Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 14.08.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 2118 fois

LES SALINS DU MIDI : Pour une balade insolite en 4x4, suivez le guide...

La visite du Salin d'Aigues-Mortes en 4x4, une balade de 60 kilomètres à travers les tables salantes et les bassins. Photo DR/S.Ma

16 heures, les vacanciers se bousculent devant la billeterie du site des Salins du Midi, planté à Aigues-Mortes, le long de la route en direction du Grau-du-Roi. Chacun veut avoir son ticket pour pouvoir grimper à bord du petit train qui depuis le mois de mars et ce jusqu'au mois de novembre, parcourt le Salin d'Aigues-Mortes offrant ainsi à ses passagers un paysage des plus somptueux. En marge de ce petit train, il y a une autre manière, plus insolite, de visiter ce petit bout de Camargue, grand de 10 000 hectares s'il vous plaît -- soit la surface de Paris intra-muros ou l'équivalent de 13 000 stades de football, Ndlr --, le 4x4. Là, les amateurs sont un peu moins nombreux, il faut dire que les prix ne sont pas les mêmes : Comptez 8,50€ (adulte) pour le petit train, contre 40€ (adulte) pour le 4x4. Oui mais la visite n'est pas la même non plus. Reportage.

En grimpant à bord du 4x4, il faut se préparer à une balade de près de 60 kilomètres, de la mer, le réservoir d'eau du Salin, jusqu'aux camelles, ces montagnes de sel qui atteignent les 20 mètres de hauteur, le tout accompagné de Marjorie Bernat-Gaubert, 28 ans, guide naturaliste. Au volant de son engin, elle raconte à ses passagers l'histoire du Salin d'Aigues-Mortes, cet espace qui traverse deux départements, le Gard et les Bouches-du-Rhône, fabuleux outil de travail des sauniers depuis l'époque romaine. Et produire du sel, ce n'est pas chose facile, c'est une succession d'étapes avant de pouvoir le retrouver sur nos tables.

Une table salante ou cristallisoirs, dernière étape du parcours du sel avant d'être récolté. Photo DR/S.Ma

De mars à juin, l'eau de mer est amenée à circuler sur le salin, de partènements (bassins) en partènements, sous le contrôle des sauniers. Jouant avec l’effet naturel du soleil et du vent, ceux-ci oeuvrent pour que la concentration en sel de l'eau augmente progressivement par évaporation et jusqu’à "saturation" sur les dernières tables salantes du parcours : les cristallisoirs. La teneur en sel (chlorure de sodium) y est alors de 260 grammes par litre (contre 29 grammes par litre dans la mer).

La fleur de sel s'est formé sur une table salante. Photo DR/S.Ma

Entre juin et août, car c'est la nature qui le décide, les sauniers peuvent procéder à la "cueillette" de la fleur de sel, fins et délicats cristaux qui se forment à la surface de l'eau. En septembre, le sel, après avoir fait un circuit de près de 120 kilomètres depuis le mois de mars est prêt à son tour à être récolté. 500 000 tonnes de sel brut sont produits chaque année par les Salins du Midi.

Le gâteau de sel commence à se former. Une fois récolté, il sera stocké en camelles. Photo DR/S.Ma

Les tables sont asséchées : la récolte durera six semaines environ. Le sel est ensuite tout simplement rincé par barbotage dans de la saumure vierge, puis stocké en camelles. Il est prêt à être vendu. Voilà pour la petite histoire.

Les remparts d'Aigues-Mortes depuis le Salin. Photo DR/S.Ma

Mais finalement en 4x4, ce sont les yeux qui sont le plus sollicités et Marjorie n'en tient pas rigueur à ses passagers. "Je m'adapte à ce qu'ils veulent faire. Certains me posent beaucoup de questions sur la production de sel, d'autres sur la faune et la flore. Certains même ne viennent que pour faire des photos." Il faut les comprendre. Au fil des kilomètres, le Salin délivre une palette de couleurs époustouflante et on a beau connaître ce rose des tables salantes (conséquence de la présence de l'algue microscopique Dunaliella Salina), on se laisse tout de même surprendre et on ne peut s'empêcher de faire crépiter les flashes. D'ailleurs, Marjorie, après une saison passée sur le Salin, connaît les coins à immortaliser et s'arrête volontiers pour laisser les photographes amateurs s'adonner à leur art.
10 000 flamants roses ont élu domicile au coeur du Salin d'Aigues-Mortes. Photo DR/S.Ma
10 000 flamants roses ont élu domicile au coeur du Salin d'Aigues-Mortes. Photo DR/S.Ma
10 000 flamants roses ont élu domicile au coeur du Salin d'Aigues-Mortes. Photo DR/S.Ma
Quelques secousses plus tard, c'est dans un milieu presque sauvage que vous conduit la guide où une faune et une flore riches et variées s'épanouissent au calme. Ainsi, il n'est pas rare que Marjorie coupe le moteur de son 4x4 pour montrer aux vacanciers munis de jumelles, un héron cendré, une aigrette versette, un courlis corlieu, un chevalier gambette, le goeland Leucophée, une sterne naine et bien sûr les flamants roses, parmi tant d'autres oiseaux, soit 230 espèces en tout. D'autres animaux se font aussi remarquer sur le site dont des lapins, des renards roux et même des sangliers.

Côté flore, le Salin d’Aigues-Mortes est l’une des plus grandes réserves naturelles de France et de Méditerranée. La préservation du site a favorisé une biodiversité rare. Ont ainsi été recensées 208 espèces végétales, dont 20 espèces protégées (comme la salicorne et la saladelle).

En images...

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Stéphanie Marin

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