À 70 jours des municipales, l’ex-premier adjoint ne ralentit pas le rythme. Si Jean-Michel Jalabert est sur le pont, c’est qu’il aura fort à faire pour déloger, le 22 mars, le maire Patrick de Carolis de son fauteuil. Ce lundi soir, dans son local de campagne place Antonelle, le candidat co-animait avec Yvan Caparros une réunion sur la thématique du sport. Au fond de la salle, Betty, une sénior, chargée de la délicate mission de prendre des notes.
Cette rencontre marque une nouvelle semaine de débats, après ceux la semaine dernière portant sur la jeunesse, l’aménagement de la commune et la démocratie participative. Parmi les participants, beaucoup de responsables associatifs, mais aussi de simples « parents », venus témoigner des bienfaits du sport comme « un levier social, vecteur d’intégration » mais aussi « un élement d’attractivité pour la commune » ou encore, un simple mais non moins nécessaire « échappatoire. »
Manque d’équipements et d’entretien
Avec plus d’une centaine d’associations sportives recensées, « Arles regorge de pratiquants ». Saut que la pratique sportive, à Arles, se heurte à quelques obstacles. D’abord, le manque d’équipements : « Rien n’a été fait pendant 20 ans ! », vilipende le président de l’Office des sports, Thomas Draghici. Ce dernier cite les piscines de la commune. Jean-Michel Jalabert plage dans cet exemple : « Nous avons trois piscines… Seulement tournesol est fermée l’hiver, on ne peut plus la chauffer. Le bassin de Fournier commence à s’affaisser… Il n’y a que Berthier où l’on peut nager. »
Un participant nuance, un brin taquin : « Sauf que tu te retrouves à sept dans un couloir avec tout et n’importe quoi : des palmes, des planches… » L’une des participantes enchaîne : « Du coup, les jeunes se rafraîchissent l’été dans les quais du Rhône, sautent du pont Van Gogh… Et voilà comment des accidents peuvent arriver. » Pour Jean-Michel Jalabert, la gestion « coûteuse » des piscines devrait être réfléchie au niveau de l’agglomération, qui dispose de moyens financiers supérieurs à ceux de la commune. Reste à savoir si les autres maires de l’intercommunalité voudront s’emparer d’une telle compétence.
Le manque de pistes cyclables est également pointé du doigt : « Au feu tricolore, il y a une bande cyclable qui ne mène à rien… Quand on sensibilise les enfants à la sécurité routière à vélo, on est obligés d’appeler deux policiers municipaux pour nous encadrer », commente un autre acteur associatif. « C’est vrai que l’on est à l’âge préhistorique… », rebondit Jean-Michel Jalabert, observant qu’il n’existe pas non plus de skate-park. « Mais nous n’avons même pas de parcours de santé ! Regardez ce qui a été fait à Grans, c’est génial ! », ajoute une participante.
À la recherche de créneaux
Sur le manque de créneaux disponibles dans les salles et stades pour les associations, « Je vais mettre les pieds dans le plat », prévient un ex-membre du club jeunes - qui a disparu un peu à la surprise générale - : « Certains horaires ne sont jamais utilisés, mais comme on a peur de certaines associations, on ne veut pas leur enlever ! » La mairie municipalité doit-elle revoir le mode de fonctionnement des réservations des associations ? Une piste soigneusement écrire par Betty sur son bloc-note. La question du manque de bénévoles a également été soulevée, tout comme celle du manque de moyens.
À ce titre, Jean-Michel Jalabert a interrogé son auditoire sur l’impact réel du Tour de Provence sur le territoire. Un associatif répond : « Si le vélo a explosé ces dernières années, c’est davantage grâce à la victoire de quelques Français et à la médiatisation de la discipline… » Jean-Michel Jalabert relance : « L’arrivée de ce Tour, c’est un choix politique qui a un coût : entre 40 000 et 50 000 € par an pour la ville. Ce coût est-il vraiment utile pour le territoire, alors qu’aujourd’hui, 53 000 € correspond au montant du pass'sports ? » À Arles, le « Municipales Tour » se tiendra lui, les 15 et 22 mars