Ce fut un lieu de restauration. Mais c'est en matière culturelle qu'on s'y nourrit désormais. Agrandi et modernisé, le nouvel espace culturel de Saint-Hippolyte-du-Fort, utilisé déjà depuis quelques mois, loge dans ce qui fut le réfectoire de l'ancienne école militaire préparatoire, créée à Saint-Hippolyte-du-Fort, et ailleurs, en réaction à la débâcle française face aux Prussiens lors de la guerre de 1870. Le bâtiment date de la fin du XIXe siècle, donc, et a perdu sa fonction première en 1934.

Il fut ensuite salle des fêtes, parfois salle d'exposition, mais toujours un peu dans son jus. Ce qui n'est plus du tout le cas. Le cabinet d'architecte montpelliérain de Yann Peytavin s'en est occupé pour livrer un espace central d'accueil qui dessert, d'un côté, une salle des fêtes rectangulaire en lignes sobres et, de l'autre, une salle de cinéma adaptable de 140 places.

Le Plan, quant à lui, a retrouvé le marché des mardi et vendredi depuis quelques mois aussi. Il accueille désormais un espace de jeux pour enfants, a perdu des arbres côté église, et améliore l'ordre du parking automobile. Si le projet fut contesté par un collectif (relire ici), le maire Bruno Olivieri a martelé, lors des discours, la "concertation préalable" qui avait présidé au projet. "Une démarche concertée et inclusive (...) un jury pluraliste. Et l'unanimité de l'ensemble du conseil municipal à chacune des étapes."

Pour le maire, réfection du Plan et rénovation de l'espace culturel entrent dans "une stratégie globale de requalification des espaces publics, après les casernes, et les places de la Canourgue et Berthézène". Le Plan viendrait donc en "continuité harmonieuse", tout en préservant "les fonctions économiques essentielles de la commune". La "baisse assumée du nombre de places de stationnement, presque divisées par deux, est suffisante pour l'attractivité commerciale du centre".

Bruno Olivieri a ensuite envoyé "publiquement une pique totalement assumée à l'intention de ceux qui ont colporté des rumeurs d'une dérive financière du projet, et même une banqueroute", en soulignant que le budget du Plan, prévu à 1,5 M€, s'était finalement arrêté à 1,438 M€. Une fois retirées les aides de l'État et de la Région, l'auto-financement communal s'élève à 1,371 M€. Les travaux de l'Espace culturel, "au cœur de notre engagement électoral", ont coûté 1,646 M€, dont 852 000 € à la charge de la commune. Avec le Département comme soutien supplémentaire. "C'était un pari audacieux, mais largement gagné", s'est félicité Bruno Olivieri.