Le terrible accident mortel, hier à Alès, ravive la question de la consommation du protoxyde d'azote, ce gaz hilarant qui fait des ravages particulièrement chez les jeunes. Pourtant, à ce stade de l'enquête, malgré la découverte de quatre bonbonnes dans l'habitacle, rien ne permet d'affirmer que les deux adolescents et le jeune adulte, morts noyés dans la piscine dans laquelle leur véhicule est tombé, en ont consommé. Cependant, visiblement mieux informés que les enquêteurs, le député RN Pierre Meurin et son président du Rassemblement national en sont déjà persuadés. "J'apprends avec effroi que trois jeunes sous l'emprise de protoxyde d'azote sont morts d'un grave accident à Alès dans ma circonscription", a commenté le premier. "Terrible drame dans le Gard, avec la mort de trois jeunes qui avaient inhalé du protoxyde d'azote", a lancé le prétendant à l'Élysée, Jordan Bardella. Ils vont vite en besogne. Cela étant, il est évident que cette nouvelle drogue est particulièrement dangereuse. À plusieurs égards. Lorsqu’elle est inhalée hors cadre médical, elle peut provoquer une sensation d’euphorie, d’où le nom de “gaz hilarant”. Des vertiges, une perte de coordination. Plus grave encore : une privation d’oxygène avec des risques d’évanouissement. Enfin, son utilisation répétée peut provoquer des troubles neurologiques à plus long terme. Ce que l'on sait moins, c'est que ce gaz aurait un impact dévastateur sur l'environnement. Il contribue particulièrement à la destruction de la couche d’ozone. Sans compter que les collectivités locales ont bien du mal à détruire toutes les bonbonnes qui se trouvent dans la nature. Que dire du coût important pour la récupération et le stockage. Mais alors pourquoi la loi n'est pas plus sévère ? Depuis la loi du 1ᵉʳ juin 2021, plusieurs règles existent, mais elles ne semblent pas être respectées. Il est pourtant déjà interdit de vendre à des mineurs. L'amende peut aller jusqu'à 3 750 euros et la fermeture administrative d'un commerce. Et de consommer dans l'espace public sous peine d'une contravention. La publicité est aussi interdite. Il serait peut-être opportun d'envisager une graduation plus forte des sanctions. Et pourquoi pas une interdiction totale de vente à tous, même pour un usage alimentaire (chantilly) ? Seuls les médecins devraient être autorisés dans un cadre purement réglementé.