C'est un lieu temporaire, de remplacement, et pourtant bien plus propre, fonctionnel et accueillant que la plupart des autres structures similaires et souvent principales. Le Cratère Éphémère a bien pris place à Alès, non loin de la piscine Le Toboggan et du stade Pierre Pibarot, pour devenir le nouvel écrin de la culture alésienne en attendant la rénovation de la Scène nationale du Cratère, prévue pour fin 2027, début 2028.

"On rentre dans un chapiteau, on sort d'un théâtre"

Dès l'entrée, les ondes de 'La petite maison dans la prairie' nous préparent à un large espace, propice à la création et la production artistique. "Ce n’était pas une obligation, mais nous avons souhaité cette structure temporaire, car candidater au titre de Capitale française de la culture, sans en proposer pendant deux ou trois ans, cela n'aurait pas de sens", a insisté Christophe Rivenq, président d'Alès Agglo.

Régis Cayrol, président du conseil d'administration du Cratère, se réjouit de voir cette "réalisation rentrer dans le quotidien" : "La culture à Alès est plus qu'une institution, c'est une vérité au quotidien." D'autant plus que l'emplacement est "au centre de la ville-centre du territoire", non loin du parking gratuit du champ de foire.

La structure, fabriquée dans l'Hérault, mesure 40 mètres de long, 25 de large et treize de haut. Elle était auparavant à Évry et a nécessité entre 700 000 et 800 000 euros d'investissements, dont 150 000 pris en charge par le Cratère en fonds propres. Elle proposera 476 places en configuration assise, et jusqu'à 700 personnes - artistes, techniciens, spectateurs, tout inclus - en configuration assis-debout. "On rentre dans un chapiteau, on sort d'un théâtre", résume et présente Olivier Lataste, directeur du Cratère.

Les sept mètres sous grill et autres caractéristiques techniques de la scène permettront de tenir "90 %" des spectacles habituellement proposés par le Cratère. "Seuls les grands spectacles avec beaucoup de taille posent un problème", précise le directeur.

Un mal pour un bien, financièrement parlant pour l'association, dont les bilans ont récemment été visés par la Cour Régionale des Comptes, pour un déficit structurel malgré son affluence grandissante, autour des 80 % en 2024-2025 : "Nous proposions quelques spectacles à fort budget, mais ne pouvons plus le faire avec cette nouvelle configuration. Cela compensera l'affluence amoindrie et le nombre de spectacles réduit de 70 à 50", détaille Olivier Lataste. Pour l'heure, à dix jours de son lancement de saison 2025-2026, le Cratère compte 2000 abonnés, contre 3 500 lors de la 2024-2025.

Une structure éphémère mais complète

La structure en elle-même a nécessité 300 000 euros d'investissements et l'aménagement 400 000, afin d'installer systèmes sonores, lignes électriques et autres réseaux. "Elle peut résister à des vents jusqu’à 100 km/h. En cas de conditions météo extrêmes, nous avertirons le public à l’avance que les spectacles ne se produiront pas", précise le maire d'Alès.

L'équipe du Cratère récupèrera le hall et les vestiaires de l'ancienne patinoire pour en faire ses bureaux et y tenir la billetterie de jour, tandis que celle de nuit sera à l'accueil. Un accès Personne à Mobilité Réduite sera disponible sur demande à la piscine et un système de "covoiturage, copiétonnage et covélotage" est aussi proposé sur le site internet du Cratère "pour rentrer tranquillement le soir après avoir pris la navette Ales'Y bleue à l’aller".

Et après ?

Concernant les travaux du Cratère, les "choses se déroulent à peu près comme prévu" malgré les "trois mois de retard à l'allumage lié aux procédures d'appel d'offres", explique Christophe Rivenq. Les chantiers préparatoires de la rénovation à 12 millions d'euros devraient être lancés en janvier ou février prochains. D'ici-là, la scène nationale pourrait accueillir la patinoire des fêtes de Noël de la capitale cévenole.

Une fois cette rénovation finie, la structure temporaire de la Prairie "pourra avoir une autre occupation ou être revendue", entrainant un coût imaginé final entre 500 et 600.000 euros. Les Algecos et autres outils, eux aussi achetés plutôt que loués pour avoir un moindre coût de revient, seraient aussi cédés pour réduire la note.