Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 17.10.2012 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 242 fois

GARD : 5% des Gardois vivent dans des "déserts médicaux"

Dépassements d'honoraires, accès limités aux soins en raison d'une inéquitable répartition des praticiens… 5% de la population gardoise a du mal à se soigner, selon une enquête de l'UFC Que Choisir. Une étude choc, alors que le Parlement doit prochainement examiner le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). 

A l'heure où le projet de loi de financement de la Sécurité sociale vient d'être présenté en Conseil des ministres, l'association UFC Que Choisir tire la sonnette d'alarme concernant l'accès aux soins des Gardois. "L'accès aux soins pour tous", un principe fondamental de la Sécurité sociale, créée il y a déjà 67 ans, par un certain Pierre Laroque !

"La situation est alarmante", lance Gilbert Claude, le président d'UFC Que Choisir du Gard. 5% des Gardois vivent dans des déserts médiaux, selon une étude menée cet été par l'association de consommateurs et basée sur les chiffres d'ameli.fr, le site de la Sécurité sociale ! "Nous assistons à une évolution de la situation et non à sa stagnation. Les mesures incitatives en direction des jeunes médecins pour réduire cette fracture sanitaire n'ont pas été efficaces".

Les zones rurales cévenoles sont particulièrement touchées. Le Vigan,  Marguerittes, Rochefort-du-Gard… "Il est ainsi très difficile de trouver ici un généraliste ou un spécialiste", atteste le président. Et si l'on ne tient pas compte des médecins qui sont dans le secteur 2, avec dépassement d'honoraires, 47% de la population serait concernée par ce phénomène de désert médical.

Le réflexe du centre ville 

"Les médecins ont le réflexe de s'installer dans le centre ville pour avoir de la clientèle. Ils craignent dans les zones rurales de n'avoir personne… Seulement, les villes comme Nîmes, Alès sont surdotées, et certains médecins, sous prétexte de gagner leur vie pratiquent le dépassement d'honoraire", éclaircit Claude Gilbert.

Quelles seraient donc les solutions ? " Il faudrait revoir le système d'installation des médecins. Les obliger à s'installer dans des communes de 5000 habitants (…) Comme cela se fait en Belgique, en Allemagne". Après la manière douce, la manière forte… Autre réclamation de l'association : "le plafonnement et la diminution progressive des dépassements d'honoraires". "Il ne s'agit pas d'imposer un modèle de société en interdisant les dépassements, mais il faut stopper certains honoraires surdimensionnés"

"dessous de table"

Seulement problème : un plafonnement ou une diminution forcée pourrait risquer de voir se développer le phénomène des "dessous de tables". De plus, certains spécialistes feront valoir le coût élevé de leurs assurances en raison des risques de leurs pratiques, du matériel médical, mais aussi des années passées à étudier.

"Il faut revoir complètement le système", prône le responsable associatif. Avant de rajouter : " Cela doit prendre du temps. On ne peut pas fonctionner avec une négociation qui doit être bouclée en quelques semaines, ce qui laisse place au rapport de force inacceptable. Il faut s'inscrire dans la durée pour trouver des solutions pérennes". Le message est ainsi lancé au Parlement qui doit prochainement examiner la loi sur le financement de notre Sécurité sociale !

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com

Coralie Mollaret

Actualités

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio