NÎMES OLYMPIQUE Leur bâche volée, les Gladiators cessent leur activité

Les Gladiators lors d'un match aux Antonins
- Photo Anthony MaurinLe groupe ultra nîmois a annoncé suspendre son activité jusqu'à nouvel ordre.
Le monde ultra est un milieu à part, très codifié, avec des règles particulières que seuls les encartés connaissent. Pour un groupe, l'élément le plus précieux est la bâche. Une banderole sur laquelle est inscrit le nom de cette communauté définie par une identité facilement reconnaissable. Fièrement affichée à chaque présence au stade, la bâche est un symbole, un blason.
Alors dans la guerre qui oppose certains groupes ultras, à l'image de celle entre les Gladiators et la Butte Paillade de Montpellier, voler la bâche est le crime ultime. Dans certaines conditions, cela entraîne la dissolution du groupe qui s'est fait voler son précieux. Chaque groupe en possède une dite à domicile, l'historique et une pour l'extérieur.
Vendredi dernier, lors de la défaite 3-2 de Nîmes Olympique à Châteauroux, la quinzaine de membres des Gladiators présent en parcage visiteur s'est fait violemment attaquer par une quarantaine d'ultras montpelliérains qui ont fait 800 kilomètres aller-retour uniquement pour voler la bâche des Nîmois, dans un stade peu sécurisé, où ils se sont dit qu'il serait plus facile d'arriver à leurs fins.
"Suite aux événements survenus vendredi soir à Châteauroux, et au vu du contexte dans lequel nous évoluons aujourd'hui, l'association se met en sommeil et le groupe cesse ses activités jusqu'à nouvel ordre", a annoncé, ce lundi soir, le groupe des Gladiators. Cela signifie donc que le groupe ne devrait plus afficher ses couleurs comme lors du rassemblement prévu ce vendredi, devant les Antonins à 19 heures, juste avant la rencontre contre Valenciennes. Pour rappel, cela fait quasiment deux saisons que les GN91 ne s'installent plus derrière les buts des Antonins. Désormais, ils n'apparaîtront plus à l'extérieur.
Cet incident n'est qu'un épisode de plus dans la bataille que mènent les deux groupes ultras gardois et héraultais. Parmi les exemples. En novembre 2017, les Gladiators avaient été agressés par des Pailladins en revenant de Lorient et dépouillés de la fameuse bâche à l'extérieur. En mai 2018, la vengeance avait lieu et la bâche historique de la BP91 était dérobée directement dans le local. L'association s'était alors mise en sommeil.
Quelques mois après, NO remontait en Ligue 1 et lors du premier derby à la Mosson, le diable, symbole de la Paillade, réapparaissait en parcage, entraînant la colère des ultras adverses et l'arrêt durant 30 minutes du match. Tôt ou tard, il y aura donc une réponse de la part des Nîmois. Un monde bien à part, difficile à cerner.