Il y a des cérémonies de la Sainte-Barbe qui se tiennent directement dans les casernes, et il y a celle de Roquemaure, organisée chaque année au niveau des halles, tant la caserne est exiguë. Un outil obsolète qui n’empêche pas les pompiers de Roquemaure d’être très actifs : « À ce jour nous avons réalisé 960 sorties de secours, dont 780 secours à personnes, 65 accidents de la circulation, 60 feux de végétation, 40 feux urbains et 25 opérations diverses », énumère le lieutenant Dominique Fournier, après avoir reçu l’insigne de chef de centre échelon argent pour ses cinq ans à la tête du centre de secours de Roquemaure.
Des chiffres parlants à mettre en regard des effectifs du centre : 66 sapeurs-pompiers volontaires et 4 professionnels, « qui œuvrent toute l’année pour assurer un service public de qualité », salue leur chef. Puis le patron des pompiers du Gard, le colonel Thierry Carret, a pris la parole pour ce qui est sa dernière salve de Sainte-Barbe, avant son départ programmé « courant ou fin 2026 », précise-t-il.
Le colonel Carret qui rappellera à plusieurs reprises combien il était fier des pompiers gardois, notamment pour la gestion de la saison feux de forêts, et pour leur professionnalisme. « Dans notre domaine, l’amateurisme se paie cash », tranche-t-il, exhortant ses hommes à toujours « rester vigilants. » Et le colonel de revenir sur les moyens renouvelés cette année, comme les véhicules, et sur « le gros travail qui devra être engagé pour arrêter l’hémorragie » chez les volontaires, le Gard en perdant 180 par an.
Au niveau départemental, « nous avons enregistré une hausse des interventions de 6 %, c’est la société, nous subissons son évolution », dit-il. Dans la masse des interventions, « nous avons pu faire face sur les feux de forêts grâce à notre stratégie d’attaque des feux naissants », souligne-t-il, l’expertise gardoise étant reconnue dans le domaine.
Puis, revenant sur les moyens des sapeurs-pompiers, le colonel Carret ne mâchera pas ses mots : « S’il était là, le président (du SDIS, Alexandre Pissas, NDLR) dirait que nous voulons un SDIS de luxe. Non, je veux qu’on travaille normalement, et que nous ayons les moyens de notre sécurité. » À bon entendeur…
Moyens toujours, plus particulièrement à Roquemaure, le projet de nouveau centre de secours avance. « Les voyants sont au vert, il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir », affirme le colonel, rejoint par la maire de Roquemaure Nathalie Nury. « Tous les feux sont au vert, mais le temps de l’administration est souvent long, il reste à finaliser l’étude hydraulique, puis le permis de construire, puis le choix des entreprises », précise-t-elle. Le dossier est « en très bonne voie, affirme la maire. Vous allez avoir un très beau centre. »