ALES Anaïs, une crooneuse des temps modernes sur les planches du Cratère !
Chapeau haut de forme vissé sur la tête, costard noir fleuri d'une rose rouge, noeud de pap... Anaïs s'est présentée en véritable crooneuse hier soir, vendredi 7 décembre, sur la scène du Cratère à Alès. Prenant son public -- un peu frileux, c'est de saison direz-vous !-- par la main, elle a embarqué dans la machine à remonter direction les années 30-40-50 pour incarner à sa manière ces femmes qui ont bousculé le monde de la chanson. Parmi elles, on peut citer Eliane Embrun (Si j'étais une cigarette), Marie Dubas (Le Tango stupéfiant), Carmen Sevilla (Je n'embrasse pas les garçons) etc. Lorsqu'on dit "à sa manière", c'est que la chanteuse originaire de Grenoble ne fait pas que reprendre des chansons. Elle les interprète, les vit et les modernise accompagnée d'un DJ scratcheur. Mais que l'on se rassure, Anaïs n'a pas abandonné sa guitare sèche, sa pédale-sampler et bien sûr son kazoo qui avaient fait son succès lors de sa tournée Cheap Show (1er album, 2005).
Après le voyage dans le temps d'ailleurs, elle est revenue au XXIè siècle, à cette époque même où elle a rencontré son public pour la première fois grâce à ce fameux titre "Mon coeur, mon amour." Il aura fallu attendre ce tube pour que les spectateurs se lèvent enfin de leur fauteuil rouge. Enfin certains ont voulu jouer les rebelles, qu'à cela ne tienne, Anaïs s'est précipitée sur eux pour les secouer.
La force de l'artiste, c'est son humour. Elle n'a pas hésité à taquiner les Cévenols (il fallait oser!) en citant leur Pic-Saint-Loup et ce fameux cliché au moment de chanter "Sombreros et Mantilles" : Gardois égale Aficionados. Anaïs pouvait-elle se douter qu'à Alès, la tauromachie est un sujet très sensible ? Certainement pas, mais le mal a été fait. Ce qui a jeté un froid (encore et toujours, vivement le printemps) dans la salle. Mais fort heureusement, l'ambiance s'est réchauffée lorsque Anaïs a repris "Peut-Être une Angine" (The Love, deuxième album) version salsa.
Sans flagonerie aucune, au terme d'un concert de plus d'une heure et demi d'explosion d'énergie, il est de rigueur de dire : Merci et bravo Madame Anaïs !
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Stéphanie MARIN
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