Publié il y a 4 mois - Mise à jour le 14.12.2023  - 6 min  - vu 968 fois

RUGBY CLUB CÉVENOL Éric Sanchez (entraîneur principal) : "C'est un plaisir de coordonner ces deux équipes"

Eric Sanchez entraîneur RCC

Eric Sanchez, entraîneur principal du RCC, est un ancien avant du club.

- Photo Louis Valat

Quelle belle remontée ! Le Rugby Club Cévenol (RCC), pourtant mal embarqué jusqu'à début novembre, enchaîne désormais les belles performances. À un match seulement de la fin de cette première partie de saison, l'entraîneur principal Éric Sanchez dresse le bilan.

Objectif Gard : Comment évaluez-vous cette première partie de saison plutôt contrastée de votre équipe ?

Eric Sanchez : C'est une poule (Fédérale 3, Poule 6, NDLR) qui est quand même compliquée. En début de saison, on a joué des clubs qui étaient quand même bien plus structurés puisqu'ils descendaient de Fédérale 2 et malgré le fait qu'ils soient descendus, leur structure est armée pour rester en Fédérale 3, voire remonter dans la foulée. Ensuite, en ce qui concerne la seconde partie, c'était plus des équipes du même niveau que nous et ces matchs là se jouent, je pense, sur l'envie, la préparation mise en place et le facteur chance aussi. L'équipe s'est trouvée, il fallait qu'elle progresse, ensemble, au niveau du jeu. Il y a quelques faits de jeu qui n'ont pas été à notre avantage aussi. Puis on est en Fédérale 3, je ne mettrai pas tout sur l'arbitrage, beaucoup de faits de jeu dépendent aussi de choix que l'on a pu faire mais on est arbitré au niveau où on est. C'est vrai que j'aurais aimé que quelques faits de jeu tournent à notre avantage.

Sur le plan tactique, il y a eu des réajustements réalisés pour éviter ces faits de jeu et qui expliqueraient également la série de victoires que vous avez eue ?

Oui ! Nous étions partis sur un jeu plus restrictif, je dirais, pour essayer de prendre les points et pouvoir gagner les matchs avec une grosse défense puisque nous jouions plus fort, sur le papier, que nous. Et en seconde partie, on a essayé de jouer un peu plus, ce qui était prévu depuis le début de saison. Nous aurions pu peut-être attaquer directement la saison avec notre jeu, mais c'était ce qui était mis en place, on a pas eu de chance non plus de scorer au pied, au vue de toutes les pénalités que nous avons eues. Dans l'esprit c'était plutôt bien abordé, la réussite n'a pas été là mais je pense que si c'était à refaire, je le refais. Avec peut-être un peu plus de jeu, mais c'est vraiment la préparation du début de saison qui était compliquée...

Pouvez-vous en dire davantage sur cette préparation ? En quoi vous a-t-elle porté préjudice ?

Elle était compliquée puisque eux (les autres équipes de la Poule, NDLR) ont terminé la saison passée en avril dernier, pour que les joueurs se reposent et reviennent en forme. Mais tout le monde a une vie de famille, des enfants... C'était compliqué, mes joueurs ont fait leur retour en septembre et le championnat a commencé très tôt, le 17. Si on avait eu un peu plus de vie ensemble sur le terrain, avec un ou deux matchs amicaux de plus, je pense que le début de saison aurait été complètement différent... Mais nous avons disputé un seul match match amical, avec une équipe qui n'était pas l'équipe type, puis on a attaqué en suivant contre Montélimar, un des favoris de la poule (Montélimar, après neuf journées de championnat, est premier du classement avec seulement une défaite au compteur, NDLR).

Vous disiez précédemment demander davantage à vos joueurs pour qu'ils produisent du jeu, tandis qu'en début de saison, vous aviez opté pour un style plus défensif. C'est quoi "le style Éric Sanchez" si vous deviez le définir ?

On s'adapte, à chaque fois, selon les groupes mais je dirais un style un peu plus agressif sur le porteur de balle et, sinon, j'aime le jeu. Cette saison j'ai été un peu contre nature puisqu'à un certain niveau il faut savoir prendre les points, nous ne pouvons pas nous permettre de faire comme avec les juniors et les cadets et de n'envoyer que des ballons longs, j'aime le jeu. Mais, on s'adapte au niveau des joueurs que l'on a et avec l'envie qu'ils souhaitent mettre sur le terrain. Je laisse beaucoup de liberté à mes joueurs, aux entraînements on tend à rendre le joueur plus intelligent et qu'ils se fassent plaisir sur le terrain, avec de la lecture de jeu. Je ne stéréotype pas non plus les entraînements ou la façon de jouer, on ne fait pas du mimétisme, on essaie de travailler sur de la lecture de jeu. Parfois cela réussi, notamment sur des groupes de joueurs que nous pouvons avoir pendant deux ans, ensemble. Tandis que lorsque l'on démarre, la première année, c'est un peu plus difficile. C'est pour cela que l'on a commencé la saison en se restreignant un peu dans le jeu. Là, on commence à se faire plaisir un peu. Ils ont un schéma de jeu et après, dans ce schéma, ce sont eux les maîtres. Lorsqu'ils ont fait le choix des pénaltouches plutôt que les pénalités, je ne dis pas que c'est ce que j'aurais fait, mais je les suis puisque si ça marche on va dire que je suis un génie et si ça ne marche pas... Pour moi, on est tous dans le même bâteau. Je leur donne des consignes et on le fait ensemble. Le but de la saison c'est de se maintenir, garder le club en Fédérale 3 pour que les juniors puissent monter. L'équipe est en train de se rajeunir, je sais qu'ayant entraîné les juniors, il y a un potentiel qui arrive derrière pour avoir du jeu, se faire plaisir.

Eric Sanchez entraîneur RCC
Eric Sanchez, entraîneur principal du RCC, est un ancien avant du club. • Photo Louis Valat

Y a-t-il des jeunes talents émergents au sein de votre équipe que vous prévoyez d'intégrer davantage dans la deuxième partie de saison. Qu'est-ce qui est mis en place pour favoriser ce développement des jeunes joueurs au RCC ?

Oui, on a commencé à en intégrer rapidement quand même dès cette année puisque le but était d'en faire rentrer quelques uns avec nous. On pensait pas en faire rentrer aussi tôt dans la saison, mais on les a fait rentrer lorsqu'on en a eu besoin, ils nous ont montré qu'ils étaient déjà à la hauteur, ça fait plaisir ! Cela veut dire qu'ils sont bien préparés. Nous avons un groupe qui est capable de les encadrer aussi et je pense que l'on a un groupe homogène. Nous n'avons pas de joueurs qui se détachent véritablement mais on a un groupe homogène, à l'entraînement nous sommes toujours 36 et ça travaille. Nos joueurs sont plus des besogneux que des talents, je dirais. On a déjà intégré deux juniors, on espère dans la saison en faire rentrer plus. Cette année, l'équipe A et l'équipe B foment le même groupe, l'objectif commun c'est le maintien du club tout en étant conscient du travail et du niveau que l'on a... Le groupe se porte bien et la complicité, la confiance est au beau fixe entre nous, les entraîneurs, on tire dans le même sens, on ne va pas dire que tout est rose non plus puisqu'avec des victoires c'est encore mieux mais c'est un plaisir de coordonner ces deux équipes.

Arrivez-vous à trouver votre charnière ?

Oui, alors nous nous n'avons pas qu'une seule charnière chez nous, en fait. Moi j'essaie de travailler toujours sur des doublons, pour faire en sorte qu'en cours de match, si l'on veut changer la manière de jouer, avec simplement un changement de joueur, avec un profil différent, on puisse changer la physionomie du match. Et c'est plus facile puisque parfois, selon le match, changer une tactique peut paraître compliqué tandis que si l'on change le joueur, selon son style, peut-être qu'on va jouer davantage au pied ou attaquer davantage la ligne. Pour l'instant on part sur ça. Alors oui, j'ai des joueurs clés à chaque poste, qui évoluent mais ce sont justement les matchs de début de championnat qui servent de laboratoire et de test, pour savoir ce qu'il y a à progresser, à changer etc.

J'ai de la chance d'avoir un groupe qui aime le rugby, qui malgré les défaites y a cru, n'a rien lâché.

Eric Sanchez

Comment jugez-vous l'état d'esprit de vos joueurs qui a l'air d'être le point fort de votre équipe ?

J'ai de la chance d'avoir un groupe qui aime le rugby, qui malgré les défaites y a cru, n'a rien lâché. On sent que l'on a quand même besoin de ces résultats mais en contrepartie on ne s'est pas infligé une pression supplémentaire. Ce n'est pas évident, je ne dirais pas que c'était facile mais nous avons réussi à conserver une lueur d'espoir. Tous les joueurs étaient convaincus que nous allions gagner des matchs. Disons qu'à notre niveau, en Fédérale 3, tous ceux qui viennent, le font avec l'envie de décrocher un résultat, ils sont loin d'être défaitistes. Alors il y en a peut-être quelques-uns qui se laissent parfois convaincre que ça va être difficile, que ce n'est pas notre saison mais dans l'ensemble l'état d'esprit est positif, on se tire tous vers le haut. Gagner fait toujours du bien, cela permet de travailler plus facilement, plus sereinement et engranger de la confiance pour jouer les équipes contre qui on a perdu, au match retour cette fois-ci. Nous avons eu des défaites, certes, mais les matchs étaient accrochés, on a nos chances de les battre. On a la place, je pense.

Réception importante de votre concurrent direct, Chateauneuf/Saint-Marcel, ce dimanche, juste avant la trêve. C'est quoi le mot d'ordre : la victoire et rien d'autre ?

Il n'y a pas photo, il faut gagner ! Chateauneuf est un concurrent direct. Nous allons nous donner à fond pour obtenir un résultat positif. Les gars ont compris qu'il fallait une victoire. Même si on s'impose dimanche, nous ne sommes pas sûrs que le résultat en fin de saison soit bon, il y a d'autres équipes, il ne faut pas faire de faux pas. C'est une saison compliquée, on entre dans l'hiver, il fait froid, les blessures... À nous de voir si on a un effectif assez solide pour tenir.

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