Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.05.2023 - Norman Jardin (à Nîmes) et Corentin Migoule (à Alès) - 5 min  - vu 1368 fois

FAIT DU SOIR Le directrice nationale de l’ANRU en visite dans des quartiers gardois bientôt métamorphosés

Anne-Claire Mialot dans le quartier de Pissevin

- Photo : Norman Jardin

Ce jeudi 2 mars, dans le cadre des projets de rénovation urbaine du Gard, Anne-Claire Mialot, la directrice générale de l’Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine (ANRU), visitait des quartiers de Nîmes. Elle en a fait de même dans la foulée du côté d'Alès, où les élus réclament une rallonge de 54M€. 

La visite d’Anne-Claire Mialot a commencé par un accueil à la maison des projets de Pissevin par les autorités présentes. La directrice nationale de l’Agence Nationale pour le Rénovation Urbain a ensuite marché à travers les rues du quartiers de Pissevin avec un circuit la faisant passer par la dalle Debussy, galerie Wagner, la barre Pollux et le viaduc Puccini. Dans le Gard pour mesurer l’avancer des programmes de renouvèlements urbains. « À Nîmes nous avons important projet de 140 millions d’euros investit pour accompagner la transformation de trois quartiers. Sur Pissevin, le projet va nous permettre d’intervenir à la fois le logement social mais aussi sur les copropriétés privées pour une transformation globale du quartier, améliorer la vie des habitants et travailler sur le résilience avec la façon dont nous pouvons penser l’adaptation aux changements climatiques, à la crise énergétique et les enjeu de biodiversités. Ici c’est le cas des inondations qui est pris en compte » explique Anne-Claire Mailot.

Anne-Claire Mialot dans le quartier de Pissevin • Photo : Norman Jardin

Après une partie pédestre, la directrice de l’ANRU est partie en voiture dans le quartier de Valdegour. La préfecture de Gard était représentée par sa secrétaire générale adjointe Chloé Demeulenaere qui a souligné : « C’est un projet particulièrement ambitieux car il a l’ambition de redessiner l’image des quartiers et de redonner l’envie de revenir s’installer dans ces quartiers. Il se passent des choses belles et chaleureuses dans ces quartiers ». Anne-Claire Mialot a ensuite pris la direction d’Alès.

La visite alésienne à 54 millions d'euros

Avec une petite quinzaine de minutes de retard - sans doute le quart d'heure cévenol -, la directrice générale de l'ANRU a fait son arrivée à Alès, plus exactement au faubourg du Soleil, quartier concerné par le Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU) et son enveloppe de près de 150M€, comprenant 52 millions de subventions et de prêts de l’État via l’ANRU, 60 millions d'euros du bailleur social Logis Cévenols, 18 millions d'Alès Agglomération, 6,5 millions de la Ville, ou encore 1,7 million de la Région.

Au foubourg du Soleil, la démolition d'un ensemble de bâtiments vieillissants, dont les anciens bars l'Annexe et Le 911, a eu lieu l'an dernier, quelques mois après la démolition de l'ancienne carrosserie Bonnet. Début 2023, le chantier s'est poursuivi avec le rasage de nouveaux immeubles. Début 2024, Action logement doit y bâtir "un très joli bâtiment de 21 logements""L’idée, c’est que le centre-ville débute pratiquement au faubourg", a indiqué Olivier Boffy, référent ANRU de la ville d’Alès.

"Ça avance bien", a constaté l'ancienne préfète déléguée à l'Égalité des chances auprès du préfet de Seine-Saint-Denis. "On irait encore plus vite sans les problèmes administratifs", a rétorqué le maire, Max Roustan. Après quoi, à pied, Christophe Rivenq, premier adjoint au maire délégué à l'Urbanisme, a embarqué la petite délégation pour "un tour des principaux projets ANRU en cours". De l'autre côté du Gardon enjambé par le pont Vieux, 24 millions d’euros sont investis pour la seule Grand'rue Jean Moulin, qui compte 1 500 logements sociaux et 500 logements en copropriété.

faubourg
Christophe Rivenq a présenté les projets alésiens à Anne-Claire Mialot. • Corentin Migoule

Aujourd'hui considérée comme "une verrue", la Grand'rue Jean Moulin a vocation à devenir une "rue jardin", "la plus belle de la ville". Sa transformation est d'ailleurs entre les mains du paysagiste de renom Michel Péna. Après la démolition de la grande dalle, la métamorphose de l'une des artères les plus densément peuplées du centre-ville se poursuivra avec la construction de deux passerelles sécurisées, en métal et verre, d’une cinquantaine de mètres chacune, lesquelles permettront d’accéder aux entrées concernées depuis le quai Jean Jaurès.

Aussi, 411 des 1 500 logements sociaux que compte le quartier sont en cours de réhabilitation. Le "dégoudronnage" souhaité par les élus locaux doit permettre de limiter le transit automobile, au profit d'espaces végétalisés et des déplacements doux. Visiblement, il était temps ! "C’est l’enfer ici ! Mettez des trucs pour que les voitures ralentissent car les gens roulent à fond", a pesté une dame depuis son balcon au moment du passage des élus alésiens ce jeudi après-midi.

Patience ! La Grand'rue Jean Moulin sera bientôt à sens unique (du nord au sud) pour les automobilistes. Mais l'inauguration de la nouvelle rue jardin ne devrait pas intervenir avant le premier trimestre 2025. "C’est demain matin", a souri Christophe Rivenq, qui a profité de la présence in situ d'Anne-Claire Mialot pour rentrer dans le vif du sujet. Sa visite du jour n'était pas tout à fait une promenade. Car si l'État a déjà émargé à hauteur de plusieurs dizaines de millions d'euros pour la capitale des Cévennes au titre du renouvellement urbain, l'exécutif local en redemande. 

grand rue
Les élus alésiens espèrent avoir convaincu la directrice générale de l'ANRU d'accepter une rallonge financière conséquente. • Corentin Migoule

Pas moins de 54M€ sont espérés par le binôme Roustan-Rivenq dans le cadre d'un avenant au contrat initial, autrement dit une clause d'optimisation pour mener à bien de nouveaux projets d'urbanisme. "Vous êtes ambitieux", s'est amusée la directrice générale. "Qui ne demande rien n’a rien", a retourné le président d'Alès Agglo, qui a notamment fait valoir la hausse des besoins en logement sur un territoire sujet à "un afflux de population"

Le montant de cette nouvelle clause, qui allait être négocié au terme de l'opération séduction du jour dans la salle des assemblées du bâtiment Atome en présence de la préfète du Gard, sera tranché le 8 mars prochain lors du comité d'engagement ANRU à Paris. La rallonge tant convoitée permettrait, entre autres, de connecter la rue Jules-Cazot qui descend du centre-ville aux quais de Kilmarnock et Jaurès, lesquels feraient eux aussi l'objet d'un vaste plan de végétalisation après la démolition des escaliers actuels. 

"L’ANRU, ça fonctionne !"

Christophe Rivenq

À bord d'une navette électrique du réseau Alès'Y, le cortège a une nouvelle fois traversé le Gardon pour s'établir quelques minutes dans le quartier de Rochebelle, avant de revenir sur le versant est pour finir aux Près-Saint-Jean, un quartier présenté par Christophe Rivenq comme "un lieu où personne ne rentrait dans les années 90", alors qu'aujourd'hui, "on arrive à y faire venir des gens", et même "5 000 personnes le dimanche pour le marché"

La preuve pour le dernier nommé que "l’ANRU, ça fonctionne". Et d'étayer : "On a des résultats en matière de social, de sécurité et d’emploi. Ces quartiers touchent le cœur de ville. C’est une chance car on peut plus facilement les connecter." Près de l'agence Pôle emploi Alès-Gardon, la municipalité alésienne a des idées. Mais là aussi, le montant de la fameuse clause d'optimisation sera déterminant. L'objectif est d'y réhabiliter partiellement un centre commercial à l'état de ruines afin d'y installer des commerces, avant de construire un nouveau bâtiment propice à l'accueil d'ateliers relais et au rapatriement d'entreprises actuellement à l'étroit sur la rocade.

Près de trois heures après le début d'une visite qui n'était pas un saut de puce, Anne-Claire Mialot livrait une analyse qui ravissait les élus alésiens : "J’ai la satisfaction de voir que les projets qui m’ont été présentés il y a un an lors de la signature de la convention sont rentrés dans une phase très concrète. Ce qui est très intéressant avec Alès, c’est que c’est un projet global qui s’articule à merveille avec le programme "action cœur de ville". Un projet complet, qui traite le logement social et l’habitat privé, repense la connexion entre les différents quartiers et contribue à la revitalisation du centre-ville"

Norman Jardin (à Nîmes) et Corentin Migoule (à Alès)

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