Un dernier hommage lui a été rendu ce vendredi matin au cimetière de Pont-Saint-Esprit. Une cérémonie brève, sans passage par l’église, mais où l’émotion affleurait. Ses camarades du parti qu’elle avait rejoint à ses 17 ans en pleine occupation rappelleront son riche parcours. L’ancien élu municipal Jean-Marie Daver rendra hommage à cette « femme de caractère », qui revendiquait son célibat par militantisme, engagée à la CGT des artistes.

Celle qui donna la réplique à Fernandel dans « Heureux qui comme Ulysse », tourna pour Louis Malle dans « Lacombe Lucien », joua dans de nombreuses pièces de théâtre et dans des feuilletons populaires à la télévision, s’était efforcée tout au long de sa carrière de varier les rôles qu’elle acceptait, n’acceptant pas de rester cantonnée à un seul registre.

Parallèlement à sa carrière artistique démarrée très tôt en tant que prodige du piano, elle exploitait un élevage de pintades à Pont-Saint-Esprit dont elle avait hérité de sa famille, et qui lui fera rater quelques rôles à Paris. Engagée pour une agriculture biologique, elle souhaitait « que son domaine perdure et se développe, qu’il garde une logique agricole mais surtout dans un engagement le plus écologique possible et soit un lieu d’installation de jeunes agriculteurs », rappellera Dominique Conte, qui l’a bien connue.

Gilberte Rivet ne ménagera pas ses efforts pour voir ce projet aboutir. « En décembre dernier, elle validait son testament de 2016 et assurait sa succession avec la fondation Terre de liens », poursuivra-t-il. « Et cette semaine, un appel d’offre d’installation de jeune agriculteur est organisé par le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM, ndlr) du Gard », précisera Dominique Conte.

Sa volonté est donc sur le point d’aboutir, à l’issue d’une vie si bien remplie. « Quand le rideau tombe, on voit des oiseaux par milliers, lancera l’artiste peintre Michel Van Hamme, comme autant de bravos que tu as mérités. Salut Gilberte. »