GARD Rentrée 2025 : ce qui va changer dans le Gard

Photo Sabrina Ranvier : Ce jeudi 28 août, la rectrice de l'acédémie de Montpellier fait le point sur la rentrée scolaire 2025-2026
Une cité éducative va ouvrir à Alès. Les lycéens du Vigan pourront suivre une option ambition santé. À Nîmes, on est vigilant sur la sécurité et un peu partout dans le département, de nouveaux dispositifs sont mis en place pour les élèves en situation de handicap...
« C’est une académie qui est très belle, très dynamique, très attachante mais qui est aussi très exigeante ». Jeudi 28 août, pile quatre mois après sa prise de fonction, Carole Drucker-Godard, rectrice, présente ses priorités et les nouveautés pour l’année scolaire. Dans le Gard, comme partout en France, les lycéens devront passer une épreuve de maths en première, les collégiens devront poser leur smartphone. Les règles du jeu vont changer pour le brevet. Des mesures seront prises sur la santé mentale… Mais dans le Gard, plusieurs nouveaux dispositifs vont être mis en œuvre.
1. Priorité à la sécurité. Renforcement de la sécurité des établissements, intensification de la lutte contre le harcèlement, sensibilisation accrue à la cybersécurité… Carole Drucker-Godard met en avant le rôle « protecteur » de l’école. Dans le Gard, où de nombreux quartiers sont en proie au narcotrafic, une réunion a été organisée mercredi 27 août en préfecture. Elle a réuni les directeurs et chefs d’établissements des écoles et collèges des quartiers nîmois ainsi que les représentants de l’Éducation nationale, de la commune, du département et de la Direction interdépartementale de la police nationale. "L’enjeu est de partager un certain nombre d’informations pour ouvrir l’année de la manière la plus sereine possible", résume Christophe Mauny, le Dasen. Il reconnaît que même si on n’est pas « à l’abri de l’impromptu, nous sommes à la rentrée dans des dispositions les plus « secure » possible ». Il explique que des actions éducatives ont été menées cet été pour occuper les enfants. Pour la rentrée, il estime que les « équipes sont prêtes » : « Il n’y a pas particulièrement d’appréhension puisque tout est organisé avec une présence policière qui sera massive à la fois en point fixe et en point dynamique sur les quatre quartiers. » Suite aux évènements de février 2024 au Chemin-Bas-d’Avignon, un système de communication en temps réel a été mis en place entre Éducation nationale, écoles, commune, police... Il a été installé dans les quatre quartiers nîmois. « On l’a étendu à Alès et il sera étendu aux Escanaux à Bagnols-sur-Cèze, annonce le Dasen. Cela permet d’apaiser. »
2. Lancement d’une Cité éducative à Alès. Nîmes en possède une depuis 2019. L’ouverture d’une cité éducative à Alès a été annoncée fin mai 2025 par la ministre de l’Éducation. Elle ne concernera pas uniquement la ville d’Alès, mais différentes communes de son agglomération. Dotée de 175 000 euros, elle fédèrera des quartiers d’Alès, d’Anduze, de La Grand'Combe, des Salles-du-Gardon et de Branoux-les Taillades. Elle vise trois objectifs : « Conforter le rôle de l’école, promouvoir la continuité éducative et ouvrir le champ des possibles ». Éducation nationale, État, élus, associations… Les Cités éducatives réunissent les acteurs qui accompagnent les jeunes de 0 à 25 ans, avant, pendant et après le temps scolaire. Les premières Cités éducatives se situaient en zone urbaine. Celle d’Alès fait partie de la vague des Cités éducatives rurales. Leur objectif est de soutenir les jeunes qui vivent dans des zones géographiques isolées avec un accès limité aux services publics.
3. Une option ambition santé au Vigan. Renforcement en physique-chimie et en SVT, immersions, stages, interventions de spécialistes… Les lycéens de première et de terminale de la cité scolaire André-Chamson du Vigan, pourront suivre à partir de la rentrée une « option ambition santé ». Cette option a été lancée à la rentrée 2024 en lien avec l’université de Montpellier et en partenariat avec les hôpitaux et les instituts de soins infirmiers. Jusqu’à présent, seuls trois lycées de l’académie, dont Jean-Baptiste-Dumas à Alès, proposaient ce parcours. Il est étendu cette année à quatre lycées supplémentaires.
Autre nouveauté, une convention doit être signée avant les vacances de Toussaint pour que le Vigan devienne un « Territoire éducatif rural », un TER. Comme la Cité éducative, ce TER a pour but de renforcer la prise en charge des jeunes avant, pendant et après le temps scolaire. Le Territoire éducatif rural du Vigan travaillera sur l’ambition et l’orientation des élèves, sur le sport-santé-bien-êtree ainsi que sur l’éducation artistique et culturelle. Il s’intéressera aussi à « construire l’école rurale de demain ».
4. Quatre nouvelles formations professionnelles. Est-on obligé d’avoir fait un bac général pour intégrer une école d’ingénieurs ? Pas forcément. Le lycée Dhuoda ouvre une classe préparatoire ATS, génie civil. Cette classe « adaptation technicien supérieur » est en quelque sorte un « tremplin » qui accueille des étudiants titulaires d’un BTS, d’un BUT ou d’une deuxième année de licence. Elle les prépare ensuite à intégrer des écoles d’ingénieurs. IMT Mines Alès a « fortement soutenu » ce projet. Ces élèves qui ont parfois commencé par un bac pro avant de faire un BTS pourront par exemple, après la prépa, tenter leur chance dans la filière par apprentissage d’IMT Mines Alès.
« On continue à valoriser la filière professionnelle », souligne Carole Drucker-Godard, la rectrice. Dans le Gard, en plus de la prépa ATS, trois autres nouvelles formations professionnelles ouvrent. Le lycée professionnel Marie-Curie à Saint-Jean-du-Gard propose un CAP « Commercialisation et services en hôtel-restaurant-café » tandis que le lycée Langevin de Beaucaire forme au bac pro métiers de l’accueil. Le lycée Lucie-Aubrac de Sommières met en place un BTS sur les métiers de l’eau.
5. Des nouveautés concernant les élèves en situation de handicap. L’académie pourra-t-elle fournir suffisamment d’AESH pour accompagner les élèves en situation de handicap ? Pourra-t-elle proposer un accompagnant chaque fois que la maison départementale des personnes handicapées lui notifie un besoin ? « On n’y arrive pas car ces notifications ont une croissance qui va plus vite que les moyens que l’on met et qui, eux aussi, sont croissants, analyse la rectrice. On n'y arrive pas, mais on s’améliore quand même. » Cette année, l’académie recrute 95 AESH supplémentaires. « Au total, nous en avons 7 000. » Douze unités localisées pour l’inclusion scolaire, les Ulis, vont ouvrir dans l’académie. Cinq d’entre elles se situeront dans le Gard. Deux concerneront le premier degré et trois porteront sur le second degré. Un pôle d’enseignement pour les jeunes sourds ouvrira à l’école nîmoise Capouchiné.
Pour « améliorer la scolarisation des élèves à besoins éducatifs particuliers », l’académie va aussi tester un nouveau dispositif, le PAS ou pôle d’appui à la scolarité. Cinq PAS vont être déployés dans l’académie, dont trois dans le Gard. Nîmes, Alès et Bagnols-sur-Cèze en possèderont un. Chacun sera composé de personnels de l’Éducation nationale et du secteur médico-social. L’académie précise que ce nouveau service a pour objectif d’ « améliorer la réponse aux familles », de « renforcer le soutien aux professeurs » et d’assurer « la pleine scolarisation des élèves à besoins particuliers ».