AUJAC Les travaux de consolidation vont débuter au Cheylard

Les échafaudages montés, sur la tour ouest du château
- François DesmeuresL'échafaudage a été posé autour du 14 avril mais les travaux de consolidation commenceront véritablement le 12 mai : la tour ronde du château d'Aujac est en voie d'être sécurisée et étanchéisée, ainsi que la toiture du logis. Une part des travaux sera payée par le Loto du patrimoine mais la somme est loin d'être suffisante pour ces travaux d'urgence absolue.
Lundi prochain, le Cheylard d'Aujac sera parti pour - au moins - trois mois et demi de travaux. Le chantier empiètera donc sur l'ouverture estivale du château, mais l'urgence a primé. D'autant que, depuis que l'échafaudage a été monté, mi-avril, les risques qui pèsent sur la structure même de la tour ronde sautent aux yeux de qui gravit la structure provisoire. "L'objectif de l'intervention est une consolidation d'urgence sur la tour ronde et la toiture du logis", détaille Marlène Léautier, propriétaire du château. Une équipe de trois personnes de la Société méditerranéenne de bâtiment et de rénovation (SMBR) est attendue sur place.
"Il va falloir remonter ce qui s'est écroulé, mettre le bâtiment hors d'eau et rejointoyer l'ensemble, poursuit Nicolas Baptiste, historien qui loge également au Cheylard. Une partie de la tour est tombée de ce côté, on voit avec l'échafaudage que ça allait tomber de l'autre côté." Les lauzes du toit vont être remplacées. Mais consolidation et mise hors intempéries ne signifient pas, non plus, restauration. Il s'agit, ici, de traiter l'urgence. "Restaurer voulait dire rejointer aussi en interne, et refaire le chemin de ronde intérieur, car le vent s'engouffre dessous."
Le budget estimé serait d'un million d'euros pour une restauration complète, dans les règles. Une somme bien loin des 70 000 € attribués par le Loto du patrimoine (relire ici et ici), qui ne tomberont que sur factures de travaux réalisés. La consolidation, elle, mobilisera déjà 180 000 €. "On va solliciter d'autres fondations", précise la propriétaire des lieux. Côté logis, "la toiture ne sera finalement pas bâchée. À la place, on va installer des bacs acier." Les artisans feront en sorte d'achever cette partie en premier, afin de ne pas interférer avec les visites estivales.
Les autres urgences, quand les moyens financiers seront disponibles, devraient consister en la pose de tirants sur le manoir, de bardeaux de bois en cédrat pour remplacer les lauzes, sur le toit du logis, solution provisoire qui allègera la structure. La partie du 13e siècle, dont un pan est déjà écroulé, nécessitera une intervention ; joints et toitures de la tour carrée seront également à refaire. "On va déposer de nouveaux dossiers, résume Marlène Léautier. Ce n'est pas fini, il va falloir continuer à jongler..."