Publié il y a 3 mois - Mise à jour le 25.08.2024 - Propos recueillis par Lïana Delgado - 5 min  - vu 5102 fois

FOOTBALL Nolan Roux, ex-joueur professionnel : "Je suis là pour prendre du plaisir"

Nolan Roux signe à Fourques.

Nolan Roux signe à Fourques. 

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Nolan Roux, 36 ans, est passé par le RC Lens, le Stade Brestois, le LOSC et le NO. Cette saison, il signe à l'Olympique Fourquésien en D2. L'ancien joueur professionnel se confie sur sa fin de carrière, sa nouvelle vie dans le Gard et s’exprime sur la situation du Nîmes Olympique et l’évolution du football.

Objectif Gard : Pourquoi avez-vous choisi de signer à l’Olympique Fourquésien, en D2 ?

Nolan Roux : C’est très simple. J’ai fait ce choix pour la passion du football. Chaque mercredi, j’allais jouer au futsal avec des amis. Trois d’entre eux étaient au club de Fourques et m’ont demandé à plusieurs reprises de les rejoindre. J’hésitais, car j’ai passé toute une partie de ma vie à être privé de week-end, donc j’étais sceptique de signer à nouveau dans un club. Mais, je n’habitais pas loin, donc je leur ai annoncé que j’allais m'entraîner avec eux. Personnellement, j’avais envie de jouer pour m’amuser, mais je ne serais pas allé n'importe où. Finalement, ça m’a donné envie de prendre ma première licence en football amateur. Et me voilà dans cette nouvelle aventure !

Comment se passe votre intégration au sein de l'équipe ?

Je connaissais plusieurs joueurs de l’équipe, c’est l’avantage. Mon intégration s'est bien passée. Je sens qu’ici les gens aiment le football. Et, je ne me suis pas forcé à venir. Certains m'ont posé la question : “qu’est-ce que tu fais là avec la carrière que tu as eue”. J’ai quitté le monde professionnel parce que ça ne me convenait plus. Je n’ai pas signé dans ce club pour dribbler tout le monde, mettre 45 buts et en mettre plein les yeux. Je suis là pour prendre du plaisir. On se retrouve le dimanche pour partager et jouer ensemble, je trouve que c’est une belle façon de voir notre sport. Après, si je peux aider mon équipe grâce à mon expérience, je serais très content. En arrivant au club, j’ai précisé de suite qu’on allait tous jouer collectivement et qu'il ne fallait pas me donner tous les ballons. Par contre, j’ai toujours cet aspect compétiteur que j’ai depuis petit.

"Je voulais vivre ici à la fin de ma carrière"

Vous êtes aussi dans ce club car vous habitez dans le Gard. Qu’est-ce qui vous plait ici ?

Pour être honnête, je n'ai pas eu d’endroit où je suis resté grandir. J’ai toujours bougé parce que mon père était aussi joueur de foot, donc je n’ai pas de lieu d’attache. Je suis resté au maximum trois ans au même endroit. Je me suis beaucoup déplacé, donc je n’ai pas eu d’amis d’enfance. Mais en centre de formation, je me suis fait de vrais amis. L’un d’entre eux habite dans le Gard. Et quand je suis venu jouer à Nîmes, j’ai beaucoup aimé la région. Je savais que je voulais vivre ici à la fin de ma carrière. Quand j’ai arrêté, j’ai emménagé un mois après, ici. J'aime la mentalité des gens. Puis, je suis venu pour le soleil, la mer et la proximité des transports. Je suis très heureux.

Vous avez quitté le club de Châteauroux en juin 2023 et vous n’avez pas signé ailleurs. Pourquoi ce choix ?

J’ai toujours dit, peu importe mon âge, le jour où je ne prendrais plus de plaisir sur un terrain, j’arrêterais le foot. La décision a été mûrement réfléchie. Ce monde ne me convenait plus. Ce n’était plus ce que j’avais connu et ce n’était pas ce que je voulais connaître. Plusieurs fois, on m’a dit que je pouvais encore jouer. Oui peut-être, mais je voulais sortir de ce milieu footballistique. Ce n'était pas ma façon de voir les choses. Aujourd’hui, je ne regrette rien. Je suis très bien où je suis.

"C’est beaucoup plus égoïste maintenant"

Qu’est-ce qui ne vous convenait plus dans le monde du football professionnel ?

Je ne suis pas très vieux, mais dans le foot, tout va très vite. J’ai connu une autre mentalité et un état d’esprit d’équipe différent. Avant, si un coéquipier n’était pas bien, on allait tous l’aider. Avant tout, nous étions une équipe. Sur le terrain, on se sentait fort ensemble. Ce n'étaient pas des individualités, mais un groupe. J’ai l’impression que c’est beaucoup plus égoïste maintenant. On sent que les joueurs veulent faire leur plan de carrière et puis si ça ne leur convient pas, ils s’en vont. Puis de la même manière, les clubs perdent leur identité au profit du business. Quand ils signent un joueur et que ça ne va pas, au bout de deux mois, ils n’en veulent plus et le dégagent. Au lieu de prendre le temps et d’être un peu pédagogue. Ça évolue. Il y a de l’argent en jeu et tout est mis sur le business plutôt que sur le sport. C'est dommage.

Vous avez passé un an et demi au Nîmes Olympique, de janvier 2020 à août 2021. Avez-vous de bons souvenirs ?

Je connaissais très peu Nîmes avant de signer. Mais à mon arrivée, j’ai été impressionné par la mentalité. Quand je suis arrivé au stade des Costières, l’ambiance m’avait frappé, j’ai vraiment adoré. Je me disais toujours que je préférais jouer avec Nîmes que contre eux. Avec l'ambiance, c’était compliqué pour les équipes adverses d’évoluer sur notre terrain. Lors de ma signature, j’ai fait un choix très risqué, car le Nîmes Olympique était dernier et il y avait un problème de résultat. Au final, avec le public et l’équipe, nous avions réussi une grosse performance. Nous étions restés en Ligue 1. Je me rappelle, à l'époque, il y avait Renaud Ripart, Gaëtan Paquiez, Anthony Briançon. Ce sont de vrais Nîmois. Quand on les voyait sur le terrain, ils jouaient avec le cœur. Ils donnaient tout pour leur ville et les supporters.

"Nîmes n’a rien à faire en National"

Aujourd’hui Nîmes est en National. Qu’en pensez-vous ?

C’est très dommage pour le club et la ville. Nîmes a dégringolé rapidement et le centre de formation a fermé. Après, Adil Hermach, je le connais très bien, car j’ai joué avec lui quand j’étais en formation à Lens. Lui aussi vient d’ici donc c’est très bien pour l’équipe qu’il entraîne. Quand j’en parle avec des gens d’ici, ils me disent qu’il n’y a plus d'ambiance au stade. C’est évident, les supporters ne se déplacent plus. J’ai suivi de loin leurs histoires avec le président. C’est dur de donner son avis, car chacun défend sa position. Mais c’est clair que Nîmes n’a rien à faire en National. On leur souhaite de remonter et de pouvoir se stabiliser en Ligue 2, voire de monter en Ligue 1.

Vous avez une belle carrière professionnelle. Quels sont les plus beaux souvenirs de votre carrière footballistique ?

Quand j’ai signé mon premier contrat professionnel à Lens, c’était incroyable. C’est une vraie fierté de signer dans son club formateur. Puis, je signe à Brest l’année d’après et on monte en Ligue 1. C’est vraiment un super souvenir parce que c’était ma deuxième année en professionnel et j'ai eu la chance d'accéder à la Ligue 1. Je dirais aussi, quand j’ai joué la Ligue des champions avec Lille. C’est une chance de participer à cette compétition. Je suis content de ma carrière professionnelle, mais je ne me suis jamais vanté. Je fais du football, je ne sauve pas des vies.

Propos recueillis par Lïana Delgado

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