De passage sur le territoire arlésien à la fin du XIXᵉ siècle, Vincent Van Gogh est une figure emblématique pour les habitants du secteur. Après vingt-sept mois de présence en Provence, l’artiste a quitté ce territoire si cher aux Arlésiens, non sans laisser derrière lui une trace artistique inébranlable. C’est alors que lui rendre hommage est devenu une priorité pour les équipes de la Fondation Vincent-Van-Gogh, représentée par Jean de Loisy et Margaux Bonopera, les deux commissaires de l’exposition, ainsi que pour vingt-et-un artistes, qui ont joint leur art à celui de l’illustre peintre.
Treize pièces rendent alors hommage aux différentes passions artistiques de l’homme. Jeu de couleurs, portraits ou encore fleurs, à l’image de ses fameux tournesols, jonchent les murs de cette exposition hors du temps. Dès l’entrée de la Fondation Vincent-Van-Gogh, trône le portrait-robot du peintre. Imaginé par l’artiste Arman, il reprend les éléments marquants de la personnalité de l’artiste mondialement reconnu. Chapeau de paille et verre d’absinthe se conjuguent alors à l’art autour de la personne de Vincent Van Gogh.
Des lettres à Vincent
Conçue comme une communication entre Vincent Van Gogh et les nombreux artistes qui ont tenu à lui rendre hommage par l’art, l’exposition débute sur une boîte aux lettres. Prêtée par le musée de la Poste, la boite jaune aurait trôné dans une ruelle arlésienne à l’époque de la présence sur place de l’artiste. « C’est émouvant de se dire qu’il y a lui-même glissé des lettres », évoque Jean de Loisy, à l’entrée de la première salle d’exposition de la Fondation.
Outre l’idée de correspondre avec l’artiste, les œuvres exposées répondent à celles du peintre néerlandais. L’une des salles reprend par exemple le goût de l’artiste pour les fleurs, qu’il a découvert ou redécouvert à la fin de son passage en Provence. En écho à cette période, le musée Van Gogh d’Amsterdam a fait l’honneur de prêter à la fondation un tableau de la série des Tournesols, peint à la fin de l’été 1887, à Paris. Pour l’accompagner, Simone Fattal, artiste peintre, s’est adonnée à la peinture de nombreux bouquets de fleurs, où la couleur inspire les artistes tout comme les simples curieux.
La plume au centre du propos
Bien que thématiques, les différentes salles de l’exposition s’ouvrent toutes de la même manière. Une phrase extraite d’une lettre écrite de la main du peintre est collée au mur. C’est le cas de la pièce destinée aux œuvres mettant en lumière à la fois le verbe et la beauté visuelle au travers d’écrits ou d’œuvres mixtes. « Il y a tant de gens qui s’imaginent que les paroles ne sont rien. Au contraire, n’est-ce pas, c’est aussi intéressant et aussi difficile de bien dire une chose que de peindre une chose », peut-on lire sur l’un des murs, extrait d’une lettre de Vincent Van Gogh à Émile Bernard, le 19 avril 1988.
L’importance de ces passages n’est pas anecdotique au vu de la centralité de la dimension épistolaire dans chaque recoin de l’exposition. Pour y faire référence de nouveau, un exemplaire original d’une lettre écrite de la main du peintre est visible dans l’une des nombreuses pièces de la Fondation, appelée le bureau.
Pour conclure l’exposition, Jacopo Benassi, une artiste d’origine italienne, s’est confrontée à la représentation de la malle de Vincent Van Gogh, le jour de son départ à Saint-Rémy-de-Provence. Une conclusion poétique à une exposition qui l’est tout autant, référence à une lettre de l’illustre peintre, datée du 11 mai 1988. On y lit : « Le jour de mon départ dépend de ce que j’aie fait ma malle et que j’ai fini mes toiles (…), faire ma malle me paraît plus difficile que de faire des tableaux », écrit Vincent Van Gogh.
L’intégralité de ces œuvres, et tant d’autres, sont à retrouver entre les murs de la fondation à partir de ce dimanche 30 novembre et jusqu’au mardi 21 avril 2026.
