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Publié il y a 1 an - Mise à jour le 05.09.2023 - Sabrina Ranvier - 12 min  - vu 1171 fois

FAIT DU JOUR Profs, et fiers de l'être !

Un professeur documentaliste travaille au CDI 30 h par semaine. Il monte des projets interdisciplinaires, des partenariats culturels : « Je veux me faire plaisir au maximum » annonce Oriane Torres, du lycée Dhuoda.

- Sabrina Ranvier

« Tous les matins, j’ai hâte d’aller au travail », confie Oriane Torres, professeure documentaliste au lycée Dhuoda de Nîmes. Pourtant l’Éducation nationale peine à recruter. Mathématiques, lettres, physique… 863 postes n’ont pas été pourvus au concours national du CAPES* externe. Mais la sinistrose n’est pas généralisée. Marion Bonnecaze, diplômée de la sélective ENS, enseigne par choix depuis 21 ans dans un collège d’éducation prioritaire nîmois. Julien Vanduynslaeger consacre ses pauses repas à la radio lycéenne Bangarang. Clémentine Pagès est intarissable sur ses élèves du lycée pro… Ni naïfs ni candides, ils sont conscients des difficultés mais restent convaincus qu’enseigner est plus que jamais nécessaire.

Oriane Torres, lycée Dhuoda, Nîmes

Des élèves qui viennent au lycée en costume. Non, ce n’est pas une hallucination. Les 30 et 31 mai, une centaine d’élèves de première et de terminale reconstituent le parlement européen au lycée nîmois Dhuoda. Certains jouent le rôle de députés, d’autres sont ministres, chefs d’État ou même président de la commission européenne. Leur mission : amender et voter un texte sur les énergies vertes. Ils doivent pour cela résister aux pressions d’autres lycéens devenus lobbyistes.

« Même quand ils allaient à la cantine, il y a eu du lobbying pour essayer d’influencer le vote. On a même appris qu’il y avait eu de l’espionnage entre pays. Ce sont des lycéens qui jouaient le rôle des journalistes qui l’ont relaté », se souvient Oriane Torres. Les yeux de cette brune de 23 ans pétillent derrière ses lunettes cerclées d’or lorsqu’elle évoque ce projet qu’elle a mené avec des professeurs d’histoire géographie et avec l’association Sim Occitanie. « Tous les matins, j’ai hâte d’aller au travail », assène-t-elle d’un sourire désarmant.

Séances d’orthophonie

Oriane, dont la moitié de la famille enseigne, voulait au départ devenir professeur des écoles. Des stages et un travail d’animatrice lui font prendre conscience qu’elle préfère les plus grands. Après une licence de philosophie, elle s’inscrit au concours de professeur documentaliste. Il y a 1 200 candidats et une centaine de places.

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