Après s'être présentée aux trois derniers scrutins européens, la porte-parole de Lutte Ouvrière a lancé sa pré-campagne électorale en vue de la prochaine échéance européenne, au mois de juin prochain. 

Ni démoralisée, ni fataliste

La professeure d'économie et gestion à Aubervilliers a entamé une tournée en France, les week-ends, afin de sensibiliser les travailleurs au sujet du contexte général. « La guerre est déjà installée dans le monde, et ce n’est pas fini. Elle est inhérente au système capitaliste et elle est faite avec la peau des travailleurs », explique Frédéric Kechra, tête de liste de Lutte Ouvrière dans les Hautes-Alpes.

Ni démoralisée, ni fataliste, Nathalie Arthaud veut alerter sur l'évolution catastrophique de la situation dans notre pays. Elle souhaite défendre des idées, des perspectives. Et l'avenir ne semble pas très réjouissant, selon la porte-parole de Lutte Ouvrière, qui explique que nous assistons à l’abandon de la présence de l’État dans toutes les structures, notamment l'hôpital, que les gens ne se connaissent plus, que l'on a sombré dans l’isolement et le chacun pour soi. 

Bruits de bottes

« Et puis il y a ces bruits de bottes. Ce qui se passe à Gaza bouleverse énormément de gens. Selon le gouvernement, il faut sauver les Ukrainiens. Pendant ce temps-là, les Palestiniens sont massacrés et on laisse des femmes et des hommes se noyer. Et il faudrait que nos enfants soient dopés à l’esprit patriotique ? », lance Nathalie Arthaud, qui explique que la société pourrait fonctionner autrement que guidée par le profit. Que les ouvriers ou les agriculteurs, par exemple, détiennent les clés, les secrets de fabrication et qu’ils pourraient prendre le pouvoir. 

« S’il y a une révolte, il faudrait qu’elle soit politique, pas une furie sanguinaire »

Nathalie Arthaud

Ainsi appelle-t-elle à la révolution. « S’il y a une révolte, il faudrait qu’elle soit politique, pas une furie sanguinaire », ajoute la militante. Selon elle, on ne pourra pas résoudre le réchauffement climatique à l’échelle de la France. Ainsi, Lutte Ouvrière est associée à des groupes politiques dans le monde entier. En Haïti avec La voix des travailleurs, en Italie avec l’Internazionale, en Afrique avec Le pouvoir aux travailleurs, même aux États-Unis avec The Spark.

La professeure espère que ces élections vont donner une portée plus large à son discours, proposer une voix et une alternative en donnant l’occasion aux travailleurs d’affronter le système capitaliste. Alors qu'elle ressent l’inquiétude et la peur chez les gens en France, elle dénonce une poussée nationaliste qui, explique-t-elle, ne résoudra rien. En attendant les élections européennes, la professeure retourne corriger les copies de ses élèves avant de continuer sa tournée, du côté de Marseille.