Publié il y a 1 an - Mise à jour le 19.04.2023 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 3157 fois

GARD Le couple proxénète condamné à payer 50 000 euros à une jeune femme obligée de se prostituer

Un couple condamné pour avoir obligé une jeune femme à se prostituer

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Le mari qui est arrivé libre à l'audience est parti directement en prison, mardi vers 21h. Il a été condamné par le tribunal correctionnel de Nîmes, à 4 ans de prison et à un mandat de dépôt à l'audience. Son épouse a également été sanctionnée pour proxénétisme. 

Entre avril 2017 et avril 2018, une jeune femme est aperçue tous les jours de la semaine, le week-end et les jours fériés, au bord des routes sur les communes de Combas et surtout de Montpezat... Là, près d'un rond-point du village, cette jeune femme fragile et sous curatelle renforcée, est obligée de se livrer à la prostitution. Elle vend son corps du matin au soir sous la menace d'un couple originaire d'un village limitrophe d'Alès. Un couple qui l'emmène sur son lieu de prostitution, qui fournit à la victime un téléphone portable pour être joignable en permanence, et qui récupère la totalité de l'argent des prestations sexuelles tarifées. 

Pourtant, lorsque l'on écoute le couple à la barre du tribunal, on a l'impression qu'il est le sauveur d'une jeune femme en perdition. Une victime, âgée d'une vingtaine d'années et très vulnérable, qui a été sauvée par le couple qui ensuite aura l'idée de l'exploiter. "Vous intervenez, car elle était violentée par un autre homme", souligne le président du tribunal correctionnel de Nîmes, Jérôme Reynes. 

Et là, le couple de sauveurs qui sort la jeune femme des griffes de son agresseur, va se transformer en exploitant de la misère. "Monsieur, vous avez demandé à cette jeune femme que vous saviez fragile de travailler pour vous, et le travail était de se prostituer", ajoute le magistrat en résumant la procédure. "L'argent a même permis de vous acheter une caravane neuve", poursuit le juge à l'adresse des deux prévenus, issus de la communauté des gens du voyage. 

Le couple a une version totalement opposée... le duo nie les infractions et fournit même une thèse abracadabrantesque... "Elle était sale. Elle dormait avec les chiens. Son copain lui faisait manger de la nourriture pour chien. On a eu pitié et maintenant voilà où on en est", essaie de convaincre la prévenue. Son mari répond même au président en lui disant : "Elle regardait ma femme cuisiner toute la journée. Elle était face à la grande marmite". Sauf que la téléphonie prouve que la victime se prostituait bien, ailleurs que dans la caravane du couple de proxénètes et que la vie de la victime était d'enchaîner les passes avec les clients de passage. 

D'ailleurs, le jour où cette victime va être sortie de la rue, grâce à une intervention des gendarmes, le couple voit partir la poule aux yeux d'or. Ils téléphonent à 110 reprises sur le numéro dédié entre la victime et ses proxénètes. Ils voulaient savoir où elle était et pourquoi elle ne se prostituait pas. "Vous nous avez raconté des histoires", tranche le président Reynes en listant les nombreux indices qui permettent de dire que le couple ne dit pas la vérité. 

Un couple qui a été reconnu coupable. Madame a écopé de 3 ans dont deux ans avec un sursis probatoire. Monsieur est puni de 4 ans dont une année avec un sursis probatoire. Par ailleurs, ils doivent payer 50 000 euros à la victime.  

Boris De la Cruz

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