Publié il y a 1 an - Mise à jour le 08.02.2023 - Corentin Corger - 3 min  - vu 2281 fois

FAIT DU SOIR De torero à artiste, le Nîmois Jonathan Veyrunes expose à Miami

jonathan veyrunes

Jonathan Veyrunes dans son atelier 

- DR

Torero professionnel, le Nîmois Jonathan Veyrunes s’est reconverti dans la photographie et l’art. À 39 ans, il multiplie les expositions. Pour la première fois, il sera mis seul à l’honneur le 25 février à Miami (États-Unis).

Jonathan Veyrunes fait partie de ces Nîmois qui ont la tauromachie dans le sang. Fils de parents aficion, ayant tenu le célèbre bar du 421 rue Fresque, Jonathan a donc naturellement pris le virus et a intégré l’école taurine à 11 ans. Ayant pris son alternative dans les arènes de Nîmes en 2005, il torée jusqu’en 2017. Une carrière qui l’a amené dans de nombreuses arènes en France, en Espagne et même en Amérique du Sud, au Venezuela ou encore au Mexique.

« Quand on est torero, c’est toute sa vie », confie l’homme de 39 ans sur la terrasse d’un café face aux arènes. Ce dernier vit à Séville et apprécie se rendre encore chez les éleveurs de toros. Quand il en a le temps car Jonathan a entamé depuis bien longtemps une reconversion d’artiste sous le pseudonyme de John John. Cela fait une dizaine d’années qu’il s’est mis à la photographie et que son travail est exposé. « Ça n’avait rien à voir avec la corrida au départ. C’étaient des voyages ou encore des scènes de vie », explique l’intéressé.

"En plus de la photo, il fallait qu’il se passe un truc"

Depuis, le Nîmois a évolué dans son art et utilise une technique mixte. « Je prends une photo sur laquelle j’interviens en découpant et je peins dessus tout en gardant le sujet au milieu », explique-t-il. Des créations qui peuvent partir de plusieurs personnalités même si le torero revient souvent. « Je sentais que j’avais besoin d’intervenir sur le sujet et de travailler manuellement dessus. C’est une manière d’exprimer ce que moi je ressentais dans l’arène : le bruit, le chaos, les gens qui parlent… En plus de la photo, il fallait qu’il se passe un truc ».

oeuvre jonathan veyrunes
Dans son travail, Jonathan met évidemment à l'honneur le torero • DR

Jonathan donne libre cours à son inspiration et n’hésite pas à adapter aussi des personnages historiques, des monuments ou encore des danseuses flamencos. « J’ai eu des demandes folles comme de travailler sur un cactus. Finalement, je l’ai fait et ça me plaît beaucoup », explique l’artiste qui a multiplié les expositions à Paris, Malaga, Londres et même à Nîmes lors de la feria de Pentecôte 2019. Le 25 février prochain, il va franchir encore une étape en exposant pour la première fois seul.

"Un de mes rêves serait de faire l’affiche de la feria de Nîmes"

À partir du 25 février prochain, une dizaine d’œuvres de John John sera mise à l’honneur au sein de la galerie privée le Bazaar à Miami, une des trois places fortes de l’art aux États-Unis. Le public pourra également contempler des œuvres inédites comme une peinture sur un habit de lumières ou encore sur un capote. Le Nîmois s’épanouit pleinement dans cette nouvelle vie : « L’art c’est génial ! Cela m’a permis de tourner en douceur la page de la corrida. Je ne pensais pas aller aussi loin. J’ai un peu de pression d’exposer là-bas, mais moins que quand j’étais dans l’arène. »

jonathan veyrunes
Le Nîmois a toujours le sourire devant ses arènes  • Corentin Corger

Une technique mixte que Jonathan compte poursuivre avec une autre expo prévue à Séville en avril. Parmi ses futurs projets, il y en a un qui lui tiendrait particulièrement à cœur. « En tant que Nîmois et matador, un de mes rêves serait de faire l’affiche de la feria de Nîmes. Je sais que ça arrivera mais je le ferais quand j’aurais la bonne idée, ce n’est pas la peine de se presser. » Sa ville natale, qui l’inspire beaucoup et dont il est fier, tout comme son petit frère qui lui a choisi la musique sous le nom de DJ Mads. Il a notamment mixé dans l’amphithéâtre romain l’été dernier.

Et si Jonathan garde encore un pied dans la tauromachie, c’est qu’il ne balaie pas l’idée un jour de s’occuper d’un torero comme agent ou de travailler au sein d’une organisation de corridas. « Je ne dis pas non, mais ce n’est pas une priorité pour l’instant. Je me régale dans ce que je fais », conclut Jonathan Veyrunes qui, grâce à son talent, contribue à exporter la culture nîmoise jusqu’en Floride.

Corentin Corger

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