« On nous nourrit de promesses et d’enfumage depuis trop longtemps », lance Christian Vidal, vigneron et représentant de la FDSEA, la déclinaison départementale du syndicat agricole FNSEA, dont les membres représentaient le gros des manifestants ce matin, avec des Jeunes agriculteurs et quelques membres de la Coordination rurale. « Toute l’agriculture va mal, ça n’a que trop duré, poursuit-il. On en a ras le bol, du Mercosur comme du reste », l’opposition à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud revenant une nouvelle fois sur le tapis.
La FDSEA veut aussi en finir avec « les interdictions sans solution », avec la taxe sur les engrais azotés et avec l’inclusion des années d’aléas climatiques forts dans le calcul des assurances récolte. Ils réclament aussi un plan de soutien à la filière viticole, en crise profonde, la vaccination des vaches de Camargue alors que la dermatose nodulaire menace d’abattage de nombreuses bêtes. La facilitation de l’accès à l’eau, via le stockage ou encore l’irrigation, revient aussi dans les revendications.
« On demande le droit de travailler », reprend Christian Vidal, dans un département « où toutes les cultures sont représentées », et donc au croisement des différentes crises. Notamment celle du prix du blé dur : « les paysans perdent de l’argent car on importe du blé dur et des lentilles du Canada, finis avec des pesticides », affirme Jacques Hilaire, viticulteur et président de la coopérative basée à Avignon CAPL, qui travaille dans les céréales. Il en est convaincu, à ce rythme « dans dix ans, on aura perdu la moitié des agriculteurs, peut-être plus. »
Sur place, les agriculteurs restaient déterminés, et l'entrée de l’autoroute A9 de Roquemaure restait bloquée à l’heure où nous écrivions ces lignes. En parallèle, les manifestants se sont lancés dans une opération escargot, direction Nîmes centre, cet après-midi.