Publié il y a 10 ans - Mise à jour le 08.06.2013 - stephanie-marin - 3 min  - vu 377 fois

POLÉMIQUE Décharge illégale : Des tiges de fer poussent aux 4 Chemins

Photo DR/S.Ma

L'endroit est paisible, même si au loin, on entend les moteurs vrombir sur la piste du Pôle mécanique d'Alès. Si l'herbe avait été un peu plus haute, on se serait même laissé tenter par un pique-nique en plein air sur cette terre entourée de pins. Mais lorsqu'on foule le sol du site des 4 chemins à Saint-Martin-de-Valgalgues, il faut garder la tête basse et bien faire attention à où l'on met les pieds. Des tiges de fer jaillissent de terre, ainsi que des bouts de plastique, et même des morceaux de sièges de tribune...

Si aujourd'hui le paysage ne laisse à voir que des montagnes de terre, il y a une face "presque" cachée dénoncée par les membres de l'association "Clarté et Démocratie" présidée par Cédric Valéro. "Depuis une dizaine d'années, sous couvert de la construction d'un merlon antibruit, toutes sortes de déchets sont déposés sur ce site de quatre hectares en toute illégalité mais avec l'autorisation de l'Agglo d'Alès donnée à la société Cévennes déchets" ironise Gérard Pécon, conseiller municipal d'opposition. "Ça a commencé juste après les inondations de 2002. Des débris et autres matériaux ramassés suite à ces inondations ont été entreposés ici et puis, ça a ouvert la porte à tout et n'importe quoi." Au fil des années, des camions entiers ont vidé sur ces terres des restes de bâtiments démolis, des plaques de goudrons, des encombrants divers et variés, des matières organiques aussi "comme les boues de l'ancienne station d'épuration d'Alès". "Mais on a aussi eu des éverites amiantées venues dont ne sait où et transportées de quelle manière ? Une étude menée par le laboratoire Protec en avril 2012 atteste que du chrysolite et du crocidolite (amiante bleu) ont été détectés dans un échantillon de débris prélevé sur le site.

Attention danger ! Photo DR/S.Ma

Depuis 2007, l'association "Clarté et Démocratie" se bat sur tous les fronts pour que "les 500 000m3 de déchets enfouis sous la terre soit retirés" à l'endroit où autrefois passait un parcours de santé. "Les sols sont pollués et personne ne fait rien. Le Préfet et le sous-préfet ont été alerté mais on laisse faire. Il suffirait qu'il y ait de fortes pluies pour que les déchets soient emportés par l'eau et déversés dans la vallée en direction des trois maisons et de l'école situées à deux pas de là" précise Gérard Pécon, soutenu par Cédric Valéro, Claude Cerpedes, conseiller municipal d'opposition et Sébastien Voindrot, membre de l'association. De plus, "des analyses menées par le laboratoire Cereco démontrent que l'eau qui ressort de la décharge après un passage pluvieux est polluée par des pesticides et des hydrocarbures." Le 14 février 2012, trois plaintes ont été déposées au pénal. Une Saint-Martinoise habitant à 150 mètres de la zone dite dangereuse et l'association "Clarté et Démocratie" ont porté plainte contre Max Roustan, le président du Grand Alès aujourd'hui devenu Alès Agglomération et Guy Marrot, maire de Saint-Martin-de-Valgalgues pour "délit de défrichement sans autorisation préalable et pour travaux illégaux." Une deuxième plainte a été déposée contre X "pour mise en danger d'autrui, pollution des eaux, violation de la loi sur les déchets, dépôts illégaux de déchets et exploitation d'une installation classée "zone naturelle" sans autorisation et sans déclaration". "L'enquête menée par la brigade de recherche d'Alès serait terminée, mais le dossier reste bloqué sur le bureau du procureur."

Le site peut-il rester en état ? Une délibération de modification de PLU de la commune de Saint-Martin-de-Valgalgues, passait outre l'avis négatif rendu par la commissaire-enquêtrice à l'issu de l'enquête publique menée entre le 4 juin et le 5 juillet 2012, a été votée le 19 février 2013 dans le but de "régulariser le projet de merlon antibruit en dehors des procédures administratives." Une délibération qui a fait l'objet d'un recours sur le fond déposé auprès du tribunal administratif. "Nous irons jusqu'au bout" ont lancé les quatre hommes, qui ont fait visité les lieux au député Fabrice Verdier et au conseiller général Jacky Valy. "Nous avons demandé à ce que nous puissions transmettre notre dossier à la ministre de l’Écologie, Delphine Batho." Une remise en mains propres pourrait bien être possible à l'occasion des Rencontres internationales des voitures écologiques (RIVE) qui auront lieu les 3 et 4 juillet sur le pôle mécanique d’Alès (Lire ici). "On ne peut pas laisser faire croire qu'ici nous sommes écologiques quand on voit cette décharge !"

S.Ma

Stéphanie Marin

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