Le Conseil départemental du Gard a réuni experts, scientifiques, élus, acteurs institutionnels, économiques, citoyens et collégiens du Conseil départemental des jeunes, le temps d'une journée. Au Pont du Gard ce mercredi, de 9h30 à 17h, il était question de climat et de ressource en eau, à travers des tables rondes, des micro-débats, une exposition photo et des stands jamais avares de bons conseils.

Une large équipe mobilisée au service des citoyens, avec la présence exceptionnelle de Denis Cheissoux, journaliste spécialiste de l'environnement à France Inter. Malgré les fortes chaleurs, le public a répondu présent, notamment les jeunes. "On a une vraie implication sur cette thématique de l'eau et du climat. On était un peu en retard par rapport à la compréhension de ces écosystèmes. Depuis 2021, on prend ces sujets un peu plus en compte", déclare le conseiller départemental Patrick Scorsone, également président de la Société d'Aménagement et d'Equipement du Gard (SEGARD).

Il faut dire que le Gard n'est pas épargné sur ces deux plans. Notre département est soumis à de nombreux aléas climatiques, déréglant la saisonnalité que l'on connait et impactant des secteurs d'activité tels que l'agriculture. En cas d'inaction, un climat andalou pourrait s'installer progressivement en 2050 et un autre de type oasis tunisienne en 2100, selon une étude menée par BRL Ingénierie et Hydrofis.

À l'heure actuelle, les montées de température n'ont pas une incidence trop importante sur nos réserves en eau. "Il y a eu des précipitations par rapport à d'autres départements voisins", constate l'élu du canton de Roquemaure. Mais prudence, il faut toujours se méfier de l'eau qui dort... les prochains jours annoncent une forte grimpée du mercure.

Désimperméabilisation

L'après-midi s'est conclue par trois micro-débats sur des thèmes ciblés. En outre le premier, "sécuriser nos villes face au changement climatique : comment la nature peut-elle faire la différence ?". Les cours d'établissements scolaires, souvent très minéralisées, font l'objet ces derniers mois de refection, pour grapiller quelques degrés et permettre une nouvelle ouverture d'esprit aux jeunes qui les occupent.

Le département du Gard possède 53 collèges totalement différents. Récemment, un état des lieux global a été lancé pour évaluer chaque cour et identifier des îlots de chaleur, tout en renaturant. Quelques collèges ont été choisi prioritairement pour un lancement rapide de projet. À l'aide de l'agence de l'eau et de la bonne volonté des établissements, la déimperméabilisation prend forme. La totalité des projets se porte bien et les retours sont plus qu'excellents. 

Les dangers du sel en Camargue

La Camargue est un territoire qui concentre du sel dans ses sols, avec une alternance d'eau douce et d'eau salée. Pour lutter contre la salinisation excessive, un plan d'action concerté a été lancé avec tous les acteurs du territoire. "Ça a un fort impact sur les mlieux naturels", constate Nicolas Bonton, chef de service eau et biodiversité au Syndicat Mixte Camargue Gardoise. "Ces interventions vont de la réparation d'une martelière à la mise un place d'un système de recherche pour de nouveaux sépages", affirme Pierre Jaumain, directeur général du syndicat mixte de la Camargue gardoise.

En chiffres : les roseaux ne supportent pas plus de 11 g de sel par litre d'eau. En 2021, 400 hectares de vigne ont séché sur pied. "L'objectif aujourd'hui est de trouver un équilibre entre l'eau douce et l'eau salée, pour garder le territoire le plus intact possible", précise Pierre Jaumain. L'érosion du littoral a également été évoqué. Les communes du Grau-du-Roi et d'Aigues-Mortes sont concernées par la menace, le risque pourrait s'accentuer en raison du changement climatique et donc faire monter la mer. En 12000 ans, elle a déjà grimpé de 120 mètres.