Publié il y a 5 mois - Mise à jour le 21.11.2023 - Anthony Maurin - 5 min  - vu 630 fois

NÎMES Une nouvelle « Triennale de création contemporaine », du 5 avril au 23 juin 2024

Anna Labouze et Keimis Henni (Photo Anthony Maurin).

Pour cette édition inaugurale de la Contemporaine de Nîmes, l’idée sera d’aborder la question de la jeunesse, de la transmission intergénérationnelle et de l'héritage dans la création et la société actuelle.

Beaucoup de monde en Mairie pour la présentation de cette nouveauté culturelle (Photo Anthony Maurin).

C’est Jean-Paul Fournier, maire de Nîmes, qui lance les festivités. « Nîmes entretient depuis plusieurs décennies un lien très étroit avec l'art contemporain. Des projets architecturaux ont façonné cette relation. L'emblème de cette démarche est sans nul doute Carré d'art, voulu par Jean Bousquet, œuvre de l'architecte Norman Foster. » Il est vrai que Nîmes est plutôt bien positionnée quand on parle d’art contemporain.

« Au fil des ans, Carré d'art s'est imposé comme temple dédié à l'art contemporain grâce, notamment, à sa riche collection constituée par Bob Calle et complétée par les trois directeurs qui lui ont succédé, Guy Tosatto, Françoise Cohen et Jean-Marc Prévost. Comme un pied de nez à ses trésors antiques, Nîmes est devenue une place forte de l'art contemporain en France et en Europe. »

Pour le premier édile, 2024 sera une année importante pour l'art contemporain à Nîmes avec cette première édition qui se déroulera tant sur l'espace public que dans des espaces muséaux. La Contemporaine de Nîmes s'emparera des rues de notre cité pour une année de création exceptionnelle. « C'est un projet ambitieux, fédérateur et durable. Il se fera en lien avec l'histoire et l'identité de notre cité. Il s'inscrira également pleinement dans la vie de notre commune et de ses acteurs. En positionnant Nîmes comme épicentre de la création contemporaine en 2024, j'ai la volonté, avec Sophie Roulle, adjointe déléguée à la Culture, de donner un souffle nouveau à cet élan qui anime notre ville depuis plus de 30 ans. »

Au premier plan Sophie Roulle et le maire Jean-Paul Fournier (Photo Anthony Maurin).

C’est justement Sophie Roulle qui prend la relève : « Je suis heureuse de voir tout ce monde, cela montre que le projet intéresse et je remercie pour ce soutien car c’est LE projet culturel de la mandature. »

Depuis 2020 la ville travaille sur la question. Comment faire voir Nîmes autrement en attirant un public qui n’y serait peut-être jamais venu ? Mais il ne faut pas oublier les Nîmois eux-mêmes. Les élus à l’Éducation, aux Festivités, au Tourisme et à la Transition écologique sont investis autant ou presque que Sophie Roulle l’est à la Culture.

« Pourquoi faire cette triennale d’art contemporaine à Nîmes ? Pour donner une autre facette à la ville qui est très patrimoniale et culturelle, choses qui font notre identité mais Nîmes n’est pas que cela. Cette événement sera la passerelle entre la Nîmes d’hier et celle de demain sans les opposer. Tout est complémentaire comme c’est le cas à Arles pour la photo, à Avignon pour le théâtre ou à Montpellier pour la danse. On veut une manifestation d’envergure régionale, nationale, qui regroupera une cinquantaine d’artistes. » L’ensemble des œuvres sera coconstruit pour un meilleur ancrage en local. Il en va de même pour les animations.

Des déambulations et des installations sur l’espace public, des expos dans les musées, des week-ends festifs et une médiation pour ne pas rejeter le potentiel public qui demeure curieux et qui veut comprendre la démarche de l’artiste. Comment faire tout cela ? En plaçant des personnes compétentes à l’organisation.

Anna Labouze et Keimis Henni (Photo Anthony Maurin).

Anna Labouze et Keimis Henni forment un duo de directeurs artistiques, commissaires d'exposition, enseignants et porteurs de projets culturels. Pour eux, « Il est important de travailler ensemble pour que cette première soit un succès. Le thème de la jeunesse et de la transmission se prête à de nombreuses choses pour parler du monde d’aujourd’hui et de l’état de la création contemporaine. Nous imaginons beaucoup de choses collectives et conviviales, c’est la clé du projet, nous voulons réunir les générations et apaiser les conflits en y trouvant des solutions. »

Les sujets abordés ? La jeunesse d’hier mais aussi celle d’aujourd’hui, l’héritage intime et familial, la relation entre les générations, la transmission des savoirs, des cultures et des histoires. Enfin, l’enfance retrouvée sera elle aussi abordée. Entre la grande expo La fleur et la force, les temps forts, les maisons et la programmation associée, les choses sont prometteuses.

Par exemple parlons un peu de cette grande expo. 11 ou 12 binômes sont actuellement au travail. Avec du mentorat, des prêts d’œuvres, des collaborations et/ou de la cocréation. Un artiste actuel émergent s’inspire du travail d’un autre artiste. Exemple ?

Ici lors du montage d'une exposition en 2021 dans le cadre de Nîmes s'illustre (Photo Archives Anthony Maurin).

Aïda Bruyère et Judy Chicago au Musée des cultures taurines, avec la participation d'élèves de spécialité arts plastiques du lycée Alphonse-Daudet. Alassan Diawara et Zineb Sedira au Carré d'art-musée d'art contemporain de Nîmes et dans l'espace public, avec la participation d'habitants et de familles du territoire. Caroline Mesquita et Laure Prouvost sur la place du Chapitre, avec la participation d'élèves de l'école maternelle Chapitre ou encore Jeanne Vicerial et Pierre Soulages au Musée du vieux Nîmes, avec la participation d'étudiants en design et métiers d'art du lycée Ernest-Hemingway.

Les artistes ? June Balthazard, Ndayé Kouagou, Baya, Uèle Lamore, Mohamed Bourouissa, Rayane Mcirdi, Aïda Bruyère, Caroline Mesquita, Ali Cherri, Valentin Noujaim, Sonia Chiambretto, Prune Phi, Judy Chicago, Laure Prouvost, Neila Czermak Ichti, Zineb Sedira, Delphine Dénéréaz, Smith, Alassan Diawara, Pierre Soulages, Olivier Dubois, Virgil Vernier, Suzanne Husky, Jeanne Vicerial, Tadashi Kawamata et Feda Wardak pour le moment.

Où ça ? Aux arènes de Nîmes, sur l’avenue Feuchères, à la bibliothèque de Carré d'art, à Carré d'art (musée d'art contemporain de Nîmes), au CACN -Centre d'art contemporain de Nîmes, à la Chapelle des jésuites, au Muséum d'histoire naturelle, au cinéma Le Sémaphore, aux Jardins de la Fontaine, au cœur de la rue Romaine et aux Musées de la romanité, des Beaux-Arts, du vieux Nîmes et des cultures taurines. En outre, sure la Place du Chapitre, au Spot ou encore au théâtre Bernadette-Lafont.

Au quartier Gambetta le travail réalisé par le Spot sera lui auss très présent (Photo d'illustration : Anthony Maurin).

Les temps forts ? Versant événementiel de cette triennale faisant la part belle aux arts vivants et de performance, une dizaine de temps forts viendra ponctuer la programmation, en revisitant des souvenirs d'enfance et de jeunesse.

Voici quelques. Exemples à suivre… La fugue qui se tiendra en ouverture de la triennale dans les rues de la ville, avec la cheffe d'orchestre et compositrice Uèle Lamore et des élèves du conservatoire de Nîmes. Ensuite ? Une vraie nouveauté avec la boum qui aura lieu dans les arènes avec l'artiste Aïda Bruyere, le chorégraphe Olivier Dubois, des élèves de spécialité arts plastiques du Lycée Alphonse-Daudet et quelque 200 danseurs amateurs.

La sortie théâtre aura quant à elle lieu avec l'artiste et performeur Ndayé Kouagou et des élèves de spécialité théâtre du Lycée Philippe-Lamour quand la kermesse, en clôture de l’événement, sera organisée à Pissevin et au CACN avec l'artiste Mohamed Bourouissa en compagnie de plusieurs artistes invités et des acteurs associatifs du quartier.

Comme l’événement promet d’être conséquent, il a fallu trouver des lieux et varier la programmation en la partageant. Plusieurs lieux culturels et initiatives artistiques de la ville présenteront une programmation en écho à la thématique de cette première édition, avec notamment. Qui ? Carré d'art, le CACN, l’École supérieure des Beaux-Arts, l'espace Pamela artist-run , le cinéma Le Sémaphore, le lycée Alphonse-Daudet, Da Storm, Nîmes s'illustre...

Même le musée des cultures taurines sera mis en avant (Photo archives Anthony Maurin).

Plusieurs lieux en dehors du centre-ville se feront le relais de la triennale, avec des moments festifs et de convivialité, des espaces informatifs, pédagogiques et de rencontres autour de la Contemporaine. Elles accueilleront également des résidences d'artistes qui y mèneront des projets participatifs avec les habitants et les structures des environs.

C'est par exemple le cas du Spot, tiers-lieu du quartier de Gambetta qui accueille le collectif Green Résistance pour un projet partagé de végétalisation de l'espace urbain, ou du CACN dans le quartier de Pissevin pour organiser une kermesse artistique avec Mohamed Bourouissa.

Anthony Maurin

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