8310. Cette ligne de bus reliant Saint-Gilles à Beaucaire en passant par Bellegarde est au cœur d’une vive incompréhension depuis la rentrée. Plusieurs familles, dont les enfants sont scolarisés au collège privé de l'Institut Emmanuel d’Alzon à Beaucaire - certains en 6e section internationale espagnol, d'autres en section bilangue - se sont vus refuser leur carte de transport scolaire mi-septembre, malgré des démarches effectuées dans les délais auprès des services du réseau liO. "Cette situation est en train de peser sur l’état psychologique de ma fille, enfant ayant un trouble du déficit de l'attention avec une hyper sensibilité décuplée. Depuis ce refus, elle est contrariée et n’arrive plus à se concentrer en classe", témoigne Tiffany, maman et cheffe d'entreprise saint-gilloise. Parmi les nombreux témoignages recueillis — une cinquantaine d’enfants seraient concernés par ce problème de transport scolaire — un cas interpelle particulièrement : celui de jumeaux, inscrits le même jour à seulement dix minutes d’intervalle, tous deux en 6e section bilangue. "La carte de ma fille a été acceptée, celle de mon fils refusée !", confie Jessica, commerçante saint-gilloise, désappointée.
Les parents expliquent ainsi avoir déposé leur demande de cartes de transport dès le mois de juin. À la rentrée, leurs dossiers étaient toujours "en attente de place disponible". Puis, mi-septembre, un mail de refus est tombé, évoquant un manque de place dans les bus et une inscription dans un établissement hors secteur. "Lors de l’inscription de mon fils dans ce collège, on nous a assurés qu’une ligne prendrait en charge les enfants de Saint-Gilles et Bellegarde. Je suis infirmière libérale et mon mari agriculteur, nous travaillons énormément avec des horaires qui ne nous permettent pas de l'accompagner tous les jours au collège", détaille une maman bellegardaise. "Je travaille tôt le matin, il m’est impossible d’assurer les trajets quotidiens", ajoute Oriane, elle aussi de Bellegarde, dont un des enfants a obtenu une place, mais pas l’autre. Les réseaux sociaux ont rapidement relié ces familles confrontées au même problème, lesquelles ont multiplié les appels et les courriels au réseau de transports en commun de la Région Occitanie, au collège, à la maison de la Région... "Tous se sont renvoyés la balle", fustige Sylvie, une autre mère de famille.
Une période de tolérance jusqu'aux vacances de la Toussaint
Depuis la rentrée, aucun enfant n'a été laissé sur le trottoir, une période de tolérance avait été mise en place jusqu'au 3 octobre, "prolongée jusqu'aux vacances de la Toussaint", assure Jean-Luc Gibelin, contacté par la rédaction. Le vice-président de la Région Occitanie, en charge des Mobilités pour tous et Infrastructures de transports, reconnaît un dysfonctionnement, non pas lié à ses services, mais à ceux de l'Éducation nationale, pointant "l’absence de reconnaissance officielle à la rentrée de la section Internationale Espagnol", pourtant proposée depuis septembre 2022 par le collège de l'Institut d’Alzon de Beaucaire. C'est désormais chose faite. Les élèves de cette section, une quinzaine, ont déjà reçu ou recevront bientôt, la confirmation de la validité de leur carte de transport scolaire régional. "Afin de pallier les sureffectifs ponctuels constatés sur le service de transport entre Bellegarde et Beaucaire, la Région a décidé de mettre en place un renfort temporaire dès le mercredi 8 octobre (les matins à 7h15 depuis Bellegarde et le mercredi midi à 12h15 jusqu’à Bellegarde), le temps de réaliser des comptages jusqu’à la fin de la période de tolérance", précise Jean-Luc Gibelin.
Et le même de rappeler "qu’au titre du règlement du transport scolaire régional, l’accès à la gratuité est soumis à conditions, notamment de respect de la sectorisation (carte scolaire), sauf motifs dérogatoires reconnus. Les élèves ne bénéficiant pas de la gratuité sont admis au sein des services de transport scolaire, sous réserve de places disponibles et, le cas échéant, de l’acquittement d’une participation forfaitaire de 195 €/élève/an (soit environ 10 % des élèves transportés par la Région dans le Gard)." Cependant, une nuance importante est soulevée par les parents, dans le cas où les établissements de secteur ne sont pas en mesure de proposer la section bilangue à l’ensemble des classes de 6e. "De fait, nous sommes reconnus comme des ayants droit", souligne Jessica.
Un nouveau rebondissement, survenu en début de semaine, semble offrir une lueur d’espoir aux familles concernées. Une attestation de l'établissement a été envoyée par les parents, aux services liO. Certains élèves en section bilangue de d'Alzon auraient déjà obtenu une réponse favorable en tenant compte de la gratuité, d'autres sont toujours en attente. À suivre.