JUSTICE Les pompiers utilisaient une fausse carte militaire pour payer moins cher dans le train
Sur les huit accusés, tous pompiers, tous avec des casiers judiciaires vierges, sept prévenus ont fait le déplacement, hier après-midi, au tribunal correctionnel de Nîmes pour répondre de « faux et usage de faux ».
Le 12 décembre 2011, les gendarmes de Nîmes découvrent, par hasard, un courrier dans lequel ils trouvent une carte militaire. Ils mènent l’enquête et s’aperçoivent rapidement que le document est un faux. Une enquête plus approfondie permet aux gendarmes de remonter à un certain Pascal, un pompier qui a eu l’idée de lancer un petit trafic entre amis. Il faut dire que l’affaire est drôlement intéressante : contre le versement de 180€, il propose la confection d’une carte militaire qui permet de bénéficier de 75% de réduction à la SNCF et/ou à la RATP.
Huit cartes seront éditées et les nouveaux titulaires vont très vite rentabiliser leur mise de 180€. Aude, la seule femme du groupe, l’entremetteuse qui a mis en lien Pascal et les autres pompiers, a fait 68 voyages en moins de deux ans. Pour Pascal, qui pourrait s’attribuer le slogan de la SNCF « à nous de vous faire préférer le train », c’est 77 voyages. Pour les autres, ça tourne entre une petite dizaine et une quarantaine de voyages.
Ce mardi après-midi, les têtes basses, les prévenus ont tous dit regretter cet « accident de parcours », terme utilisé par le procureur Sébastien Sider, particulièrement indulgent dans cette affaire. Il demandera des peines de prison avec sursis : de 15 jours pour les « petits » voyageurs à 6 mois pour le cerveau, Pascal. Le président de l’audience, Jean-Pierre Bandiera, préférera des amendes : de 600€ à 3 000€.