Le conseil municipal de Villeneuve-lès-Avignon a débuté par un hommage rendu à deux personnes disparues. La première : Mehdi Kessasi, ce jeune homme de 20 ans, frère du militant écologiste Amine Kessaci, avait été tué par balles, à Marseille le 13 novembre dernier. La question du trafic des stupéfiants est revenue au centre des débats. Morgan Buisson, conseiller municipal d'opposition, a réagi : "Merci pour ces hommages, auxquels nous nous joignons, évidemment. Concernant le narcotrafic, localement, je rappelle que nous pouvons agir en mettant en place une ambitieuse politique de prévention santé, à destination des jeunes entre autres. Nous pouvons également appliquer l’exemplarité des élus. Un conseiller municipal qui consomme ou qui conduit sous usage de stupéfiants doit démissionner ou être démissionné. Nous avons des leviers d’action locaux pour aller au-delà des simples déclarations d’intention", considère-t-il.
Une minute de silence pour une figure "emblématique" locale
Une minute de silence a été respectée aussi en mémoire de Jean-Pierre Marchant, décédé le 3 décembre, qui a œuvré pour instaurer le dispositif Monalisa (MObilisation NAtionale de Lutte contre l'ISolement des personnes Agées, NDLR). Ses obsèques s'étaient déroulées la veille à 10h30, en la collégiale de Villeneuve-lès-Avignon. "Je souhaite que ce conseil municipal rende hommage à cet homme que beaucoup de personnes ont eu le désir de connaître. Résidant local, discret mais emblématique du Secours Catholique. Ces obsèques, ce matin, ont montré à quel point il avait marqué son territoire. Jean-Pierre Marchant revêtait la définition même de l'humanisme : généreux, le cœur sur la main et toujours prêt à aider les plus démunis", s'est émue Pascale Bories, en introduisant la séance.
Des questions poussées sur le PLU
Les échanges ont débuté par la prescription de la révision générale du Plan local d'urbanisme (PLU). Les objectifs poursuivis ont été décrits, ainsi que les modalités de concertation. Morgane Buisson a donné sa vision des faits : "En 2050, le Gard ressemblera à l’Andalousie selon une étude menée par BRL ingénierie et Hydrofis pour le département du Gard. Les problématiques du réchauffement climatique et de la gestion de l’eau sont centrales", estime le conseiller d'opposition. "Le Grand Avignon figure parmi les pôles urbains dans lesquels la ségrégation résidentielle est la plus marquée de France selon une étude de l’INSEE parue en 2024. Depuis 2004, cette ségrégation s’accroît à Villeneuve-lez-Avignon, fruit de vos choix urbanistiques et budgétaires", fustige-t-il.
"Villeneuve a particulièrement accueilli des familles"
Avant de poser deux questions au maire à ce sujet : "Souhaitez-vous revoir ce statut et sanctuariser cet espace ? Pourquoi vous n'associez à la réflexion sur le PLU que des référents PACA et vauclusiens, en laissant de côté les Gardois et Occitans ?" Ce à quoi Pascale Bories répond : "Vous aurez tout le loisir de participer au plan du PLU. Vous parlez de vieillissement de personnes. Pourtant, 1 656 familles étaient présentes en 2014. 1 920 familles avec enfants sont recensées en 2022, soit 15 % de plus. La commune de Villeneuve a particulièrement accueilli des familles". (7 461 logements étaient décomptés en 2022 selon l'Insee, NDLR).
L'opposition fait front face à trois délibérations
Le début de conseil municipal était animé, avec un enchaînement d'abstentions des membres de l'opposition, sur les délibérations 4, 5 et 6, présentées par Pascale Bories. La première portait sur l'autorisation de "recrutement d'agents contractuels remplaçants en 2026". "Ces contrats peuvent prendre effet avant le départ de l'agent à remplacer. Ils peuvent également être renouvelés par décision expresse, dans la limite de la durée de l'absence de l'agent public territorial à remplacer", stipule le texte fourni. L'opposition ne l'a pas entendu de cette oreille. Quatre des six membres se sont abstenus, avant d'être unanimes sur les deux suivantes, autour d'une décision similaire.
La délibération 5 évoquait aussi le personnel contractuel. Plus précisément, il s'agissait du "recrutement sur des emplois non permanents, pour faire face à des besoins liés à l'accroissement temporaire d'activité pour l'année 2026". Pascale Boris a lu à voix haute l'explication : "La durée maximum du contrat est de 12 mois (renouvellement compris) pendant une même période de 18 consécutifs. Les fonctions peuvent être exercées à temps complet ou à temps non complet. Considérant qu'il est nécessaire de recruter des personnels pour faire face aux besoins liés à l'accroissement temporaire d'activités, je vous propose, au nom de la commission qui a émis un avis favorable à l'unanimité, de m'autoriser à recruter durant l'année 2026, et à fixer le niveau des rémunérations." Chaque élu de l'opposition a levé la main pour s'abstenir, soit 6 sur 6. La délibération a tout de même été adoptée à la majorité.
Même constat et position sur la délibération 6. Cette fois-ci, il s'agissait d'accorder sa confiance au maire, afin de "recruter des agents contractuels sur emploi non permanent pour faire face à des besoins liés aux accroissements saisonniers d'activité". Geneviève Lepage, Anne Daniel, Morgan Buisson, Novaretti Monique, Florent Lemont, et Camille Gavazzi, se sont tous une nouvelle fois abstenus.
Le conseil municipal, le dernier de l'année 2025, s'est clôturé sur une note positive. Lors de l'annonce de son retrait du monde politique local, Xavier Belleville a remercié chaleureusement l'équipe municipale et l'opposition, avant de se tourner vers de nouveaux horizons.
