NÎMES 83 ans après la rafle du Vel'd'Hiv, "l’actualité nous oblige a transmettre l'histoire"
Plus d'une centaine de personnes étaient réunies pour la cérémonie
- CDCe dimanche 20 juillet à Nîmes, élus, autorités, militaires et associations ont rendu hommage aux victimes des crimes racistes et antisémites. Un "combat universel contre l'ignorance et l'indifférence" toujours mené huit décennies après les dégâts du nazisme.
"Aujourd'hui, plus que jamais, l’actualité nous oblige à transmettre l'histoire". Alors que l'antisémitisme connait en France des niveaux jamais atteints depuis les sombres heures de celui-ci sous l'occupation nazie, Guy Laïck, Président de l'Association Cultuelle Israélite de Nîmes et du Gard, rappelle que la lutte contre l'antisémitisme et le racisme continue aujourd'hui, à Nîmes, comme partout en France.
Un hommage aux victimes de ces haines de l'autre, notamment aux 13152 juifs, dont 4115 enfants, sujets de la tragique rafle du Vel'd'Hiv du 16 juillet 1942, mais aussi aux 76.000 déportés de la Shoah, a ainsi été rendu ce dimanche 20 juillet matin devant la stèle dédiée, au 1 avenue du Général Leclerc, non loin du parvis de la gare Feuchères.
Un combat autant historique qu'actuel
Pour l'Association Cultuelle Israélite de Nîmes et du Gard, il s'agit là d'un "devoir de mémoire, ou plutôt d'histoire, comme disait Simone Veil, un acte de citoyenneté nécessaire" dans des temps où "un tiers de la jeunesse pense qu'il est normal de s'en prendre aux juifs."
Rappelant que, "dans d'autres pays, l'antisémitisme n'est pas un délit, mais une opinion", Guy Laïck présente le combat contre l'ignorance, l'indifférence et l'antisémitisme comme "universel et majeur" et "condamne ceux qui Instrumentalisent l'ignorance à des fins politiques", préférant appeler chacun à être "des optimistes lucides".
"Le 16 juillet 1942, la France s'est brisée"
Devant, entre autres, Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, Julien Sanchez, député européen RN, Laurent Burgoa, sénateur LR, Richard Tibérino, conseiller municipal et communautaire, et Christian Bastid, vice-président du département, la sous-préfète Marie-Charlotte Evrard, sous-préfète et directrice de cabinet du préfet a énoncé le discours de Patricia Mirallès, ministre chargée de la mémoire et des anciens combattants, pour qui "le 16 juillet 1942 la France s'est brisée, a commis une faute irréparable", faisant ainsi écho au discours de Jacques Chirac au Vélodrome il y a 30 ans.
Puisque "transmettre, c'est dire la vérité", un hommage a aussi été rendu aux justes de France, ceux qui ont aidé et protégé les juifs contre l'occupation nazie, car "ils n'étaient pas coupables, ils étaient juifs".
