Publié il y a 1 an - Mise à jour le 03.02.2023 - François Desmeures - 4 min  - vu 1986 fois

FAIT DU JOUR Contestée, la rénovation du Plan, à Saint-Hippolyte-du-Fort, doit commencer ce lundi

Les opposants devant le Plan et le panneau annonçant le projet de réfection

- (photo François Desmeures)

Un comité d'opposants à la rénovation du Plan s'est créé. Il dénonce l'abattage et le déplacement prévu des platanes, ainsi que les choix qui ont présidé à l'établissement du projet. Le maire soutient que la concertation a bien eu lieu, que le choix est collégial et que les platanes sont, à terme, condamnés. 

Les opposants devant le Plan et le panneau annonçant le projet de réfection • (photo François Desmeures)

À quelques jours du lancement des travaux, ils se disent prêts à se mettre aux pieds des arbres pour empêcher leur abattage. Christian Boudon, Maurice Chapelier, Corinne De Royer, Abnnick et Jean-Pierre Salazar, Andrée Millo ou encore l'ancien conseiller municipal de la liste majoritaire - aujourd'hui "indépendant" - François Pérez, n'ont pourtant rien de Zadistes, à proprement parler. Il y a environ un an, ils créaient le comité d'intérêt de quartier du Plan cigalois. Soit cette grosse place centrale de Saint-Hippolyte-du-Fort, un parking, garni, à l'est, de terrains de pétanque ; au nord d'une voie de circulation ; de containers, de toilettes et d'un transformateur électrique au sud ; et d'une fontaine à l'ouest. 

"Au début, notre combat était pour maintenir la place dans son architecture d'origine, celle de 1660, plantent les opposants au projet municipal, parce que toute l'histoire de Saint-Hippo est sur cette place". Or, en 2021, un projet de rénovation est annoncé. "Il y a eu une réunion à la salle des fêtes avec un projet déjà ficelé, seulement modifiable à la marge, a indiqué le maire. Il n'y a aucune concertation avec les riverains du Plan, nous n'avons jamais été appelés." L'absence de concertation est contestée par le maire. "Ils ont lancé une pétition en disant que le maire avait laissé carte blanche à des aménageurs pour détruire le patrimoine", s'offusque Bruno Olivieri, qui avance que le projet a été lancé en 2019 et qu'il s'est "concrétisé au travers d'un concours d'architecte, avec un jury ad hoc, créé pour la circonstance"

"Redynamiser un centre-bourg en grande difficulté sur le plan économique"

Bruno Olivieri, maire de Saint-Hippolyte-du-Fort

Trois collèges composaient ce jury, d'après Bruno Olivieri, soit douze personnes : "Cinq de la commission d'appel d'offres, le maire, trois personnes qualifiées, un commerçant, une riveraine et un représentant d'une association oeuvrant dans le domaine du tourisme." Ils ont travaillé en suivant un objectif, insiste Bruno Olivieri, "redynamiser un centre-bourg en grande difficulté sur le plan économique". Avec l'exemple de la place de la Canourgue comme préalable, dont la rénovation a permis, selon la municipalité, à l'activité commerciale de se porter mieux. En aménageant plus de "confort", Bruno Olivieri et son conseil municipal souhaitent donner au Plan "un côté plus accueillant de place à vivre", inscrit dans le dispositif Petites villes de demain, qui garantit des financements d'État. 

Le Plan dispose, actuellement, de 110 places de stationnement • (photo Yannick Pons)

"Il y avait neuf projets, relatent les opposants. On n'a été convoqués qu'une seule fois en mairie alors qu'on a écrit trois courriers recommandés. De neuf, le nombre de projets est passé à trois. Sans possiblité de modification, il fallait prendre un projet dans son entier." Le maire en détaille le contenu, sur une place qui accueille 110 places de stationnement. "Notre projet est de maintenir du stationnement et d'accueillir le marché", actuellement relégué au bord de la RD 999. Mais surtout, le projet intègre "une place à vivre", explique le maire, entre le Plan et l'église, qui doit voir le déplacement des containers poubelle, celle du transformateur électrique, la suppression de toilettes "vétustes" et, surtout, la disparition de dix platanes.

"Ce sont 200 m2 d'ombre qu'on fait disparaître"

Le comité d'intérêt de quartier du Plan cigalois

"Sept d'entre eux n'ont que 25 ans et seront déplacés au Pradet, explique Bruno Olivieri. Et trois vont tomber." "Ce sont 200 m2 d'ombre qu'on fait disparaître, s'offusquent les opposants, et ceci pour ouvrir une voie piétonne. Et puis, déplacer un arbre, avec toutes ses racines, ça fonctionne rarement." Toujours conseiller municipal, mais sorti de la majorité, François Perez dit ne pas comprendre : "On avait fait expertiser les 250 platanes de la commune, argumente l'élu, on en a trouvé un malade sur le Plan et deux ou trois autres au bord du Vidourle." Côté municipalité, on soutient que le projet, visé par un architecte des bâtiments de France, portera au final le nombre d'arbres du Plan "de 71 à 82, avec la plantation de trois platanes et d'érables de Montpellier de belles sections". Et que, de toute façon, "l'architecte des bâtiments de France nous a expliqué que le platane n'avait plus d'avenir dans la région, à cause du chancre coloré"

"Le maire n'a aucun regard sur l'histoire de Saint-Hippolyte-du-Fort, reprennent les opposants. Il n'y a qu'à voir comment il a fusillé le passage des Lépreux. En plus, il veut une nouvelle ouverture au milieu du parking, qui créera un danger pour la circulation et ceux qui sortent de la place." Une création qui nécessite le déplacement de la fontaine. Ils dénoncent aussi la création d'une aire de jeux pour enfants, trop proche des véhicules susceptibles de se déplacer. "On a lancé une pétition qui a obtenu 1 100 signatures. Le maire nous avait promis qu'il nous présenterait 2 000 signatures en juin dernier, on les attend toujours." Ils réclament une rénovation qui prévoit un sol perméable, tout en respectant le côté "rustique" de la place, la végétalisation des pieds des arbres et la pose de pierre de Pompignan entre le trottoir et les arbres, cours Gambetta (la rue qui longe le Plan à l'ouest). "On demande que le périmètre de la place soit respecté et de retrouver des escaliers de pierre." "Les opposants disent "Stop au béton", reprend Bruno Olivieri. Mais ils oublient de signaler le cours Gambetta, dont la totalité est en bitume aujourd'hui, sera désimperméabilisé pour un quart." Si les opposants bloquent le chantier ce lundi, "je prendrai mes responsabilités, poursuit Bruno Olivieri, il y a des dispositions pour cela". Ce dimanche, ceux qui rejettent le projet devraient, dans un premier temps, manifester à nouveau sur le Plan. 

François Desmeures

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