NÎMES L'olive à l'honneur avec un festival inédit

Les trois quarts des oléiculteurs français sont des oléiculteurs familiaux, c’est-à-dire des particuliers non professionnels et non agriculteurs qui possèdent un ou plusieurs oliviers dans leur jardin ou une petite olivette transmise de génération en génération. Ils représentent près de 30% des apports d’olives dans les moulins coopératifs ou privés.
Il existe quelque 40 000 oléiculteurs en France dont seulement 10 000 sont des exploitants
agricoles avec une très petite proportion d’exploitations exclusivement oléicoles. Il faut dire
que la productivité limitée des oliviers et le côté aléatoire de la récolte chaque année ne
permet pas de développer chez nous une activité professionnelle viable à l’inverse
d’autres pays comme l’Espagne, la Grèce, l’Italie ou encore la Tunisie, les quatre premiers
producteurs mondiaux d’huile d’olive. La France n’étant qu’en 26ème position avec
seulement 5000 tonnes d’huiles d’olive produites par an contre par exemple plus d’un
million Espagne !
“Le sud de la France, c’est le pôle nord de la zone de culture de l’olivier” explique Luc Poulain d’Andecy, Président de l’Association Promolive qui rassemble près de 300 familles dans le pays nîmois depuis 37 ans. “ Du point de vue professionnel, le réchauffement climatique ne changera pas grand-chose, la productivité de nos exploitations et la sécheresse sera un frein supplémentaire au développement de la production d’huile d’olive française qui ne représente que 3 ou 4 % de ce que nous consommons chaque année, tout le reste étant importé ”. Et d’ajouter : “D’où le rôle essentiel de l’oléiculture familiale, celle de nos jardins et de nos olivettes, dans notre pays. C’est donc pour affirmer, sauvegarder et développer cette oléiculture identitaire de nos territoires, gardienne de nos traditions et de nos savoirs-faire, mais aussi de nos paysages et de notre gastronomie, que Promolive a décidé d’organiser cet automne le 1er Festival de l’Oléiculture Familiale en pays nîmois qui se déroulera durant les mois d'octobre, novembre et décembre prochains”.
12 octobre : La fête de l’Oléiculture Familiale en pays Nîmois
Premier rendez-vous : La traditionnelle fête de l’olivier organisée par l’association nîmoise
depuis près de 40 ans qui devient “Fête de l’oléiculture familiale en pays nîmois” le
dimanche 12 octobre de 9h à 17h place de l’Ambiance, chemin de Russan à Nîmes. Outre
le repas de gala conçu autour des accords huiles d’olive et mets (sur réservation), de
nombreux stands permettront de découvrir du matériel oléicole de récolte (filets, peignes,
caisses...), d’identifier la variété de votre olivier (en fournissant branche et olive), comment
faire vos olives de table, apprendre à déguster l’huile d’olive. Des animations seront
également proposés aux adultes comme aux jeunes oléiculteurs familiaux : un lancé de
scourtin, un craché de noyau, un atelier céramique pour les enfants...
À noter la présence de la Confrérie des Chevaliers de l’Olivier LR-Occitanie qui procèdera
à l’intronisation du représentant du collectif citoyen “Malakolive”, invité d’honneur de la
fête, qui réunit une centaine d’oléiculteurs familiaux à Malakof et ses environs en région
parisienne.
26 novembre : 2ᵉˢ Assises Nationales de l’Oléiculture Familiale
Autre point fort, l’organisation, après celles de 2017, des deuxièmes Assises Nationales de l’Oléiculture Familiale dans l’hémicycle de la communauté d’agglomération Nîmes Métropole. Un événement majeur dont l’objectif est de renforcer le dialogue entre les associations d’oléiculteurs familiaux à l’échelle locale et nationale, d’échanger des savoir-faire, de valoriser les initiatives et de renforcer les dynamiques territoriales autour de l’olivier non seulement dans les régions oléicoles méditerranéennes traditionnelles, mais aussi dans les nombreuses autres régions où se développe une oléiculture familiale (sud-ouest, pays nantais, région parisienne ou encore le lyonnais...).
« Il y a 8 ans, nous avions revendiqué la qualité d’oléiculteurs familiaux à la place du terme
« amateurs » devenu hélas trop péjoratif. Mission accomplie puisque même la filière
professionnelle parle d’oléiculture familiale. Cette fois, nous essaierons de poser les bases
d’une étape décisive : instaurer un dialogue entre nous, mais aussi avec la filière professionnelle qui pourrait nous faire une petite place « consultative » dans ses instances
compte tenu de notre poids non négligeable au sein de l’oléiculture française. Je n’oublie
pas que pendant le confinement COVID, nous avions obtenu, grâce aux professionnels, les dérogations nécessaires pour aller nous occuper de nos oliviers. La preuve qu’une cohabitation intelligente est possible, y compris sur bien d’autres sujets comme les formations à la taille par exemple », explique Luc Poulain d’Andecy, président de l’Association Promolive à l’initiative, avec son prédécesseur Jean-claude Woillet, de ces assises.
Octobre-Novembre-Décembre : Instants partagés et animations dans les écoles
La transmission aux jeunes générations est un objectif majeur de Promolive. Depuis quelques années, l’association intervient dans les lycées et le collège, mais aussi dans les écoles primaires où elle anime un diaporama ludique autour de sa mascotte « L’olivier, mon super-héros » suivi d’une dégustation à l’aveugle des trois fruités de l’huile d’olive. « En rentrant chez moi, j’ai dit à ma grand-mère que notre olivier était un super-héros » explique une élève de CP de l’école Jean de la Fontaine à Milhaud. « Et elle m'a répondu, bien sûr que c’est un super héros ! Alors, j'ai fait un câlin à l’olivier et à ma mamie » « Tout est dit, mission accomplie ! » exulte Luc Poulain d’Andecy, président de l’association « Promolive ». Pour les adultes, des « instants partagés » de 18H30 à 21H00 sont proposés toujours avec un diaporama, un jeu dégustation et le pot de l’amitié. Toutes ces animations dont le fête et les assises constituent
« le Festival de l’oléiculture familiale en pays Nîmois ».
Novembre-Décembre-Janvier : Micro-moulin associatif de Promolive
Durant le festival, le Micro-moulin associatif de Promolive continue de fonctionner et de triturer les olives de ses adhérents pour leur restituer l’huile produite exclusivement pour une auto-consommation (pas de vente). L’an dernier, 9 tonnes avaient été traitées (17 l’année précédente).