'Faites le cirque, pas la guerre'. C'est sous cette devise que se tiendra la 8e édition de Temps de cirques du 6 au 16 novembre 2025 dans le Gard et jusqu'au 10 décembre en Occitanie. Le festival se tiendra à travers vingt lieux culturels gardois, "des petites médiathèques comme les grandes scènes de théâtres de ville", de l'église de Ponteils-et-Brésis à la médiathèque d'Aigues-Mortes, de l'auditorium du Vigan à la Pyramide de Bagnols-sur-Cèze, en passant par La Verrerie et le Cratère éphémère d'Alès, épicentres de cette manifestation culturelle, artistique et circassienne.

Du cirque italien et guinéen pour le public gardois

Une sortie de résidence, 18 spectacles et 41 représentations, une poignée de premières et avant-premières "inviteront les gens à encore un peu de joie", présente Sylviane Manuel, directrice de La Verrerie : "La présence du festival se consolide, il a pris de la maturité et apporte une vision du monde attachée au mouvement libre des corps et des esprits".

Les cinq représentations de Strano (étrange en italien, NDLR) au Pôle national Cirque Occitanie par la Cie Trottola seront l'attraction phare de ces dix jours gardois, "leur subtilité nous menant vers l'humanité qu'on doit retrouver" pour leur première tournée dans le sud de la France. Le Circus Baobab présentera Vongoyély au Cratère pour "défendre la place de la femme dans le milieu artistique".

"OVNI, retour en enfance, massage psychologique…"

Une "pépite", un "OVNI" de la création viendra aussi fouler le parquet du chapiteau de la Prairie d'Alès en la personne de Rémi Luchez, alias Cloche, un "funambule magique", qui offrira "une bulle poétique", annonce Olivier Lataste, directeur du Cratère. L'artiste présentera une forme de "magie nouvelle, sur fond blanc. Une performance, un vrai défi", précise Sylviane Manuel.

Le spectacle Attention à ta tête, dernière création du cirque portatif, sera un "massage psychologique" sous fond de jonglage imparfait "pour symboliser ce que l'humanité doit rater pour avancer". L'avant-première d'Un instant, elle, "questionnera notre rapport au temps à travers des jeux d’équilibre".

Tandis que les artistes internationaux Jörg Müller et Macada inviteront à des "moments magiques de petites histoires" et à "se jouer des corps", entre magie et danse, les spectacles locaux Vertige à l'envers, Dystopie des paillettes et Nous on n'a rien vu venir, nous ferons "retourner en enfance avec beaucoup de joie". Le Gard est par ailleurs le département qui abrite le plus de compagnies circassiennes de la région, après la Haute-Garonne.

Nouveauté cette année, un Pass festival sera proposé pour profiter des onze jours de festivités, ponctués par la soirée de clôture du samedi 15 novembre aux airs brésiliens.

"L’État massacre l'éducation artistique et culturelle"

Malgré une "actualité de tensions" et une "culture en tension", les équipes ont essayé de "faire de l’or avec pas grand-chose" : "On a de grands labels, mais pas de sous. Même si le département et l'Agglo sont résistants, l’État massacre l'éducation artistique et culturelle. On entend des discours terribles, catastrophiques", s'agace Sylviane Manuel face aux baisses de subventions. Olivier Lataste abonde et prévient : "C'est inadmissible, on va être de plus véhéments."

Le slogan 'Faites le cirque, pas la guerre' fait ainsi écho au 'Tenir bon' de cette saison 2025-2026 de la Verrerie : "Peut-on imaginer le monde sans imagination, sans création ? Non, et ce n'est pas une question de gauche ou de droite, il va vraiment falloir sortir du bois".

Ces difficultés financières n'empêchent pas les acteurs culturels gardois de déjà penser à l'édition 2026, qui verra l'inauguration du nouveau chapiteau de La Verrerie et les premières représentations du Cirkvost au parc des Expositions de Méjannes-les-Alès.

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