L'INTERVIEW Anthony Briançon : "Je n'ai pas senti une mobilisation générale pour sauver le club"

Anthony Briançon aux côtés de Bernard Blaquart lors du match Nîmes - ASSE aux Antonins, en février 2023
- Photo 3F ProdIl a longtemps échangé après la rencontre avec Formose Mendy ou encore Adil Hermach. Présent hier soir au stade des Antonins, Anthony Briançon, capitaine emblématique du NO, a assisté impuissant à la relégation en N2 des Crocos, seulement quatre ans après avoir connu le club en Ligue 1.
Objectif Gard : Vous avez passé dix ans au club (2012-2022), tout connu avec le NO ! Que ressentez-vous de le voir tomber en N2 ?
Anthony Briançon : Je ne vais pas en rajouter. On est tous très déçus quand on aime Nîmes Olympique et après tout ce qu'on a vécu. Maintenant, je me mets aussi à la place des joueurs. Je pense que c'est un mauvais moment aussi pour eux. Je suis triste ! Voir le club en N2, il y a quelques années, ce n'était même pas envisageable puisqu’on avait notre réserve à ce niveau. Voir notre équipe première en N2, c'est vrai que ça fait mal au cœur. On a un groupe d'amis sur WhatsApp avec Gaëtan Paquiez, Théo Valls, Anthonin Bobichon, Renaud Ripart et Clément Depres, on en parlait et on disait que c'était douloureux d'en arriver là. Cela fait chier pour les joueurs, les supporters et les salariés qui sont là depuis un petit moment et qui ne savent pas s'ils seront là l'année prochaine. J'ai une grosse pensée pour eux.
Ces joueurs-là, formés au club, mouillaient vraiment le maillot. Cette saison, force est de constater que cela n'a pas été le cas, n'est-ce pas ?
C’est ce que je disais à Formose Mendy. Sans comparer à ce qui a été fait lors des années précédentes, mais cette prestation contre Aubagne m'a fait penser à un match où il n'y avait pas d'enjeu. Je n'ai pas senti une mobilisation générale pour sauver le club. C'est dommage parce que, dans la conjoncture actuelle, s'il y avait eu une victoire, les cartes étaient rebattues pour le dernier match. En plus, face à Orléans qui n'avait plus rien à jouer, je pense que c'était faisable.
Quand vous êtes parti en 2022, avez-vous senti les prémices de cette descente aux enfers ?
On se demandait tous ce que le club allait devenir. C'est vrai que c'est une génération entière qui est partie quasiment en même temps. Il y avait une équipe à recréer. L'année d'après, le club est descendu en National. Après, on sait très bien que maintenant, le championnat National, c'est très dur. Il y a des grosses équipes. On voit bien Nancy, Bastia et Strasbourg qui ont mis du temps à remonter. Donc ce n'était pas une bonne chose, mais, encore une fois, jamais, on n'aurait imaginé que le club tombe en N2.
"On reviendra tous dans la région"
Encore plus quand on voyait le projet de nouveau stade...
Tout le monde y croyait, bien sûr. Je pense que c'était un beau projet. Quand il est tombé à l'eau, ça a fait mal à beaucoup. Il y a eu ensuite le conflit avec la mairie. Les choses ont évolué dans le mauvais sens pour tout le monde. Ce sont des choses qui me dépassent. C'est surtout dommage aujourd'hui de ne pas avoir les supporters qui puissent soutenir l'équipe dans des moments un peu compliqués comme ça. C'est dommage de voir un stade avec 1 500 spectateurs alors qu'on a connu des 13 000, 14 000 personnes aux Costières. C'est triste aujourd'hui de voir le club à ce niveau-là.
Quand un club chute, ce sont souvent les anciens qui aident à le relever. Peut-on espérer revoir Briançon, Ripart, Valls, Paquiez... revenir à Nîmes ?
Ce serait le rêve ! Est-ce que c'est réalisable ? Ce serait mentir de dire que ça l'est pour le moment, car chacun a sa carrière. On vieillit, mais on a encore quelques années devant nous pour jouer et pour finir notre carrière le plus sereinement possible. De toute façon, on est tous d'ici et des alentours, donc à un moment, notre fin de carrière va arriver et on reviendra tous dans la région. Et pourquoi pas réintégrer le club de différentes manières ? On en parle souvent.