Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 12.11.2012 - coralie-mollaret - 2 min  - vu 408 fois

GARD : Les blouses blanches, en colère, montent à Paris

Une soixantaine d'internes du Gard manifestent en ce moment à la gare Montparnasse de Paris. Le motif de leur grogne : "les mesures coercitives" concernant la liberté d'installation des médecins libéraux, que prévoirait Marisol Touraine. Interrogée hier par RTL, la ministre de la santé a tenté de rassurer en affirmant : "n'avoir pas la moindre intention de remettre en cause ce principe de la médecine française".  

Nouveau "coup de gueule" des internes après le difficile accord sur les dépassements d'honoraires des médecins, passé le mois dernier avec le gouvernement! Ce matin, à la gare de Nîmes, plus de 70 internes ont négocié avec la SNCF pour prendre le TGV, direction la capitale où une manifestation nationale est organisée, à l'appel d'une trentaine de syndicats et organisations professionnelles. Dans le Gard, c'est le CHU de Nîmes qui est principalement touché avec une absence de 63 internes grévistes sur les 200. Cependant "15 ont été assignés pour ne pas impacter le bon fonctionnement de l'hôpital", explique le service communication de l'hôpital de Nîmes.  Du côté du CHU Alès Cévennes, 2 sont en grève.

"La médecine libérale n'a pas à participer au service public"

Joint par téléphone, Paul Frobert, interne de l'hôpital de Nîmes et Montpellier, dans le cortège, s'insurge : "Nous protestons contre les mesures coercitives annoncées, courant octobre, par la ministre de la santé Marisol Touraine". Des mesures qui obligeraient " à nous installer dans des secteurs sous-dotées de notre région, sous peine d'amende". Avant de rajouter " cela va à l'encontre du principe des professions libérales ! La médecine libérale n'a pas à participer au service public".

Futur chirurgien, Paul Frobert entend bien intégrer le secteur 2, après "6 ans de formation à la faculté, ajoutés à un minimum de 3 ans de spécialisation et 2 ans d'assistance dans les hôpitaux". "Après 15 ans d'études, me forcer à m'installer dans la Creuse, qui n'est pas seulement un désert médical, mais un désert de tout… C'est un peu fort de café", houspille ironiquement  Paul Frobert.

Dans le Gard, près de 5% de la population ont des difficultés à se soigner, selon une enquête de l'UFC Que Choisir, publiée en octobre dernier. Pour Paul Frobert, "nous forcer à nous installer dans ces zones sous-dotées ne va pas améliorer la situation !  On va être cantonné à faire de l'activité au rabais ! Par exemple, je veux devenir chirurgien. Pour pratiquer cette discipline, je dois avoir une infirmière, un anesthésiste, des locaux… Et ces territoires ne disposent pas de ces moyens ! Je vais alors faire de la chirurgie de proximité, au lieu de répondre réellement aux besoins de la population".

Un plan global présenté prochainement 

Hier, sur RTL, la ministre Marisol Touraine a voulu rassurer : "Il n'en est rien. Le gouvernement n'a pas la moindre intention de remettre en cause ce principe important pour la médecine française". Et d'insinuer : " ce sont des rumeurs, entretenues par certains qui y ont intérêt". Dans les prochaines semaines, le ministre a annoncé qu'un "plan global" serait présenté; et que pour lutter contre les déserts médicaux, des "incitations financières" seraient proposées, "mais pas seulement" ! "Pas seulement", puisque d'après Gilbert Claude, président d’UFC Que Choisir du Gard :  “Les mesures incitatives en direction des jeunes médecins pour réduire cette fracture sanitaire n’ont pas été efficaces".

Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

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