Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 18.03.2024 - François Desmeures - 3 min  - vu 21000 fois

CHAMBORIGAUD Après la chute du pont, le territoire s'organise pour assurer les mobilités

Le pont sur le Luech s'est partiellement effondré vers 16h15

- François Desmeures

C'est vers 19h que le sous-préfet d'Alès est arrivé sur site, à Chamborigaud, afin de constater les dégâts et de s'entretenir avec les élus locaux, réunis côté sud. Le pont avait fait l'objet d'une visite de contrôle en juin 2022 et, selon les élus locaux, la crue du 9 mars n'a pas apporté d'embâcles qui auraient pu fragiliser la structure. Le chauffeur a eu le temps de piler en voyant le pont partir, mais il n'a pu éviter la chute. Il s'en sort miraculeusement et a été évacué sur le CHU de Nîmes par hélicoptère. Autour du pont, élus et techniciens s'attelaient à trouver des moyens de subsitution en premier lieu pour les services. 

Le pont sur le Luech s'est partiellement effondré vers 16h15 • François Desmeures

"Il était en classe 2, comme beaucoup de ponts du Département." Conseiller départemental de la zone, Patrick Malavieille a pris le temps de s'informer auprès de ses services. Un pont en classe 2 concerne des ouvrages en bon état apparent ou qui présente éventuellement des défauts mineurs. Il n'y avait pas de quoi s'alarmer, donc, jusqu'à cet événement survenu ce lundi après-midi. "J'arrivais avec ma femme de Génolhac, en voiture, et il n'y avait que deux véhicules bloqués, raconte le maire de Génohac, Guy Cheron. J'ai tout de suite appelé les secours, il était 16h23." 

C'est donc autour de 16h15 que l'effondrement a eu lieu et que le véhicule, de type balayeuse, est allé s'encastrer sous une pile du pont sur le Luech. "À une demi-heure près, ce pouvait être le car de transports scolaires", souffle Patrick Malavieille. Qui rassure : "Je viens d'avoir le présidente du Département au téléphone, les services mettent en place des déviations." 

D'après les premiers constats, le conducteur s'en est sorti avec un petit enfoncement de la cage thoracique et a été évacué au CHU de Nîmes • François Desmeures

Le directeur adjoint des territoires en charge de l'unité territoriale de Bessèges, Roch Nicolas, précise : "Nous mettons en place deux déviations différentes, explique-t-il. L'une pour les poids-lourds, que nous éloignons au maximum : de Villefort, ils vont prendre la RD 901, passer en Ardèche, puis revenir dans le Gard avec la RD 904, qui entre dans le département par la grotte de la Cocalière." Les véhicules légers seront invités, en venant du nord, à bifurquer vers la RD 17 au-dessus du Pont de Rastel, puis en rejoignant la RD 29 dans le secteur de Tarabias. Une déviation par Le Chambon, mais par des routes qui ne sont pas habituées à absorber un trafic régulier. 

Côté transports scolaires, notamment pour le collège de Génolhac, "on va transformer un grand bus en plusieurs petits bus", tranche Patrick Malavieille. "Des bus de l'agglomération qui pourront aller sur la déviation pour véhicules légers, poursuit Roch Nicolas. Pour les transports régionaux, la seule alternative, c'est le train." Génolhac accueille aussi gendarmes et pompiers. Or, l'accès est totalement coupé.

Les pompiers de La Grand'Combe couvriront Chamborigaud

Patrick Malavieille reprend son téléphone, évalue la possibilité, pour les pompiers de La Grand'Combe, d'assurer les urgences de Chamborigaud. Chose faite. Guy Cheron évoque le centre hospitalier de Ponteils, contraint de réviser sa tournée de soins à domicile. On discute d'un éventuel pont provisoire, mais surtout d'une éventuelle reconstruction. Avec les montants que risque de mobiliser une reconstruction, difficile de croire que la procédure pourrait être accélérée, sans appel d'offres... La route pourrait bien être coupée plus d'une année. 

Une pile et deux travées du pont sont à terre • François Desmeures

Pendant ce temps-là, le maire de Chamborigaud, Émile Corbier, est pendu au téléphone. Après le Pont de Rastel, toujours pas reconstruit (relire ici), voilà le pont principal de la commune à terre. "Hier, on a arrêté le plan de financement du pont de Rastel, soupire Émile Corbier. L'agglo a signé sa part. Il va rester un reste à charge de 190 000 € pour nous et Génolhac. Après, déjà, 100 000 € d'études..." Alors ce nouveau pont au sol, c'est un lourd chapitre qui s'ajoute quand on voyait enfin le bout du tunnel...

Devant le sous-préfet Émile Soumbo, la gendarmerie fait un dernier point. "Nous resterons ici physiquement tant qu'il n'y aura pas de barrières en béton, indique le colonel. Parce que, côté Génolhac, il y a une demi-arche qui est suspendue." Le camion ne transportait que de l'eau et des graviers, mais il faudra quand même évacuer ses hydrocarbures pour que la rivière ne soit pas souillée. Il fait nuit, désormais, et le village s'attend à se réveiller avec une gueule de bois et des habitudes à changer. Tout comme celles des communes plus au nord.

Patrick Malavieille montre au sous-préfet, Émile Soumbo, les photos qu'il a prises du dessus du pont, sous le regard du maire de Chamborigaud, Émile Corbier, et de Roch Nicolas, directeur adjoint des territoires au Département • François Desmeures

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