Publié il y a 6 mois - Mise à jour le 16.03.2024 - Louis Valat - 4 min  - vu 1037 fois

ALÈS Soutien sans faille du Collectif de solidarité pour la Palestine

Solidarité pour la Palestine, le Collectif plus uni que jamais à Alès

- Photo Louis Valat

Ce samedi à midi, à l'issue de la manifestation hebdomadaire contre un cessez-le-feu immédiat à Gaza, le Collectif de solidarité pour la Palestine, avec Salima Mellah, co-présidente de l'association, a tenu une conférence de presse au Bar des Alliés à Alès pour faire le point sur la situation en Palestine et en Cisjordanie. Durant cette réunion, plusieurs personnes ont pris la parole, dont la conseillère régionale Aurélie Genolher, qui a discuté des problématiques liées à la pénurie d'eau.

"Un génocide ça ne se regarde pas, ça se combat et ça s'arrête !" C'est avec les mots d'Anne Tuaillon, présidente nationale de l'association France Palestine Solidarité, que Salima Mellah a ouvert la réunion du Collectif de solidarité pour la Palestine ce samedi midi. De nombreux élus alésiens, représentants de partis politiques et d'associations étaient présents. Parmi les intervenants figuraient Paul Planque du Printemps alésien, Aurélie Genolher, conseillère régionale, et Armand Crépin, attaché parlementaire du député Michel Sala.

Après plus de cinq mois de mobilisation en faveur d'une levée de l'état de siège à Gaza (retrouver l'article en cliquant ici), le Collectif s'est réuni pour faire le point, suite à sa vingt-deuxième manifestation dans les rues d'Alès, rassemblant, comme souvent, plus d'une centaine de personnes dans le centre-ville. Salima Mellah annonce la continuité des mobilisations à Alès dans les semaines à venir, "aussi longtemps que nécessaire", pour de nombreuses raisons : "Nous déplorons près de 40 000 morts, dont certains restent encore sous les décombres. De plus, de nombreux décès sont attribués au manque de soins, affectant particulièrement les malades chroniques. À titre personnel, et comme l'ont souligné d'autres spécialistes, je pense que ce chiffre est beaucoup plus élevé. Nous comptons des dizaines de milliers de blessés graves, certains ayant subi des amputations ou des défigurations. L'objectif de l'état d'Israël est de rendre le territoire invivable et effacer le passé."

Le samedi 23 mars, un lâcher de fleurs sera orchestré depuis le pont Vieux, après un départ en manifestation à 10h30 depuis la mairie d'Alès. Le samedi d'après, le 30 mars, les manifestants se rassembleront au même endroit et à la même heure pour une ascension à l'Ermitage. Enfin, le 6 avril, un hommage aux victimes palestiniennes sera rendu au monument aux morts du square Verdun.

De gauche à droite : Aurélie Genholer, Salima Mellah, Paul Planque et Armand Crépin. • Photo Louis Valat

Le Collectif interpelle fermement l'Europe et la France sur ses actions

"Nous, associations, partis et femmes et hommes libres ne pouvons accepter ces crimes ni la complicité de la France et de l'Europe." Le Collectif desSolidarité pour la Palestine, qui a été récemment rejoint par le Parti socialiste, insiste sur plusieurs demandes : un "arrêt immédiat et durable des hostilités", la "levée du siège imposé sur la bande de Gaza depuis maintenant 17 ans", la "mise en œuvre des recommandations de la Cour internationale de justice visant à prévenir un génocide", ainsi que "la suspension de l'accord d'association avec Israël". De plus, le Collectif appelle fermement le gouvernement français à "refuser tout rôle complice dans ce génocide en cours", en "cessant le commerce des armes avec Israël", en mettant "fin à toute forme de coopération militaire, sécuritaire et universitaire", en "sanctionnant les entreprises françaises collaborant avec Israël", tout en "reconnaissant également l'État de Palestine". Armand Crépin, exprimant les idées du député Michel Sala, souligne également que la France et l'UE disposent de moyens de pression significatifs à l'encontre des autorités israéliennes pour répondre aux exigences énoncées par le Collectif. Cette déclaration réaffirme ainsi le soutien total du député à la mobilisation sur Alès en faveur du cessez-le-feu immédiat.

La manifestation organisée par le Collectif de solidarité pour la Palestine, la semaine dernière, à Alès. • Photo Louis Valat

La famine comme arme de guerre

Aurélie Genolher, maire de Massillargues-Atuech, viticultrice biologique et conseillère régionale, a délibérément mis l'accent sur une problématique souvent négligée dans ce conflit, qu'elle considère pourtant comme fondamentale et persistante : l'eau et l'agriculture. "Depuis le 7 octobre, l'enjeu de l'eau fait partie intégrante du conflit", affirme-t-elle. L'eau est invoquée comme justification de la famine actuelle qui sévit dans la bande de Gaza depuis plusieurs semaines. En effet, il ne reste désormais "qu'un seul point d'accès à une eau potable", contre trois avant le 7 octobre.

Selon les déclarations de l'élue, des milliers de puits contiennent une eau saumâtre et polluée par des composés chimiques, rendant impossible sa dépollution en raison de la destruction des infrastructures électriques par Israël, qui a par la suite restreint l'accès à l'eau. Cette situation prive alors 2,3 millions de personnes de la possibilité de boire, cuisiner et se laver normalement. Les stations d'épuration sont également hors service : "Il y a un conflit alimentaire et vital qui se passe non loin de chez nous et il me semble que l'on entend pas assez parler de l'eau et de l'agriculture." Par cette intervention, en présence notamment de la Confédération paysanne du Gard, qui fait partie du Collectif de solidarité pour la Palestine, Aurélie Genolher sensibilise, après plusieurs semaines de mobilisation des agriculteurs en France, sur l'importance des ressources d'un peuple, particulièrement en temps de conflit. 

Une mobilisation attendue au prochain conseil municipal le 8 avril

"Nous ne pouvons pas rester spectateurs de cette tuerie !" De son côté, Paul Planque, conseiller municipal et d’agglomération, tout en exprimant, lui aussi, sa longue conscience de la question cruciale de l'eau en Palestine par le biais d'un livre lu dans les années 1970, appuie sur la nécessité de s'opposer résolument au gouvernement israëlien qu'il qualifie de "fascisant". Engagé en tant que représentant du Printemps alésien, l'élu de l'opposition lance un appel à la mobilisation pour rassembler autour de lui en vue du prochain conseil municipal d'Alès, prévu le lundi 8 avril. Son objectif est de "faire entendre la voix du peuple palestinien" en exigeant le vote d'une motion de soutien en leur faveur. "Ce que les Hommes ont tué, les Hommes peuvent le faire revivre", croit-il fermement.

Louis Valat

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