Publié il y a 1 h - Mise à jour le 25.08.2025 - Propos recueillis par Abdel Samari - 4 min  - vu 491 fois

L'INTERVIEW Le député RN Yoann Gillet : "À Nîmes, tout le monde le sait : ce sera soit les communistes, soit le RN"

Le député RN Yoann Gillet

- Photo DR Objectif Gard

"En tant que Nîmois et amoureux de ma ville, mon implication sera totale dans cette élection. Nous vous dévoilerons le nom de la tête de liste dans les prochaines semaines."

Le député Rassemblement national est en Guadeloupe et en Martinique jusqu'au 1er septembre 2025. Nommé rapporteur pour avis de la commission des lois sur le projet de loi de finances 2026 (PLF) relatif à l’Outre-mer, il n'oublie pas les enjeux métropolitains et son avenir à Nîmes. Interview. 

Objectif Gard : Le 10 septembre, un mouvement de protestation sociale et fiscale se prépare dans le pays. Soutenez-vous cette démarche ?

Yoann Gillet : La colère des Français est légitime. Le pays subit de plein fouet la politique des macronistes et des LR. Pouvoir d’achat, insécurité, submersion migratoire, … rien ne va plus. Que les Français expriment leur colère est légitime. Mais tout le monde sait malheureusement que l’extrême gauche est aux manettes de cette journée de mobilisation. Et quand l’extrême gauche est aux manettes, la violence est au rendez-vous. Nous, au RN, appelons à des mobilisations pacifiques. La première manière d’exprimer son désaccord avec une politique menée, c’est le bulletin de vote.

Durant l’été, François Bayrou a présenté son plan d’épurement de la dette française. Que l’on soit d’accord ou pas avec les mesures proposées, n’est-ce pas la preuve de la responsabilité de son gouvernement ?

François Bayrou fait le constat que la France va mal et que la situation budgétaire est préoccupante. Ça, tout le monde peut le faire. Au RN, nous alertons à ce sujet depuis bien longtemps. La Macronie a ruiné le pays. Mais les solutions présentées par le Premier ministre ne sont pas les bonnes. Les recettes d’hier auront les mêmes conséquences. Nous disons, avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, qu’il faut agir concrètement avec des réformes structurelles. Il y a 80 milliards de dépenses chaque année pour les agences d’État par exemple. Voilà une source d’économies. Il faut en finir avec le millefeuille administratif. Il y a aussi des économies à faire sur l’immigration : 1,5 milliard en supprimant l’aide médicale d’État, plus de 15 milliards en réservant les prestations sociales aux Français, … Enfin, il faut également exiger de l’Union européenne une baisse de la contribution de la France, comme l’ont fait un certain nombre de pays. 

L’été a été marqué à Nîmes par des nouveaux épisodes de violences sous fond de trafic de drogue. Le maire de Nîmes a décidé d’installer un couvre-feu. Qu'en pensez-vous ?

La situation sécuritaire à Nîmes n’est pas nouvelle. Elle est la conséquence d’un laxisme des pouvoirs publics depuis bien trop longtemps. Le couvre-feu est évidemment un outil dont il faut se servir, mais il n’est pas la solution pour changer durablement la situation. Quand Gérald Darmanin était à l’Intérieur, j’ai pu obtenir la création d’un GIR (Groupe interministériel de recherche) dans le Gard. Mais je continue aussi de réclamer le renforcement des effectifs de police et la création d’une unité de force mobile à demeure. Bruno Retailleau, à l’image de son prédécesseur, reste sourd à ces demandes répétées. Enfin, la situation ne pourra se régler sans une évolution claire de la réponse pénale. Nous demandons, nous, au RN, la suppression de l’excuse de minorité, la suppression des rédactions et des aménagements de peines, le rétablissement des peines plancher et l’expulsion systématique des délinquants et criminels étrangers. Ce n’est qu’avec une politique de fermeté que la situation pourra évoluer durablement. Le ministre de l’Intérieur aime parler comme le RN à la télévision… mais il n’agit pas concrètement. Pire : LR et macronistes ne votent pas à l’Assemblée les mesures de fermeté que nous proposons. Ce sont des lâches. Ils ont tous une responsabilité dans la situation vécue par les Nîmois.

Les moyens mis à disposition pour Nîmes sont significatifs. Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, est attentif à la plus grande ville détenue par la droite aujourd’hui…

Non, les moyens mis par Bruno Retailleau ne sont pas notables. Ils sont aléatoires et temporaires, comme le faisait Gérald Darmanin. Avec eux, c’est la communication avant tout. Avec nous, quand nous serons au pouvoir, ce sera la fermeté et l’action avant tout. Nous remettrons la France en ordre.

De nombreux candidats sont connus désormais pour les prochaines municipales de mars 2026 à Nîmes. Et vous alors ?

Les élections municipales revêtent une importance capitale. Non seulement, car une municipalité peut agir réellement pour le quotidien des habitants, mais aussi parce que ces élections sont bien plus politiques qu’il n’y paraît. Des élections municipales découlent les élections sénatoriales. J’appelle donc les Gardois à voter de manière éminemment politique à ces élections. Concernant Nîmes, le Rassemblement National sera évidemment présent. Mieux, le Rassemblement National est en capacité de remporter la capitale gardoise. Tout le monde le sait aujourd'hui : ce sera soit le Parti communiste, soit le RN. Aux Nîmois de faire leur choix. En tant que Nîmois et amoureux de ma ville, mon implication sera totale dans cette élection. Nous vous dévoilerons le nom de la tête de liste dans les prochaines semaines. Un peu de patience.

Nommé rapporteur pour avis de la commission des lois sur le projet de loi de finances 2026 (PLF) relatif à l’Outre-mer, vous êtes en Guadeloupe et en Martinique cette semaine. En vue de rédiger un rapport sur le budget de l’État dédié à l’Outre-mer. Est-ce que l’éloignement de Nîmes n’est pas préjudiciable pour vos ambitions électorales locales ?

Mon rôle de Parlementaire n’est pas incompatible avec mon travail quotidien pour notre territoire. Bien au contraire. Marine Le Pen a souhaité que je travaille particulièrement sur trois sujets au niveau national : l’immigration, les collectivités territoriales et l’Outre-mer. C’est à la fois un honneur et une reconnaissance de mon travail. Pour la 4e année consécutive, je suis rapporteur sur le budget outre-mer, effectivement. C’est un travail passionnant. Nos compatriotes ultramarins méritent qu’on les défende. Je suis aussi porte-parole du RN depuis un an. Jordan Bardella a souhaité me nommer à cette fonction. Si j’arrive à mener tous ces combats, c’est non seulement parce que je suis animé d’une passion pour mon pays, mais aussi, car je travaille 7/7. Enfin, en ayant des responsabilités nationales, vous constaterez que je suis bien plus présent sur le terrain localement que la précédente députée de la circonscription… tout est question de volonté.

Propos recueillis par Abdel Samari

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