Le compte à rebours est lancé. Dans trois mois, le 15 mars, les Nîmois se rendront aux urnes pour le premier tour des élections municipales. À gauche, la dynamique est portée par le communiste Vincent Bouget, à la tête d’une liste d’union rassemblant écologistes, socialistes et radicaux de gauche. Mais une autre composante de la gauche pourrait tirer son épingle du jeu lors de ce scrutin : la France insoumise. Ces denères années, le mouvement a réalisé de bons scores à Nîmes, en tête de la gauche aux Européennes mais aussi en tête du premier tour à la Présidentielle 2022.
Un duo inattendu
Ce vendredi matin au café Olive, la tête de liste LFI a été dévoilée. Elle est d’ailleurs inattendue et peu connue du grand public. Il s’agit de Pascal Dupretz, âgé de 56 ans, chef de projet dans le secteur culturel. Nîmois « depuis une dizaine d’années », il est toutefois militant LFI depuis seulement deux ans. L’annonce de ce casting a suscité quelques interrogations, le duo incarné par les chefs de file François Tardieu et Leila Taamali commençaient à incarner l’implantation nîmoise du parti. « Nous avions annoncé que les chefs de file ne seraient pas automatiquement tête de liste. Il y a eu consensus sur nos candidatures par l’assemblée municipale de la France insoumise. »
À ses côtés, Geneviève Lepage, élue d’opposition à Villeneuve-lès-Avignon, ne semble pas non plus très implantée. D’ailleurs, dès sa présentation, elle prévient : « Je sais que je ne suis pas une pure Nîmoise mais j’ai été enseignante au lycée Daudet pendant dix ans et je venais régulièrement à Nîmes visiter ma meilleure amie. » À trois mois des municipales, le duo aura fort à faire pour gagner en notoriété même si Pascal Dupretz affirme : « Le candidat, c’est le programme.»
Les candidats ont décliné quelques grandes lignes de la gestion LFI d’une mairie avec la mise en place du (Référendum d'Initiative Citoyenne). Sur la question de la tauromachie, Pascal Dupretz se positionne en prenant quelques pincettes : « On ne peut pas nier qu’à Nîmes, c’est une réalité. Toutefois, nous sommes contre la souffrance animale. Il y a des gens pour qui c’est important de la remettre en question. » Autre sujet clivant : le désarmement de la police municipale : « C’est pareil. Nous avons en face de nous une réalité. Oui, notre objectif est d’y arriver mais il faut d’abord redéfinir les missions de la police municipale. »
Portée sur la gestion des services publics, Geneviève Lepage défend une gestion publique de l’eau : « À Nîmes métropole, notre bien commun est confié à une entreprise privée, une machine capitaliste. Nous souhaitons mettre fin au contrat avec Veolia. » Sur la gratuité des transports : « La gestion est catastrophique. Nous devons aller vers la gratuité et pas uniquement pour les seniors, mais aussi pour les jeunes. C’est dingue que ça ne le soit pas ! » Sur l’urbanisme et, notamment, la proposition du candidat LR Franck Proust de détruire une partie du quartier Richelieu : « Demandons d’abord aux gens ce qu’ils en pensent ! » Quant au Palais des Congrès, récemment inauguré : « C’est une verrue. Le temps de ces constructions mégalomanes est terminé. »
Quid d’une alliance avec Vincent Bouget ?
À gauche, ce sont donc deux listes qui devraient être sur la ligne de départ au premier tour. Une union est-elle possible ? « Nous avons proposé aux communistes et écologistes de se rencontrer. Ils ont refusé », relève Pascal Dupretz. Selon l’équipe de Vincent Bouget, c’est surtout que le PS n’était pas convié… Ce à quoi Pascal Dupretz répond : « Aujourd’hui, qui rejette qui ? Vincent Bouget a fait une alliance avec le PS qui ne veut pas entendre parler de LFI. Il y a d’ailleurs des représentants de Carole Delga, présidente de la Région dans son équipe. Ce sont eux qui tendent la main et soutiennent Emmanuel Macron. Les diviseurs, ce n’est pas nous. En témoigne l’alliance que nous avons faite dans le cadre du Nouveau Front populaire. »