Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 18.03.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 508 fois

QUISSAC Parents et enseignants redoutent la fermeture "injustifiée" d'une classe du collège

Photo d'illustration : Anthony Maurin

Mobilisés pour le maintien d'une classe menacée de suppression, enseignants, parents d'élèves et principal du collège Le Coutach à Quissac sont sortis déçus de leur entretien avec Cyril Normand, directeur académique adjoint des services de l'Éducation nationale du Gard. 

"Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir." Enseignants, parents d'élèves et principal du collège Le Coutach à Quissac avaient peut-être le refrain de Johnny Hallyday en tête ce mardi soir en regagnant leur domicile à l'issue d'un entretien avec Cyril Normand, directeur académique adjoint des services de l'Éducation nationale du Gard. Courtois mais ferme, ce dernier n'a eu besoin que de cinq petites minutes pour refroidir les ardeurs de la délégation.

"Il nous a expliqué que les budgets pour la rentrée à venir étaient serrés, que le collège de Quissac se porte bien, et que la priorité allait être mise sur les établissements classés "REP". Les effectifs seront réétudiés en juin, mais il y a peu de chances que la classe ne soit pas supprimée", raconte Cécile Masson, qui a assisté à ce rendez-vous. Cette classe est une 6e ayant été ouverte il y a moins d'un an par le rectorat en réponse à une surcharge des effectifs.

"L’an dernier, il y avait quatre classes de 6e à plus de 30 élèves. Cette année, grâce à l'ouverture de cette cinquième classe, les conditions de travail sont bonnes sur ce niveau et bénéficient à tous les élèves", resitue Agnès Nemoz, professeur d'anglais du collège. Et d'ajouter : "On sait que cette baisse de dotations horaires (une trentaine d'heures, Ndlr) concerne plusieurs établissements scolaires du département. Mais dans le cas du collège de Quissac, c'est injustifié !" 

"Quelle est la logique pédagogique ?"

En effet, alors qu'aucun départ d’élève n'est à l'ordre du jour, parents et enseignants ont "de bonnes raisons de penser que les effectifs grossiront" avec de nouvelles inscriptions. Ces derniers précisent notamment que la croissance démographique de la ville est "importante" après l'arrivée de 400 nouveaux habitants depuis 2012. "Selon les prévisions, 1 200 nouveaux habitants s’installeront d’ici 2035. Actuellement, un projet de ZAC doit permettre l’installation de familles et de commerces avec la création d'ici deux ans de 100 habitations", développe Agnès Nemoz, qui estime par ailleurs que le nouveau lycée de Sommières va "augmenter l’attractivité de Quissac qui fait partie de son secteur d'affectation". 

"Quelle est la logique pédagogique dans la création d’une classe de 5e, supprimée dès l’année suivante ?", s'interroge donc la délégation militante, qui n'oublie pas de préciser que la pandémie a impacté toute une génération d'élèves. "Ces adolescents cumulent un confinement avant l'entrée en 6e, au moment où la pandémie a débuté, mais aussi des évictions scolaires répétées depuis. Ce grand nombre d'absences, d'élèves mais aussi d'enseignants, a entraîné un rythme chaotique pour tous et un nombre grandissant d'élèves en risque de décrochage scolaire", écrivaient d'ailleurs les enseignants dans une lettre adressée aux parents d'élèves le 12 février dernier.

La plaidoirie des derniers nommés est aussi étayée par cet argument. "Le niveau touché par la suppression de la classe l'an prochain compte beaucoup d'élèves à besoins spécifiques. 20 bénéficient d'aménagements et 10 sont accompagnés par quelqu'un. Ces élèves ont besoin d'adaptations spécifiques, demandant du temps en classe", expriment les enseignants. Un temps dont ils ne disposeraient pas avec des effectifs à plus de 30 élèves comme cela se profile si la suppression de classe venait à être confirmée.

Corentin Migoule

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