Comment démêler le vrai du faux ? C’est la lourde tâche qui attend la juge Mathilde Pages dans ce dossier de violences sur des mineurs. D’un côté, une mère de famille qui jure qu’elle n’a « jamais frappé » ses enfants, tout en concédant qu’ils étaient turbulents et elle-même parfois à bout. De là à taper la tête de sa fille de 5 ans contre un mur ou de porter des coups à son fils de 4 ans au niveau du flanc comme le pense l’accusation ? Le tribunal tranchera.
Dans le camp d’en face, absentes à l’audience contrairement à l’accusée, mais représentées par maître Carmelo Vialette, les parties civiles que sont le père des enfants, la tante et la grand-mère. Le père est actuellement en détention pour des violences conjugales sur l’accusée. Durant son incarcération, cette dernière a refait sa vie avec un autre homme, mais se dit encore harcelée par son ex. « J’ai déménagé trois fois et changé quatre fois de numéro de téléphone », déclare-t-elle à l’audience. Elle laisse enfin entendre que cette procédure ne serait qu’une vengeance.
Maîtres Carmelo Vialette et Julie Peladan (qui représentait les enfants) appuient leur argumentaire sur « les déclarations spontanées » des enfants qui ont un temps accusé leur mère. Dans le camp d’en face, on fait comprendre qu’on aurait pu leur souffler. On en revient à la question de départ : comment démêler le vrai du faux ? Surtout qu’aujourd’hui les enfants vivent à nouveau avec leur mère et que tout se passe bien. On sent même un entre-deux dans les réquisitions du Parquet à 8 mois de prison avec sursis à l’encontre de cette maman au casier vierge. Pour la défense, maître Laurie Le Sagere demande la relaxe. Délibéré le 6 février prochain.