Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.10.2022 - anthony-maurin - 5 min  - vu 809 fois

NÎMES La ville sera-t-elle bientôt une ville "connectée" ?

L'équipe qui a réalisé l'étude de marché (Photo Anthony Maurin).

Ça bosse dur pour les élèves de la Digital Business School ! (Photo Anthony Maurin).

Dans le cadre de leur formation, les étudiants de l'école de commerce DBS Digital Business School ont produit un livre blanc portant sur la digitalisation de la ville de Nîmes.

La Digital Business School (DBS), comme son nom l'indique, est dédiée aux métiers du digital. Fondée en 2016, l’école propose des parcours axés e-business (marketing digital, commerce digital...), mais également des parcours plus techniques (cyber sécurité, blockchain...), avec à ce jour, deux BTS, cinq Bachelors et six Masters.

Commençons par la fin, la conclusion de ce livre blanc. "Aujourd’hui, Nîmes n’est pas une ville véritablement entrée dans la digitalisation, estiment les élèves de la DBS. Au regard du contexte régional et local, le digital est une vraie opportunité pour le marketing territorial de la ville. Face à Montpellier, face à Avignon, il n’y a que deux options : ou bien la ville prend la voie de la digitalisation avec un créneau spécifique, ou bien elle ne le prend pas, et son dynamisme en sera impacté. La Digital Business School est prêt à prendre sa part. Avis à la Mairie, à la Métropole : on est à votre disposition pour vous aider au changement."

Située au Parc Georges Besse, la DBS a réalisé une belle enquête (Photo Anthony Maurin).

Sans rancune aucune, le maire de Nîmes, Jean-Paul Fournier, accompagné de son délégué à l’Enseignement supérieur, à l’université et à la ville connectée, Frédéric Escogido, ont donc reçu certains de ces élèves en mairie pour accueillir avec les honneurs le "livre blanc" qu'ils viennent de réaliser. Ainsi, des étudiants en deuxième année de Bachelor et première année de Master (Marine Tudela, Inès Berkane, Kyllian Oouin, Bilel Bouali, Rihab Bejaoui et Charlotte Guiguen), coachés par le duo Jean-Baptiste Vallet et Alois Bantegnie, ont réalisé cet opuscule portant sur la digitalisation de la ville de Nîmes pendant que d'autres élèves effectuaient une étude de marché sur les besoins de la population autour de la connectivité de la ville.

Mais qu'est-ce qu'une ville intelligente ? Pour la Commission nationale de l'informatique et des libertés, c'est "un concept de développement urbain, permettant d’améliorer la qualité de vie des citadins en rendant la ville plus adaptative et efficace, à l’aide de nouvelles technologies qui s’appuient sur un écosystème d’objets et de services".

Selon l'étude menée par les jeunes, Nîmes aujourd'hui, c'est 155 488 habitants soit 65 514 ménages qui ont 75 500 voitures pour 5 100 places de stationnement payant réglementées sur voirie et dix parkings souterrains. On dénombrerait 24 510 maisons individuelles à Nîmes et 56 493 appartements. Les Nîmois font leurs courses dans 1 129 commerces et dépendent de 1 160 km de canalisations. Ils mettent leurs enfants dans 23 crèches, 41 écoles maternelles, 54 écoles élémentaires, 39 collèges, 13 lycées ou 4 campus universitaires et se baladent dans des rues, beaucoup de rues, surveillées par 411 caméras (553 selon nos chiffres, NDLR) et aiment se promener dans 21 espaces verts...

Durant la mise en oeuvre de ce projet, les étudiants ont été accompagnés par leur directeur pédagogique, Jean-Baptiste Vallet. Pour lui, "grâce à un travail de comparaison d'actions digitales d’autres villes moyennes françaises, et des innovations mises en œuvre auprès de métropoles internationales, les étudiants ont pu faire quinze recommandations pour mieux digitaliser la ville de Nîmes".

Parmi elles, sept seraient prioritaires. Mettre en place un dispositif de "push SMS" pour prévenir les populations en cas de risques environnementaux, mettre en place des capteurs dans les avaloirs et d'autres capteurs de mobilité dans la ville pour créer une application "servicielle". Les jeunes aimeraient aussi mettre en place des dispositifs de télémédecine (type H4D) aux quatre coins de la ville, favoriser l’open data, sensibiliser les plus jeunes au digital et, pour finir, communiquer sur la citoyenneté numérique.

Afin de sensibiliser les jeunes au digital et encourager le développement de ce dernier à Nîmes, DBS va proposer d’intervenir dans les lycées de la ville pour des cours d’initiation qui permettront de comprendre l’univers du digital, ainsi que des ateliers de création de site web, et de campagnes d’emailing.  "C’est bien là l’objet de notre étude : donner à Nîmes des clés de digitalisation "plug and play" (en français, "brancher et utiliser", NDLR), expliquent les étudiants.

Pour l'accès au haut débit, "la réalité reste délicate pour la ville comme évoqué par ces quelques chiffres issus de l’ARCEP : Nîmes est positionnée à la 39e place parmi les 41 grandes villes françaises", poursuivent les étudiants. Avec 73 134 locaux "raccordables" à la fibre au troisième trimestre 2021, le taux d'éligibilité fibre atteint 73,2 % à Nîmes. Avec l'éclairage public pour lequel les élèves comptent pouvoir économiser 65 % des sommes dépensées d'ici douze ans, il était aussi question de la circulation. Si en 2021 on comptait en France 31 000 bornes de recharge, à Nîmes, seules 53 étaient accessibles (contre 3 000 pour la ville d'Oslo par exemple). "Est-ce bien suffisant alors que l’on annonce une fin totale de la voiture thermique en Europe d’ici à 2035 ?"

L'intérieur du site Eerie (Photo Anthony Maurin).

Et les étudiants de reprendre : "Selon une étude américaine publiée le 7 décembre 2021, Nîmes arrive en troisième position des villes les plus embouteillées en France en 2021, et elle est classée 27e au niveau mondial. À Nîmes, les embouteillages ont augmenté de 97 % par rapport à la période précédant l’épidémie de covid-19, et chaque nîmois a perdu 92 heures en moyenne dans les embouteillages en 2021."

Dans la partie "comment mieux vivre à Nîmes ?", on constate que le nombre de crimes et délits pour Nîmes serait de 7 206 en 2021. Le risque par habitant d'être victime de coups et blessures en ville est de 1 sur 271. En vingt ans, et cette fois à l'échelle du département du Gard, le nombre de victimes de coups et blessures est passé de 1 032 en 2000 à 2 762 en 2020. Pour finir, dans l'onglet "Comment mieux partager Nîmes", l'idée est simple. "Pourquoi ne pas commencer par la sensibilisation au digital dès les plus petites classes ? Et donner accès au plus grand nombre à une bibliothèque de la romanité en ligne avec Google ?", suggèrent les jeunes.

Les élèves en Mairie pour donner leur livre blanc au maire Jean-Paul Fournier (Photo Dominique Marck - Ville de Nîmes).

Le digital sera l'avenir ou l'avenir sera digital. Qu'on le veuille ou non ce mot n'est pas grossier, il fait déjà partie de nos vies et se développe de manière exponentielle depuis dix ans. Nîmes ne doit pas prendre de retard, sa taille lui permet de vivre sereinement mais les bonus apportés par le digital pourraient lui faire franchir un cap et devenir exemplaire en la matière. Nîmes est connue pour sa Romanité, sera-t-elle célèbre pour sa digitalisation ?

La détente après le travail ! (Photo Anthony Maurin).

Digital Business School à Nîmes, 69 Rue Georges Besse. Tel : 04.66.36.77.23.

Anthony Maurin

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