qu'on porte à chacun d'entre eux. Une autre chose que l'on peut rattacher à ta musique.
J'ai ressenti cette chose-là aussi. J'avais envie de faire de nouveau un album à multiples tiroirs. Un petit peu comme j'ai pu le faire sur le tout premier album, Cliquety Kliqk, et dans lequel j'avais déjà invité un rappeur, Lateef The Truthspeaker, on le retrouve d'ailleurs dans Party like a human. Il y avait cet esprit déjà où le morceau commençait mais sans que l'on sache où il allait s'en aller. L'idée, c'était que le morceau ne soit pas une seule piste mais plusieurs, qu'il y ait des détails, certains apparents, d'autres plus camouflés au niveau sonore. Et effectivement, c'est un rapprochement que tu peux faire entre la pochette de Laurina et ce qui se passe dans la musique de ce disque. En tout cas, je suis heureux avec ce disque. Je ne sais pas s'il est bien ou pas mais en tout cas, je suis bien en paix avec cette sortie, plus que ce que je ne l'ai été avec les deux précédents.
Encore une fois, et c’est l’ADN de General Elektriks, les genres musicaux s’entremêlent, de la funk, au hip hop à l’électro. Choisir, c’est renoncer ?
C'est ça ! Je n'ai jamais trop compris pourquoi il fallait choisir un genre. Personnellement, je ne fais pas de la musique de manière bureaucratique. Faire de la musique, ce n'est ni pour obéir à des règles, ni cocher des cases. Ce que j'aime c'est la liberté. C'est le fait qu'avec l'art, tu fais ce que tu veux, tu te fous de ce que les gens pensent. Je ne prétends pas du tout réinventer la roue, mais j'essaie de faire ce que j'aime sans me soucier de l'avis des autres. C'est compliqué parce qu'on est forcément influencé, quelque part conditionné, j'ai mes propres limites aussi. Je ne fais pas du mélange de genres par choix, c'est plutôt que j'aime le jazz, le hip hop, la pop, les musiques de films, le rock etc. J'essaie de jouer avec tous ces ingrédients-là, à géométrie variable, ce qui fait que chaque album a, selon moi, sa propre identité.
L'esthétique de l'image est très importante dans votre projet. Et sur scène, ça donne quoi General Elektriks ?
Je préfère ne pas trop en dire, mais ça va être fabuleux. (Rires) Dimo Delaunay, l'ingénieur lumière qui se joint à nous sur cette tournée, a conçu un set-up de lumières qui est fantastique. J'ai la sensation que dans ce disque il y a une certaine modernité qui se dégage et il met l'accent dessus avec ce qu'il a conçu mais tout en restant dans un projet très organique. Tout est fait manuellement, au moment de la performance, tout comme nous, les musiciens qui jouons en direct.
Propos recueillis par Stéphanie Marin
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