FAIT DU JOUR Pierre Subleyras, de Nîmes à Rome pour rester dans l'histoire

auto portrait Pierre Subleyras
- auto portrait Pierre SubleyrasPierre Subleyras est artiste peintre un peu oublié mais extrêmement célèbre au XVIIIe siècle, notamment à Rome.
Le XVIIIe siècle est peut-être un peu lointain pour nos mémoires modernes mais il est un Gardois qui s’est illustré, c’est le cas de le dire, lors de ce siècle dit des Lumières. C’est d’ailleurs par la peinture que cette lumière va prendre corps sous le pinceau de l’artiste Pierre Hubert Subleyras.
Vous ne le connaissez pas ? Une chose est sûre c’est qu’à son époque tout le monde s’entendait pour dire qu’il faisait sans nul doute partie des principaux peintres de France et d’Italie ! Le Gard recèle de pépites oubliées par le temps qui passe et voici l’histoire de l’une d’entre elles.
Il fait partie de la célèbre « génération 1700 » même s’il est né, à Saint-Gilles d’un papa Uzétien et peintre, en 1699, le 25 novembre. Hélas pour nous, Pierre Subleyras ne vivra guère vieux car il meurt à Rome le 28 mai 1749. Cinquante ans d’une vie qui l’a poussé à s’expatrier, cinquante ans d’une existence qui a été modelé par et pour la peinture.
On ne sait pas vraiment comment il arrive à la peinture mais au vu de son ascendance et du métier de son paternel on ne peut que supposer que le petit Subleyras baigne très jeune dans les pigments.
Il débute chez Antoine Rivalz du côté de Toulouse et son talent fait déjà parler. En 1726, le Gardois « monte » à la capitale et y remorte, quelques mois après, le Grand prix de peinture de l’Académie royale de peinture et de sculpture avec une œuvre qu’il intitule Le serpent d’airain (à voir aujourd’hui au musée des Beaux-Arts de Nîmes).
De Nîmes à Rome…
Cette reconnaissance lui offre une sublime possibilité, une option qu’il ne saurait refuser mais qui le déracinera de la cité des Antonin. Avec ce prix il peut filer à Rome, dès 1728, où il reste pensionnaire jusqu’à 1735 au Palais Mancini de l’Académie française.
Il ne remettra plus les pieds en France mais demeurera avec des ruines romaines proches de lui ! Il passera donc un peu plus de 20 ans dans la ville éternelle, y vivra et y peindra, y sera reconnu à sa juste valeur.
Quand il y arrive il approche, vous l’avez compris, la trentaine mais son art est déjà bien en place et reconnu. Les Romains et les autres ne sont pas idiots, mieux, ils sont friands de ses peintures. On lui commande alors de nombreux portraits et son positionnement artistique est clair.
Il aime les grandes compositions comme celle qu’il réalise avec son Le repas chez Simon qu’il peint en 1737 pour le couvent des Chanoines de Latran à Asti. L’œuvre est aujourd’hui au Louvre. En 1739, il se marie à Maria Felice Tibaldi, fille d’un compositeur italien qui est elle-même miniaturiste. Elle reproduira de nombreuses peintures de son mari avec qui elle aura au moins un fils, Luigi Subleyras (1743-1814), né et actif à Rome, poète, auteur entre autres du Nella venuta in Roma di madama Le Comte e dei Signori Watelet, e Copette rinomatissimi letterati francesi (1764).
Le début de la gloire
Parenthèse filiale refermée, dans la foulée de ces commandes et comme sa renommée ne cesse de croître, c’est en 1740 que le prestige arrive à sa porte. On lui commande le portrait du pape Benoît XIV dont on connaît plusieurs versions.
C’est alors que le Gardois passe sous le protectorat du souveran pontife. Grâce à cela, en 1743 lui sera demandé la plus prestigieuse des commandes, une œuvre aux mensurations immenses pour la non moins immense basilique saint Pierre de Rome. Son titre ? Saint Basile célébrant la messe de rite grec devant l’empereur Valens, protecteur de l’hérésie arienne.
Acquise par le Louvre en 1777 sous la collection Louis XVI, une esquisse avec variantes du tableau peint en 1746-1747 pour Saint-Pierre de Rome pose question. Le tableau porte les armes de Benoit XIV, cela pourrait indiquer qu'il avait été donné au pape par Subleyras. L’œuvre redevenue française été installée au Pavillon Neuf du Louvre dès 1785 et fut exposé au Louvre dès sa création en 1792-93, puis à Versailles en 1802 avant de revenir au Louvre en 1811.
Cette œuvre majeure achevée en 1747 est exposée le 16 janvier dans la basilique. Elle connaît un succès fou si bien que d’autres artistes la reproduisent en mosaïque. L’original est encore visible à Rome, aux Thermes de Dioclétien au cœur de la Basilique Santa Maria degli Angeli e dei Martiri.
Succès multiples
Une quinzaine d’œuvres est encore à découvrir dans les collections du Louvre, c’est dire l’amour que pouvaient lui porter ses contemporains.
Grâce à tout cela, Pierre Subleyras entre dans la cour des grands, des très grands, dans la cour de ceux dont on se souvient le nom longtemps après leur mort. Avec Nicolas Poussin, Valentin de Boulogne ou encore Simon Vouet, notre bon gardois est le quatrième français à peindre un tableau pour la basilique saint Pierre ! Rigueur et force de composition font la grandeur de sa peinture. Le trait fin, l’idée belle et l’esprit clair, il donne à voir l’histoire sous un nouvel angle.
Dans ces années d’exception Subleyras magnifie son geste et sa création. Ses compositions sont remarquées car remarquables, et l’on peut entrevoir d’autres qualités encore dissimulées chez lui.
Son saint Camille de Lellis sauvant des malades lors des inondations du Tibre en 1598 fait partie de cette période. Subleyras s’inspire d’Énée sauvant son père Anchise des flammes de Troie, logique pour flatter l’ego de Romains descendants d’Énée. Cette œuvre est encore visible au musée de Rome et demeure connue pour être un symbole majeur de l’art au XVIIIe siècle.
Reconnaissance totale et absolue
On pourrait croire que l’artiste va pouvoir vivre une longue et paisible vie de peintre adoré de tous quand la malade vient toquer à sa porte. Il part se mettre au vert à Naples mais en 1749 il s’éteint à Rome alors qu’il n’a pas encore cinquante ans et qu’il lance ce que l’on appellera plus tard le néo-classicisme.
On parle ben souvent du Subleyras peintre d’histoire mais n’oublions pas l’excellent portraitiste qu’il fut. Au-delà de ses préférences, l’artiste s’essaie humblement mais toujours avec succès à de nombreux secteurs de la peinture, notamment à la scène de genre, à la nature morte ou encore au nu ou à la penture mythologique.
Figure majeure de la Rome du second quart du XVIIIe siècle, Pierre Subleyras influença bon nombre de peintres français pensionnaires de l’Académie de France qui séjournèrent à Rome lorsqu'il y était encore actif. Son nom demeure célèbre durant la seconde moitié de ce siècle et ne sombra jamais totalement dans l'oubli.
Aujourd'hui encore on peut voir en Pierre Hubert Subleyras l’un des principaux peintres du siècle des Lumières, la preuve nous parlons encore de lui et maintenant vous le connaissez ! D'ailleurs et si vous voulez voir une oeuvre, au Musée des Beaux-Arts de Nîmes propose une oeuvre importante de l'artiste, son Moïse et le serpent d'airain qui lui a valu le premier prix de Rome en peinture en 1727.
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