Les élections sénatoriales de dimanche dernier offrent une chance incroyable à Franck Proust de retrouver Bruxelles et Strasbourg plus vite que prévu. Petit retour en arrière. Nous sommes en 2019. À son grand regret, le Nîmois se retrouve en 11e position sur la liste de la Droite et du Centre pour les élections européennes. Au regard du score de son équipe, il n'est pas élu. Seuls neuf de ses collègues LR et Centriste accèdent au Parlement de l'UE. Une déception au regard de son mandat, honorable, et de la défense de nombreux dossiers français et régionaux. Mais le monde politique n'est pas toujours reconnaissant. Sauf que depuis quelques jours, tout a changé. Les Républicains viennent d'élire Agnès Evren au Sénat, numéro deux sur la liste des Européennes il y a cinq ans. Elle ne peut pas cumuler. Son successeur désigné devait logiquement être Frédéric Péchenard, placé en neuvième position. Mais l'actuel vice-président LR de la région Île-de-France vient d'annoncer qu'il n'était pas intéressé. Derrière lui, on retrouve Laurence Sailliet. Cette dernière a claqué la porte des Républicains peu après l’élection de 2019. Puis, dans la foulée, elle a annoncé son départ de la vie politique pour finalement rejoindre l'émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna. Depuis, elle a davantage soutenu Emmanuel Macron que ses anciens camarades. Reste qu'elle pourrait décider, envers et contre tous, de revendiquer le poste. Arrive donc la 11e position, celle de Franck Proust. Le président de Nîmes métropole voit s'ouvrir devant lui une occasion en or de rejoindre les deux assemblées du vieux continent où il a le plus pris de plaisir dans sa carrière politique. Mais accepter de rejoindre Strasbourg, c'est renoncer à Nîmes métropole d'abord. Tout de suite et maintenant. Qui pour le remplacer à l'Agglo ? Même pour huit mois, jusqu'aux prochaines élections européennes de juin 2024 ? Et après ? Serait-il prêt à faire une croix sur la mairie de Nîmes en 2026 ? Il est fort probable que l'assureur de métier saura parfaitement négocier sa future place sur la liste de la Droite et du Centre pour les prochaines échéances européennes. Au moins la 4e ou 6e place. Pour être sûr d'être réélu pour cinq ans de plus. D'autant, qu'un dernier atout existe pour Franck Proust : il s'appelle Éric Ciotti, le patron des Républicains. Le député de la 1ère circonscription des Alpes-Maritimes pourrait tirer la liste. Et tout le monde sait que les deux hommes entretiennent d'excellentes relations. Dernier détail qui peut avoir son importance : un député européen en exercice bénéficie d'une immunité parlementaire jusqu'à la fin de son mandat. Le calendrier judiciaire du locataire du Colisée pourrait donc être renvoyé au calendes grecques... Sauf si, comme on le souffle à Montpellier depuis quelques jours, le match devant la cour d'appel serait déjà plié. Les juges pourraient expédier l'affaire possiblement en se rangeant derrière le dernier avis rendu par la cour de cassation...